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Étude du film 12 Hommes En Colère de Sidney Lumet

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Par   •  3 Février 2014  •  1 432 Mots (6 Pages)  •  2 146 Vues

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Fiche de film : 12 hommes en colère

Axe sélectionné : l'étouffement

Le film 12 hommes en colère a été réalisé en 1957 par Sidney Lumet1. Pour l'anecdote, il est considéré comme le huitième meilleur film de l'histoire par l'IMDB2. J'ai choisi, pour l'analyser, le thème de l'étouffement qui est selon moi le thème récurrent du film, qui peut s'apercevoir tant dans l'attitude des personnages que dans le décors du film en lui même.

Tout d'abord, le film est un huit clos, se déroulant dans une petite salle de délibération située à l'intérieur du tribunal. Les 12 jurés sont enfermés à clé dans cette salle le temps de rendre leur verdict sur la culpabilité de l'accusé. Ceci donne déjà au film une ambiance d'étouffement et d'enfermement, puisque les jurés ne peuvent sortir avant de s'être mis d'accord, à l'unanimité.

Il est également nécessaire de prendre en compte le climat. Les protagonistes mentionnent à plusieurs reprises la lourdeur du temps, la chaleur et l'atmosphère pesante qui règne à l'intérieur de la salle, à cause de cette journée « la plus chaude de l'année ». De plus, pendant la majeure partie du film, le ventilateur présent dans la pièce ne semble pas fonctionner, ce qui renforce cet aspect d'étouffement que ressentent les jurés.

Ensuite, c'est en elle-même l'histoire du film qui est, à la base, étouffante. En effet, les 12 jurés doivent s'accorder sur la culpabilité ou non d'un jeune homme accusé d'avoir poignardé son père dans le cœur. Si les jurés estiment qu'il est coupable, le jeune homme recevra très certainement la sentence de la peine de mort. Ainsi, on peut dire que les 12 hommes ont entre leurs mains une décision cruciale qui décidera de la vie ou de la mort d'un jeune garçon. Cette décision est bien évidemment en elle même étouffante, puisque malgré les différentes preuves accablantes apportées lors du procès, les 12 jurés ne peuvent savoir avec certitude si le jeune est coupable, et ainsi ils ne sont pas à l'abris de se tromper, de commettre une erreur de jugement fatale puisqu'elle coutera la vie à un innocent. D'ailleurs, dans la version originale, le sous-titre du film est le suivant : « Life Is In Their Hands -- Death Is On Their Minds! », soit « La vie est entre leurs mains – la mort est dans leur esprit ». Ainsi durant tout le film on sent l'oppression causée par cette décision irrévocable à prendre.

La façon de tourner le film donne également une sensation d'étouffement. Quand chaque juré parle et donne son point de vue, la caméra se rapproche lentement de leur visage. Par exemple, lorsque le plus vieux des jurés, M. MacCardle, explique qu'un des témoins, le vieux monsieur, a pu extrapoler son témoignage pour accable l'accusé et se donner à lui même de l'importance, la caméra se rapproche peu à peu de son visage au fur et à mesure qu'il donne son avis. Cette façon de filmer commence à semer le doute tant dans l'esprit des spectateurs que des jurés autour. De plus, quand les jurés s'expliquent, ils regardent la caméra de telle façon qu'on pourrait croire qu'ils nous regardent dans les yeux, alors qu'ils regardent simplement les jurés d'en face. Cette impression laisse croire qu'ils essaient de nous convaincre, et qu'ils nous demandent presque notre avis sur l'affaire, ce qui donne une sensation d'étouffement. Dans le même ordre d'idée, il y a également un plan rapproché sur l'un des derniers jurés à voter coupable, celui qui porte des lunettes et qui se base uniquement sur le témoignage de la femme habitant de l'autre côté de la rue. Lorsqu'il comprend que la femme porte en fait des lunettes et qu'il est possible qu'elle n'ait pas vu avec exactitude la scène, la caméra se rapproche de son visage et on comprend alors qu'il admet son erreur, et qu'il est étouffé, oppressé par cette révélation à laquelle il n'avait pas pensé et sur laquelle il avait basé la culpabilité de l'accusé. On peut alors sentir le malaise et la confusion envahir ce personnage.

De plus, le film alterne entre affrontements psychologiques et affrontements physiques entre les différents jurés. Ce qui donne cette sensation d'étouffement, c'est la nervosité palpable chez les jurés et ce climat de tension entre eux, qui laisse à penser qu'à tout moment la situation peut dégénérer.

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