Analyse de L'Etang de Gisèle Vienne
Compte rendu : Analyse de L'Etang de Gisèle Vienne. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar chastar • 16 Mai 2023 • Compte rendu • 2 727 Mots (11 Pages) • 357 Vues
Les deuils familiaux font partis des drames les plus difficiles a surmonter.
C’est ce qui arrive a Clara qui vient de perdre son frère Fritz.
Comment supporter la perte d’un être si cher ? Gisèle Vienne nous plonge dans la complexité d’une esprit en deuil, un esprit dérangé.
Comment passer a autre chose ? Comment rester unis dans cette épreuve de la vie ?
Un frère décédé, une mère froide, un père déclaré fautif et une adolescente en grande détresse.
Je vous présente : L’Etang.
Scénographie : Nous sommes ici face a l’archétype du visuel contemporain. Une scène plus que minimaliste, avec un fond blanc et un lit au milieu. A première vue, nous comprenons que nous sommes dans une chambre après une soirée. Des confettis ainsi que des éléments fluorescents entourent le lit.
Mais élément important : 7 mannequins sont disposés sur et autour de ce lit.
Ce qui est ici très intéressant c’est que, a mon sens, la scénographie post-représentation en dit beaucoup sur la performance qui va suivre. En effet, ces 7 mannequins ne vont pas prendre part au spectacle puisque dès le lancement de la performance un homme va entrer en scène et les enlever un par un. Mon interprétation est que ces 7 mannequins représentent les 7 personnages que nous pourrons observer lors de la représentation. Ils sont un a un enlevés car au final aucun d’eux ne peut rester physiquement sur scène puisque tous sont dans la tête de Clara. Je pense qu’ils sont physiquement présents au début pour nous dire que ce sont des personnes qui existent réellement mais que nous n’allons pas être face a leur vrais eux mais plus a projection de ce que Clara (Adele Haenel) va nous présenter d’eux . Je pense que, en effet, aucun personnage, a part Clara (Adele Haenel) ne sont réels. Tout se passe dans sa tête, nous assistons a une schizophrénie grandeur nature ou du moins a une représentation a grande échelle d’un stress post-traumatique, d’un choc de l’esprit.
La scénographie est a mon sens un peu légère et pas assez poussée. J’ai l’impression que la réflexion de cette scénographie n’a pas été autant réfléchie qu’elle aurait put l’etre. Je m’attendais a peut etre un peu plus de détails, de finesses, de surprises. J’ai eu une impression de surface. Comme si on aurait put aller beaucoup plus, en voir beaucoup plus. Cela donne naissance a un certain sentiment de fustration. On sait que cela aurait put etre poussé plus mais ca na pas été fait.
Accompagnement musical : Il faut admettre que ce spectacle est, au niveau sonore, très complet.
Tout d’abord, le spectacle débute avec une musique techno très forte. Nous comprenons, en plus de la scénographie, que nous sommes dans une soirée ou un lendemain de soirée.
Les comédiennes rentrent ensuite en scène. Personnellement je ne suis pas fan des micros au théâtre, je trouve que c’est un peu une solution de facilité. De plus, je trouve que ça dénature un peu la beauté du théâtre . Je préfère entendre la voix au naturel des comédiens car sinon je trouve que l’on tombe un peu dans les artifices du cinéma etc.
La musique est revenue a plusieurs moments lors de la performance, a chaque fois lors d’un moment de délire pour Clara. De plus, des effets sonores de types cris de démons ( rappelant les cris du film l’exorciste), des bruits de jouissance et des pleurs sont apparus lors de ses pertes de raison.
Cela peut effectivement bien représenter la détresse psychologique ainsi que la perte totale de repères de la réalité. Ces sons montrent bien la montée des émotions qui viennent submerger et remplacer l’état de raison. Ils sont si forts et prennent tellement de place qu’on ne peut passer outre ou même se concentrer sur autre chose. C’est un parti pris par Gisèle Vienne que je trouve intéressant. En effet, les sons sont tellement forts que le spectateur en est dérangé, il ne peut se concentrer sur autre chose, son cerveau se focalise et espère que cela se termine. Il y a une espèce de martyrisation du spectateur afin de lui faire ressentir la détresse que ressent Clara.
Cela est intéressant et m’a intrigué car je n’avais effectivement jamais vécu quelque chose comme cela. Le seul coté négatif est qu’effectivement, nous espérons que cela s’arrête et nous ne passons donc pas un bon moment. Si cela est du coté de la performance très intéressant, en tant que spectateur qui paie sa place et qui est là pour passer un moment agréable cela est plus dérangeant. Par exemple, a un moment donné, nous nous retrouvons face a une espèce d’ultrasons extrêmement stridents et forts, qui dure ce qui semble être une éternité. Cela ma vraiment déconnectée du spectacle et j’ai dû me boucher les oreilles tant le son était insupportable a écouter .Le texte m’a donc échappé et cela est dommage. Je peux comprendre l’idée de faire ressentir l’inconfort au spectateur mais de là a lui faire passer un moment désagréable je trouve cela peu compréhensible et même contre productif.
Lumières : Les lumières sont très importantes dans cette performance. En effet, elles sont très présentes et changent beaucoup. On note une évolution de la Lumière. En effet, elle débute blanches, puis se transforment en bleu foncé lors de la première crise, passent ensuite au vert lorsque la mère prend la parole, s’en suit du rose pour la scène « érotique ». Bref, chaque scène est délimitée par un changement de lumière ( c’est en tout cas comme cela que je l’ai perçu).
Vu que cette pièce donne l’impression d’être faite toute d’un trait, sans aucune coupure, je trouve cela intéressant de délimiter les scènes par ces changements de couleurs. J’ai par exemple plusieurs fois décroché et les changements de lumière m’ont fait remettre dedans, m’ont permis de me dire qu’il fallait que je me reconcentre.
Trois couleurs de lumière sont majoritairement revenues : Bleu, blanc, rose.
Je pense que Gisèle Vienne nous donne a interpréter ces couleurs qui ne reviennent pas au hasard.
Le blanc peut être synonyme de paix et de perfection. J’interprète cela comme la recherche de Clara tout du long. Elle recherche la perfection que sa vie aurait pu être si le suicide de son frère n’avait pas eu lieu. Elle est en recherche d’une paix intérieure et d’une paix envers sa famille qu’elle n’arrive pas a atteindre.
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