Wendats Quebec

Le premier blanc qui a découvert le Canada

nous a rencontré depuis Québec jusqu’en la Rivière

L’Assomption. C’est Dieu qui nous a placés dans cette

étendue de terre et nous ne l’avons jamais abandonnée.

Nos ancêtres se sont arrangés avec les Hurons et leur ont

abandonné depuis Québec jusqu’à la rivière Ste Anne

[de] Lapérade se réservant la moitié de ladite rivière du

côté du Sud-Ouest.

Discours des Algonquins, 1829 1

L’installation dans la vallée du Saint-Laurent obligea les Wendats à redéfinir un nouveau territoire

pour y établir leur village et y poursuivre leurs activités de subsistance. La constitution du nouvel

espace villageois se fit dans un contexte colonial, celui du régime seigneurial, que les Français

avaient implanté dès le début du XVIIe siècle pour s’approprier et diviser le territoire : dorénavant, les

droits des Wendats à la terre se trouvent délimités par ce cadre juridique spécifique.

Si le village s’impose assez rapidement comme un lieu identitaire majeur, la conception que les

Wendats se font de leur territoire en déborde toutefois les limites étroites, pour englober de vastes terrains

de chasse au nord du fleuve. La définition de ce territoire élargi s’effectue, elle, en marge de l’espace colonial.

Dans l’arrière-pays, la présence européenne reste en effet limitée jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. Alors que, le

long de la vallée du Saint-Laurent, la définition de l’espace villageois se fait dans un contexte seigneurial,

la délimitation des territoires de chasse wendats s’inscrit dans un contexte proprement autochtone. Selon

toute vraisemblance en effet, les frontières des territoires de chasse furent définies par des ententes entre

nations amérin diennes : d’abord avec celles qui occupaient les lieux à leur arrivée — Algonquins et Innus—

, mais aussi avec celles qui vinrent s’y installer à leur suite — Iroquois et Abénaquis.

...