Réflexion sur le dessin

Le dessin est souvent considéré comme la base de tout mais reste problématique quant à sa définition précise . Comme en témoigne les nombreux traités  didactiques publiés dès la Renaissance, il est source de questionnement, de confrontation, de polémique quant à son statut, sa fonction son valeur mais pas seulement. Longtemps considéré comme un outil au service de  l’artiste, du scientifique et bien d’autres, il acquiert de nouveaux statuts lorsque celui-ce se retrouve exposé, détourné de sa vocation première, obtenant le statut d’œuvre d’art.

Les codex de Léonard de Vinci, illustre bien ce propos:  d’une part du fait de représentations touchant à des domaines variés, et d’une autre part du fait de pratiques  mêlant de manière indissociable l’art et la science.

Les dessins de ces codex n’étant pas destinés à être exposés, il n’était alors pas question de leur conférer un statut d’œuvre d’art. En revanche, leur valeur historique, esthétique et scientifique sont indéniables rendant nécessaire la distinction entre le statut d’œuvre d’art et le statut artistique.

Ainsi, s’interroger sur le statut et la valeur artistique du dessin revient à questionner les caractères identifiables de ce qui fait œuvre et de ce qui fait sa destinée. De plus qu’en est-il de celui qui juge et statue? Quel est le destinataire?

Du fait de son rapport initial à la mimésis, le dessin est dès l’antiquité  source de questionnement considéré à la fois comme artifice trompeur comme toute représentation sensible  de la réalité selon Platon que comme création. Cependant il n’en conserve pas moins le statut doublement artistique et scientifique du fait d’être à la fois « la source et le corps de la peinture, sculpture et architecture » et « la racine de toutes sciences » selon Michel Ange (dialogue de mIchel Ange de 1538).

Il devient donc le reflet de la vison savante de l’artiste.

Ainsi, questionner les enjeux actuels, c’est analyser le regard esthétique, la valeur scientifique historique d’une pensée avec ses codes et son utilité dans le contexte.

Interroge la finalité du dessin, c’est s’interroger sur les fins narratives, explicatives, informatives.

• concrète, abstraite, figurative;
• Outil de réflexion, étape au sein du processus créatif œuvre aboutie (Modèles vivants, mise aux carreaux, perspectives, modelés... sont autant de points à travailler au service de l'œuvre aboutie.) trace permettent de comprendre les préoccupations de l’artiste

• comme un moyen mise au service de disegno, dessein, projet (montrer sa pensée, faire émerger et donner forme à ses idées, fait parti d’un processus de création) et une fin en soi (production autonome, point de vue, pouvoir évocateur (émotion esthétique), présentée au regard esthétique du spectateur)

• transcription codée, réaliste, schématique de la réalité ou expression d’une intériorité; pose question de l’espace (organisation, canon de division harmonieuse, développement du geste/ corps/ outils

Il faut donc observer et questionner les modalités d’émergence de l’œuvre (quand la pensée prend forme)

Est-il assujéti  à une œuvre en devenir, tout en étant indispensable? Car sans sans dessin « rien ne peut exister »  comme le confirme l’article du dessin dans le dictionnaire de l’académie des beaux arts (1807)

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