Mouvement 2 : Une satire de la médecine (Ligne 6 à 21)

Mouvement 2 : Une satire de la médecine (Ligne 6 à 21) 

1. Argan critique les excès de la médecine (Ligne 6 à 10)

Molière profite du discours rapporté de l’apothicaire pour critiquer la médecine. Dans cette imitation, Argan place la médecine comme un commerce plutôt qu'un métier avec la phrase “les entrailles de monsieur, trente sols” en ligne 6 et ligne 8 “trente sols un lavement”. Ainsi, on voit que l’apothicaire cherche plutôt à estimer le prix d’un organe qu’à la façon de le soigner.  Argan, en répétant “trente sols un lavement” met en avant le fait que le médicament proposé est caractérisé par son prix et non par son effet. Le champ lexical de l’économie (sols, deniers, livres) énoncé en ligne 10 et 15 rappelle que l’apothicaire est un marchand, un commerçant qui prône l’argent avant la qualité du remède. Argan veut mettre en avant la surenchère de frais médicaux et de prescriptions médicales qui constituent l’un des excès majeurs de la médecine.

1. La médecine est comparée à un commerce 

Monsieur Fleurant, en ligne 11, est décrit comme un comptable, comme le montre l’adverbe “plus” et l’énumération “catholicon double, rhubarbe, miel rosat et autres”, destinée à faire l’inventaire des médicaments prescrits. La médecine est dénigrée à travers des termes plutôt comiques que scientifiques en ligne 12, avec “balayer, nettoyer, laver”. À travers le champ lexical du corps qui se poursuit dans le texte ”bas-ventre" ”bile”, ”vents” “humeurs, “sang”, Molière donne l’impression que le corps d’Argan est démembré, le corps humain est comparé à une machine.

1. Argan accumule les traitements et est obsédé par les chiffres

De la ligne 17 à 21, Argan dresse une liste de toutes les interventions médicales dont il a bénéficié : L’accumulation de chiffres “une, deux, trois, quatre, cinq, six, sept et huit médecines ; et un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix, onze, et douze lavements ; et l’autre mois il y avait douze médecines, et vingt lavements.” montre qu’Argan est obsédé par sa santé à tel point qu’il définit son état de santé en fonction du nombre de lavement qu’il fait par mois en ligne 21, mettant en avant son hypocondrie. Cette accumulation place la médecine comme quelque chose qui n’a rien en commun avec la science, et qui est caractérisée par son prix et sa quantité plutôt que son effet sur les malades. Argan se préoccupe plus du nombre de traitements que de sa guérison.

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