Victor Hugo

Histoire

simon cuilhé

Le 1er juin 1885, la France a rendu un hommage national à Victor Hugo, poète, romancier et défenseur de la République, décédé le 22 mai. Le 31 mai, une veillée funèbre a eu lieu sous l'Arc de Triomphe, en présence de toutes les couches de la population, et des acclamations de "Vive Victor Hugo" ont retenti. Un témoin rapporte qu'un Allemand a passé devant le cercueil sans se découvrir, ce qui a provoqué l'indignation d'un passant qui lui a enlevé son chapeau avec une canne. Bien que ces funérailles aient pris un tour assez festif, avec des marchands vendant des souvenirs et des boissons, cet aspect n'aurait pas déplu à Victor Hugo. Le lendemain, à 11h45, 21 coups de canon ont marqué le début du cortège funéraire qui a traversé les Champs-Élysées. Ce fut un moment impressionnant, une grande marche symbolique de la nation, fière de défendre ses idéaux. Bien que solennelles, les funérailles avaient une certaine raideur, car il s'agissait des premières funérailles nationales pour un poète, un honneur généralement réservé aux chefs militaires et aux hommes d'État.

Victor Hugo était profondément lié au peuple français, ayant œuvré en faveur de la République, du suffrage universel et de l'éducation pour tous. Sa mort a réuni une grande foule pour lui rendre hommage. Le gouvernement a également utilisé cet événement à des fins politiques et idéologiques, cherchant à renforcer l'idéologie républicaine face aux tensions internes et externes, ainsi qu'aux oppositions socialistes et nationalistes. Le parcours du cortège n’a pas été choisi au hasard, passant à proximité de symboles du pouvoir républicain, tels que la Chambre des députés et le Sénat, peut-être pour rappeler l'association de Hugo à la République.

L'inhumation au Panthéon, conformément à la tradition des "Grands Hommes", a également été un acte symbolique marquant, bien que controversé, déclenchant des débats sur la séparation entre l'Église et l'État. 1885 est une année importante non seulement pour la mort de Victor Hugo, mais aussi pour le début de la rupture entre l'Église et l'État. Hugo est ainsi perçu comme le "grand-père de la République", bien que certaines facettes de sa vie aient été oubliées.

La figure républicaine de Hugo demeure néanmoins celle qui a le plus marqué l'époque, incarnant l'évolution idéologique de son siècle. 

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