La Danse à Bougival - Pierre-Auguste Renoir
Cours : La Danse à Bougival - Pierre-Auguste Renoir. Recherche parmi 302 000+ dissertationsPar S ? • 22 Mars 2025 • Cours • 780 Mots (4 Pages) • 16 Vues
Analyse La Danse à Bougival - Pierre-Auguste Renoir
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Pierre Auguste Renoir, dans la lignée des œuvres impressionnistes qu’il offre au monde, y inscrit La Danse à Bougival. Cette huile sur toile de 1883 illustre une scène de genre dans laquelle nous pouvons admirer ce qui semblerait être par son harmonie et son unicité singulière un couple de danseurs au milieu d’une place où se rassemblent les biens heureux.
L’homme situé à gauche de la toile est élégamment habillé : La barbe bien taillée, le chapeau dont le châtain est assorti aux chaussures et le costume distingué à la couleur bleue royal miroir de la Grande couronne dans laquelle la prestation fait place. Son allure de gentleman se poursuit jusqu’aux gestes. En effet, celui-ci semble tenir délicatement la jeune femme. Quant à la demoiselle coiffée d’un chapeau ornée de prunes et vêtue d’une robe dont les couches de tissu roses superposées rappellent les pétales d’une fleur, celle-ci maintien l’expression de grâce. Afin de poursuivre cette intention, Renoir harmonise la couleur des chaussures de la dame au bouquet de fleurs abandonné à ses pieds. Contrairement à l’homme dont le visage reste anonyme, celui de la jeune femme traduit par son léger sourire l’expression d’une délicatesse et par son regard orienté vers le bas, d’un soin méticuleux de sa danse. L’anonymat du gentleman cache un dernier secret. Si le visage de la femme y est visible au détriment de celui de l’homme, c’est en réalité pour mieux accentuer sa beauté. Son partenaire n’est plus qu’un accessoire permettant de sublimer la présence de la jolie danseuse. Il semblerait alors qu’il ne s’agisse plus de la délicatesse du gentilhomme qui règne sur le tableau mais du charme particulier de la demoiselle.
A l’arrière, c’est une autre scène qui y est peinte : des hommes et des femmes, hauts de forme, robes du dimanche et canotiers, impeccablement habillés, prennent place sur les chaises d’une terrasse à ciel ouvert. Ces gens ne semblent pas remarquer la somptueuse prestation du couple de danseurs, peut-être trop absorbés par leurs historiettes. Cette scène est située sous ce qu’on comprendrait être des arbres.
En effet, l’artiste, tout au long de son œuvre a joué avec les effets de l’impressionnisme. Tout à l’arrière, de nombreux traits de nuances bleus, vertes jaunes et blancs y sont mélangés pour donner l’impression de feuillages d’arbres. Afin de montrer que la scène se rapproche il y met pour les joyeuses gens plus de nuances de couleurs et de ce fait plus de détails permettant de mieux les distinguer. Il termine alors, sur la scène principale des jolis danseurs sur laquelle il y mettra une précision singulière de nuances de teintes et de détails au point où le couple pourrait presque se détacher de cette allure impressionniste. Bien sûr, il y a ajouté dans le but d’accentuer ce moment d’exceptionnelle harmonie, une touche de lumière en provenance du ciel qui se reflète sur les arbres et la robe de la jeune femme, le tout inscrit dans un paradoxe de vitalité et de finitude.
Au travers des visages des gentils conteurs, du danseur ou encore de la belle demoiselle y est soulignée une forte vitalité non pas dans les simples sourires que tous arborent mais dans le rose de leurs joues, chaleur de leur peau dans laquelle circule encore leur sang.
Ce tableau tend à admirer cet instant rare de beauté. Cependant, il ne peut tout de même pas échapper à sa fin. La danse n’est qu’une forme d’art vivant qui ne dure que quelques minutes. Comme celle-ci le temps n’est pas éternel. Les prunes qui ornent la coiffure de la danseuse, que l’on peut cueillir qu’au début du mois de septembre, annoncent la fin de l’été. La beauté de la femme tend à disparaitre. Son regard dirigé vers le bouquet de fleurs au sol et vêtue de pétales, elle est comme une fleur éphémère. C’est pourquoi Pierre Auguste Renoir, dans l’intention de garder un semblant de trace de cette beauté, peint la scène de cette joyeuse danse.
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