Trois artistes en Italie : Auguste Rodin / Hubert Robert / Jean Auguste Dominique Ingres
Étude de cas : Trois artistes en Italie : Auguste Rodin / Hubert Robert / Jean Auguste Dominique Ingres. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar philou2004 • 13 Avril 2022 • Étude de cas • 3 570 Mots (15 Pages) • 347 Vues
Auguste Rodin
Auguste Rodin naît en 1840, dans une famille modeste. Jusqu’à 9 ans, Rodin reçoit les bases d’un enseignement religieux. Durant son enfance, il est un élève médiocre. À 11 ans, Rodin est envoyé à Beauvais dans un pensionnat. Il s’intéresse très tôt au dessin mais son père ne veut pas qu’il devienne artiste. À 14 ans, il convainc son père de l’inscrire à l'École impériale spéciale de Dessin et Mathématiques. À 15 ans, Rodin découvre émerveillé la classe de sculpture. Il passe beaucoup de temps à dessiner au musée du Louvre. À 17 ans, Rodin tente d’entrer à l’École des Beaux-Arts de Paris. Mais il échoue trois fois de suite au concours. À 20 ans, il réalise sa première sculpture : un buste de son père inspiré des portraits de dirigeants romains durant l’Antiquité. À 22 ans, suite à la mort de sa sœur, Rodin entre comme novice chez les Pères du Très-Saint-Sacrement. Après un an, un père l’encourage à poursuivre dans la voie artistique. À 24 ans, il débute sa collaboration avec Albert-Ernest Carrier-Belleuse, sculpteur renommé du Second Empire. À 36 ans, Rodin voyage en Italie pour découvrir les artistes de la Renaissance. Il est particulièrement inspiré par l’œuvre
du sculpteur et peintre Michel-Ange. À 37 ans, de retour d'Italie, il crée la sculpture qui le fera connaître : l’Âge d’airain. La sculpture est tellement réaliste que les critiques accusent Rodin de l’avoir moulée sur le corps de son modèle. Un scandale éclate. À 38 ans, Rodin sculpte son Saint Jean Baptiste. Il choisit de le faire plus grand que nature pour prouver qu’il a bien créé lui-même la forme et non pas réalisé un moulage. À 40 ans, il reçoit une commande de l’État français pour le futur musée des Arts Décoratifs. Ce projet deviendra La Porte de l’Enfer. À 42 ans, Rodin créé Le Baiser. À 43 ans, Rodin rencontre Camille Claudel (1864-1943). Cette nouvelle élève deviendra sa collaboratrice, sa maîtresse et sa muse. À 55 ans, son monument des Bourgeois de Calais est inauguré, plus de dix ans après la commande de la municipalité. À 60 ans, il organise une exposition rétrospective de son travail et acquiert alors une reconnaissance internationale. À 76 ans, Rodin tombe gravement malade. Il effectue trois donations de ses collections à l’Etat français dans le but de créer un musée Rodin. Il meurt en 1917.
Au début des années 1870, l’influence du Florentin sur Rodin se fait particulièrement sentir dans sa manière de sculpter les corps des figures monumentales qu’il réalise alors à Bruxelles, sous la direction de Carrier-Belleuse. En 1875, Rodin réalise un de ses grands rêves en faisant son Grand Tour. Il voyage en Italie pour découvrir les trésors artistiques de Turin, Gênes, Pise, Venise, Florence, Rome et Naples. Il y découvre les secrets de Donatello, mais surtout, s’inspire des sculptures et des peintures de Michel-Ange en lui empruntant l’attitude expressive des corps et la technique du non finito qui consiste à créer un contraste entre des surfaces polies et d’autres laissées brutes. L’influence de Michel-Ange est encore perceptible en 1881, lorsque Rodin, attelé à la conception et la réalisation de la Porte de l’Enfer, choisit pour son Eve une pose rappelant fortement celle de la scène d’Adam et Eve chassés du Paradis peinte par Michel-Ange sur le plafond de la chapelle Sixtine (1508-1512), tandis que l’Adam (1880-1881) qui lui fait pendant est directement inspiré de celui de la fresque de la Création d’Adam.
L’Antiquité traversa la vie de Rodin, des années de jeunesse jusqu’à sa mort, telle une leçon, éclairant sans cesse son œuvre d’un jour nouveau. Tout d’abord objet de copie, puis dans l’ombre de Michel-Ange, l’antique finit par incarner la part lumineuse et heureuse de l’œuvre du sculpteur et devint le symbole de la nature et de la vie qu’il cherchait à saisir dans sa sculpture et son dessin. Rodin admira avec une ferveur grandissante les modèles de l’Antiquité qui apparurent de manière de plus en plus subtile, presque invisible, dans ses recherches des dernières années. Son bonheur fut alors de vivre à la Villa des Brillants, à Meudon, puis à l’hôtel Biron, entouré d’une collection de plus de six mille antiques. Il acheta auprès des antiquaires parisiens, entre 1893 et 1917, des centaines de fragments grecs, hellénistiques, étrusques ou romains, en marbre et en bronze, ainsi que des vases et autres figurines en terre cuite. Sur les dessins plus tardifs, peu avant 1900, l’Antiquité n’est déjà plus un sujet en soi mais réapparaît, sous forme d’annotations à caractère mythologique, pour qualifier l’attitude d’un personnage, saisi d’après modèle vivant, dans le secret de l’atelier. Ses modèles à demi-drapés ainsi que l’érotisme des figures, renvoient encore à l’art de l’Antiquité.
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L'Âge d'airain est la première statue en bronze d'Auguste Rodin de 1877. Elle lui apporte une certaine notoriété à l'âge de 37 ans, suscitant des commandes de l'État avant que les commandes privées ne se multiplient. Elle est exposée au musée Rodin et au musée d'Orsay, mais il en existe de nombreux moulages. L'airain (ou bronze) est un alliage de cuivre et d'étain. Dans l'Antiquité, le terme est utilisé pour désigner d'une façon noble le bronze. L'âge du bronze (-4000 à -800 en France) est également appelé « l'âge d'airain ».
En 1877 âgé de 37 ans, il retourne à Bruxelles où il réalise en 18 mois sa première grande œuvre L'Âge d'airain, avec laquelle il espère devenir célèbre. La statue représente en grandeur nature le plâtre d'un jeune soldat belge âgé de 22 ans, Auguste Neyt, et non un modèle professionnel dont Rodin n'apprécie pas les attitudes conventionnelles. La statue portait à l'origine une lame ou une lance que Rodin a enlevée pour dégager le bras de tout attribut et donner au geste une ampleur nouvelle. Plusieurs exemplaires de l'original seront réalisés par moulage. Il l'expose cette même année au Cercle artistique et littéraire de Bruxelles sous le nom de Le Vaincu, au Salon des Artistes français de Paris sous le titre de L'Âge d'airain et à l'Exposition universelle de Paris de 1900 sous le titre de L'Homme qui s'éveille. Sa statue donne une telle impression de vie, qu'on l'accuse d'avoir fait un surmoulage (moulage sur un modèle vivant), voire sur un cadavre. Des experts prouvent son génie et ce scandale retentissant amorce sa gloire, sa fortune et ses 40 ans de carrière au sommet. Les commandes officielles abondent rapidement et Rodin devient portraitiste mondain. Le plâtre puis un bronze de la statue sont achetés par la ville de Paris en 18802. En 1878, Rodin crée son Saint Jean Baptiste plus grand que nature pour prouver qu'il n'a pas recours au moulage et prouver son génie. [pic 2]
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