Synthèse de document - le vintage

Inès Lulla
BTSCI2

Culture générale

Synthèse de documents

       Le dossier évoque l’omniprésence du vintage dans le monde moderne. En effet, de nombreux objets anciens ont envahis notre société contemporaine dite de consommation. Cet intérêt pour le vintage n’est pas sans soulever quelques interrogations : comment expliquer son succès ? Est-ce seulement un phénomène de mode ou une vraie philosophie de vie ?

       A travers les quatre documents du dossier, on constate que le vintage est un phénomène qui touche des domaines très différents en commençant par les objets qui nous entourent. Tout d’abord il influence notre manière de s’habiller. Le document iconographique par exemple, est une affiche datant de 2014 qui présente l’Anjou Vélo Vintage, une manifestation estivale qui propose des randonnées vélo rétro avec des bicyclettes et des tenues vestimentaires de l’époque. On peut donc dire que, même si cela est fait de manière ponctuelle et festive, les gens prennent plaisir à se vêtir à la mode de l’ancien temps. En l’occurrence, dans ce document, l’image fait référence au « look » des années 1950-1960. De même, l’interview de Didier Ludot, parue dans le magazine du Monde en 2012, montre que les tenues de haute couture remontant à plusieurs décennies sont de plus en plus populaires chez les amateurs de mode qui recherchent l’exclusivité. Pour Mr. Ludot, le vintage est une pièce unique et est synonyme d’élégance. La mode vintage intéresse les jeunes comme le montre Philothée Gaymard dans son essai Le vintage, Le monde expliqué aux vieux, écrit en 2013 dont le personnage est une jeune fille portant les robes de sa mère qui datent des années 1970. Au même titre que les vêtements, on trouve de plus en plus de meubles vintages dans notre société moderne. Dans Le vintage, cette même jeune fille qui porte les robes de sa mère, possède également des meubles des années 1950. L’auteur évoque des meubles de Pierre Paulin et un lounge chair d’Eames, deux designers de l’époque. On peut aussi faire référence à l’homme qui veut absolument acheter une ancienne bergère (fauteuil de style) dans Le Planétarium de Nathalie Sarraute. Dans ce roman, le personnage a une réelle passion pour les meubles anciens. Pour finir, dans l’affiche conçue par le département de Maine-et-Loire, les participants sont invités à rouler sur des vieilles bicyclettes et non sur des vélos.

       Par ailleurs, la culture contemporaine est fortement influencée par le passé. Le vintage est omniprésent dans les arts du quotidien tels que la musique, le cinéma, les séries télévisées ou encore la photographie. Philothée Gaymard souligne que la jeune fille écoute des musiques de chanteurs d’une autre époque que la sienne tels que Elvis Presley et Ella Fitzgerald. Elle affirme que la musique contemporaine est fortement influencée par celle de l’époque et qu’elle a tendance à l’imiter : « trio français aux sonorités qui rappellent le beach pop des années 1960 », « groupe australien dont le chanteur a piqué la voix de John Lennon ».  Cette jeune fille écoute de la musique grâce à une platine vinyle, objet symbolique du passé. A plusieurs reprises, l’auteur évoque la série Mad Men qui met en scène des publicitaires New-Yorkais et dont la jeune fille est fan. Cette dernière utilise un vieil appareil argentique pour prendre des photos et retravaille ses photos numériques pour imiter le rendu de la pellicule. Encore une fois, l’auteur prouve l’omniprésence du vintage dans la culture d’une jeune personne de nos jours.

       Plus que d’avoir une influence matérielle ou culturelle, le passé influe sur notre mode de vie en général. L’affiche de l’Anjou Vélo Vintage montre que nos modes de transport sont à l’image de ceux du passé. Les gens prennent plaisir à se déplacer à vélo alors qu’il existe des moyens plus rapides, faciles et modernes tels que le train ou la voiture. Quant à elle, Nathalie Saurraute met en scène un personnage qui coure les antiquaires et les boutiques de fripe pour dénicher les plus belles pièces anciennes pour meubler son appartement et qui visite des musées pour contempler l’art du passé. Pour cet homme, c’est devenu un réel passe-temps. Le dossier montre que le vintage est considérablement présent dans notre environnement et qu’il se transmet de jour en jour.

       D’après les documents, le vintage semble être un phénomène générationnel qui concerne essentiellement les jeunes. En effet, dans l’essai Le vintage. Le monde expliqué aux vieux, c’est la vie d’une jeune fille parisienne d’une vingtaine d’années qui est décrite.  Dans l’affiche de la randonnée à vélo et dans le roman Le Planétarium, ce sont deux jeunes couples qui sont mis en avant. L’un grâce à une conversation entre une jeune femme vivant en couple et sa mère, l’autre grâce à l’image d’une femme agrippée à un homme riant tout deux sur une bicyclette. C’est un phénomène qui paraît international et unisexe. Philothée Gaymard prétend que la jeune fille en question pourrait aussi bien être « nantaise, nîmoise, montpelliéraine » ou même « berlinoise, new-yorkaise ou londonienne ». Les femmes comme les hommes se sentent concernés par ce phénomène : la jeune fille parisienne, le couple à bicyclette, Didier Ludot le spécialiste de la haute couture, Alain adepte de meuble antiques etc. Le vintage concerne les jeunes du monde entier, ceux d’aujourd’hui comme ceux d’hier.

       Néanmoins, leurs ainés ne semblent pas comprendre ce phénomène, car pour eux, il va contre l’idée de progrès et traduit une sorte de repli. Philothée Gaymard qualifie le vintage comme « le témoin d’un nœud d’incompréhension entre les baby-boomers et leurs enfants ». Pour les parents, il représente des choses contre les quelles ils se sont battus pour faire place au progrès, aux choses neuves et à une nouvelle idéologie. Cela explique leur incompréhension face à la fascination des jeunes pour « le vieux ». Par exemple, la belle-mère d’Alain est agacée par la passion de son gendre pour les meubles anciens et ne comprend pas pourquoi il y porte autant d’intérêt. Elle considère cette tendance comme une perte de temps : « gaspillant ses forces dans des futilités, tandis que le temps passe ». D’après elle, Alain devrait se concentrer sur des choses plus importantes de son existence et les vivre pleinement au moment présent. On constate une crainte face à un phénomène qui absorbe et qui peut faire perdre le lien avec les vraies choses. Nathalie Sarraute, en parlant de son personnage Alain, souligne que « son travail n’avance pas assez, ils vivent dans un petit logement étriqué ». Quant à Philothée Gaymard, elle assure que les jeunes qui vivent dans le passé à travers le vintage, vivent dans la peur de l’avenir et ne sont pas capables de créer quelque chose de nouveau. Selon les auteurs, le vintage peut être un réel frein qui aveugle les nouvelles générations.

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