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Le Siège à Travers Les Siècles

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Par   •  8 Avril 2015  •  1 762 Mots (8 Pages)  •  1 229 Vues

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Le siège à travers les siècles

De l’antiquité à Louis XVI

Introduction:

L'évolution des styles de meubles à travers l'histoire est riche, du fait des influences étrangères et des styles de vie qui l'ont façonnée.

Au-delà des critères esthétiques qui permettent de repérer l'appartenance d'un meuble à une époque, il est intéressant de constater que l'évolution des styles de meubles correspond avant tout à des changements significatifs dans nos modes de vie. Ces nouvelles façons de vivre au quotidien entraînèrent des adaptations du mobilier pour mieux servir nos nouvelles habitudes.

Notre étude portera sur le siège, l’exemple type de cette évolution. De par sa fonction très définie et du fait qu'il est un élément décoratif essentiel de la maison, il présente dans son évolution stylistique un intérêt à la fois historique et esthétique, il est le reflet des goûts et des modes de chaque époque.

Quatre périodes ont marqué cette évolution: l'Antiquité, le Moyen Âge, les temps modernes et l'époque contemporaine…Nous nous contenterons de parcourir son évolution de l’Antiquité au XVIII siècle.

L’évolution du siège

Antiquité égyptienne

Les premiers témoignages de l'existence de sièges en Egypte datent de 2'600 ans avant notre ère.

Cette chaise d'apparat date de 1300 à 1400 avant Jésus-Christ. Déjà, par la forme incurvée du dossier, on constate la recherche du confort, qui est augmenté en plus par une assise tressée de cordelettes.

Le dossier est incrusté d'ivoire, le piétement est constitué de jarret de lion terminé d'une patte à cinq griffes et orienté dans le sens de la marche.

Antiquité grecque

Sur bas relief, on peut constater que la recherche esthétique était également très importante chez les Grecs.

Les techniques utilisées s'apparentent à celles des Egyptiens, Les assemblages sont réalisés avec des tenons et des mortaises, consolidés par des chevilles.

Le rembourrage est réalisé par des sangles de cuir sur lesquelles repose un coussin garni de fibres végétales. Nous pouvons observer également que le coussin est muni d'une finition décorative à l'arrière confirmant ainsi s'il en était besoin, le sens esthétique très poussé des Grecs

Le dossier, comme ne le montre pas ce document, est incurvé afin d'offrir un confort optimal, le cintre qu'il forme permet au dos d'être bien soutenu lorsque que l'on s'y appuie.

Antiquité romaine Les fresques de Pompéi nous ont laissé des témoignages importants de la vie à l’époque romaine. De nombreuses scènes étaient ainsi illustrées sur les murs des demeures de l’époque.  On peut constater sur ce document que le tournage, déjà pratiqué par les Grecs,  est également utilisé dans la construction des sièges romains.  Les sièges romains sont indissociables des lits puisqu’ils constituent le meuble central de la vie romaine. On s’en sert pour recevoir et converser, pour manger et bien sûr aussi pour se reposer.  A cette époque le confort est toujours apporté par des coussins disposés sur des lanières tressées ou de cuir.

Epoque gothique

Le siège typique du Moyen-Age est la chaire. Ce meuble imposant dont l’assise est très haute est fait le plus souvent de chêne. Il est parfois surmonté d’un dais, sorte de petit toit qui lui donne un air encore plus solennelle.

Son décor est fait de panneaux sculptés qui imitent soit des parchemins plissés (bas du siège) ou des arcatures évoquant les vitraux des églises de cette époque (dossier sur la photo).

Le confort est parfois apporté par un petit coussin posé sur l’assise.

Parfois un autre petit coussin appelé « carreau » est posé devant le siège afin d’isoler l’occupant du froid des sols de terre cuite de l’époque.

La chaire est réservé au chef de famille.

La Renaissance

L'époque de la Renaissance marque un renouveau des arts, de la littérature et des sciences. Désormais, l'art n'est plus un privilège réservé à l'église, les œuvres et le mobilier commandés entrent également dans les intérieurs bourgeois. La Renaissance prend ses origines en Italie à partir du XIVe siècle. La décoration italienne fascine les français. En 1495, Charles VIII amène des artistes et ouvriers italiens en France et crée l’École d'Amboise. C'est le début de la Renaissance Française.

Marqués par la forte influence italienne, l'architecture et les décors sont flamboyants. A partir de 1540, les études des arts antiques gréco-romains donnent le ton : sobriété des lignes, noblesse des matières utilisées. Le noyer et le chêne sont très utilisés. On voit apparaître des meubles en placage d'ébène. Les motifs représentatifs de la Renaissance sont inspirés de l'art antique : feuillages de laurier ou d'olivier, rinceaux, coquilles, salamandres, mais aussi amours, dragons et satyres.

Sgabello Renaissance italienne

Le sgabello est un siège mobile tout à fait caractéristique de la Renaissance italienne. Il apparaît dès le XVe siècle. Le sgabello se caractérise par le curieux assemblage de deux planches, légèrement inclinées vers le siège muni d’un dossier trapézoïdal. La décoration de ce siège est faite de mascarons, de volutes et de découpures.

Renaissance française

La Renaissance en France apporte de profondes modifications dans l’habitat. Les richesses sont visibles dans les intérieurs particulièrement soignés de cette époque.

La chaire à bras, illustrée ci-contre, marque une étape capitale dans l’évolution du siège. C’est l’apparition des premières garnitures rembourrées fixées directement sur le châssis de siège. Le désagrément du coussin d’assise qui glisse est ainsi oublié.

Malgré la forme encore très rigide de la structure du siège, le dossier droit et l’assise haute (les pieds de l’usager repose généralement sur un gros coussin), le modèle ci-contre invite au repos. Ce cap décisif dans la recherche du confort est accompagné d’autres évolutions comme l’élévation de la traverse antérieure et un allègement spectaculaire de ce siège qui devient véritablement mobile.

On peut donc considérer que le métier de tapissier, c’est-à-dire le garnisseur de siège que l’on connaît aujourd’hui, trouve son origine à ce moment.

Style Louis XIII

A l’époque Louis XIII, la recherche du confort dans les sièges, aboutit naturellement par une garniture qui s’épaissit et gagne en importance.

Toujours dans le but d’augmenter le confort d’utilisation, le dossier s’incline ver l’extérieur et le siège est beaucoup plus bas. Les accotoirs sont incurvés dans leurs partie centrale. Ces modifications importantes dans la morphologie globale du siège apportent un soutien beaucoup plus naturel et plus propice au repos.

Pour l’anecdote, on peut imaginer qu’il devient possible de s’assoupir dans ce genre de fauteuil sans avoir peur de chuter.

Nous pouvons encore observer la manière particulière d’orner de broderies les surfaces rembourrées un peu à la façon des pointes de diamants si fréquentes à cette époque.

Style Louis XIV

Sous Louis XIV, le siège devient pièce d’apparat, il est utilisé à la Cour selon des usages très stricts en fonction du rang et du titre de noblesse.

Le fauteuil « en gaine », illustré ci-contre, est révélateur de l’importance accordée au mobilier d’apparat : très riches sculptures, dimensions imposantes, dorures à la feuille, somptueuses soieries et riches passementeries de finitions.

La forme a relativement peu changé par rapport à l’époque précédente, les garnitures sont identiques. D’une manière générale, on peut observer une plus grande inclinaison des dossiers, ce qui le rend encore plus accueillant pour y somnoler mais moins confortable pour y tenir une conversation.

Epoque Régence

Sous la Régence, les sièges ne sont plus les symboles de l’expression exclusive de la noblesse, mais traduisent plutôt le goût pour les belles choses et la richesse de leurs propriétaires.

Pour ces raisons, de nombreux fauteuils sont luxueusement décorés, de très fines sculptures ornent les bois, des tons délicats sont en harmonies avec les tissus et les lézardes de finitions.

Les dimensions redeviennent à taille humaine, les dossiers se redressent légèrement afin d’offrir une position plus naturelle. Les structures s’allègent afin de rendre les sièges plus mobiles pour pouvoir converser.

La position des supports d’accotoirs est reculée afin de laisser une place suffisante pour les imposantes robes à panier des dames en faveur à cette l’époque.

Le fauteuil ci-contre est garni sur châssis mobiles, ce qui était fréquent au XVIIIe siècle. Cela permettait de disposer de plusieurs jeux en fonction des saisons ou des évènements particuliers comme des fêtes ou mariages.

Style Louis XV

Le fauteuil à la reine, siège typique des intérieurs sous Louis XV, est muni d’un dossier plat par opposition au cabriolet qui lui est cintré.

Cette forme était adaptée à son usage qui le destinait particulièrement à être aligné le long des parois. La plupart du temps, le tissu utilisé pour la finition de l’extérieur de dossier était une simple toile à carreaux car dans sa disposition habituelle, il était impossible de voir cette partie du fauteuil. Cette particularité présente un double avantage, d’une part une économie importante de tissus particulièrement onéreux compte tenu des techniques de tissage des soieries de l’époque, d’autre part lors du changement de tissu, il n’était pas nécessaire de déposer le dossier puisque le tissu est fixé à l’intérieur du bois.

Comme ce fauteuil était destiné à meubler les parois, il était le plus souvent peint dans les mêmes tons que les boiseries ou les lambris.

Epoque Transition

Dès les années 1750, avec les découvertes des sites de Pompéi et d’Herculanum, la mode à l’antique refait son apparition.

Le fauteuil à la reine, ci-contre, illustre parfaitement cette période dont les formes ont toujours les courbes de l’époque Louis XV alors que le décor est résolument néo-classique. La ceinture est sculptée d’entrelacs, les supports d’accotoirs sont ornés de chapelets de piastres et de feuilles d’acanthe. L’ensemble du décor est rigoureusement symétrique.

Les sièges Transition sont très variés, malgré leur apparence hybride ils ont une grande personnalité.

Georges Jacob est le principal instigateur du retour au classique dans le mobilier.

Style Louis XVI

La production de Georges Jacob est déterminante dans l’évolution des sièges de la deuxième partie du XVIIIème siècle.

Le fauteuil ci-contre (appelé fauteuil Jacob) est typique avec son dossier carré.

Après les sinuosités de la rocaille, retour aux lignes droites. Les sièges Louis XVI sont géométriques, rigides mais d’une grande finesse d’exécution et très élégants.

Presque tous les décors sont issus du répertoire gréco-romain. Les supports d’accotoirs retrouvent leur place dans le prolongement des pieds antérieurs, mais une courbe élégante permet de conserver le retrait nécessaire au confort d’assise des dames aux robes somptueuses.

Conclusion:

Indépendamment de ces pratiques culturelles, le siège soutient toujours le poids du corps et la pression exercée ainsi sur le bassin amène l’utilisateur à changer de position toutes les dix à quinze minutes. Cette gêne a sans aucun doute contribué à de nombreuses recherches de confort (support lombaire, inclinaison, rembourrage…). Et pourtant le siège idéale ne semble toujours pas exister !

Du Moyen-âge à nos jours, les mutations sociales d'une époque s'accompagnent toujours d'une évolution artistique, et par-là même, de l'art mobilier.

Et cela ne s'arrête pas là puisque notre goût prononcé pour les arts se répercutera bien entendu dans l'ameublement, mais aussi dans l'architecture, la mode vestimentaire, la gastronomie...

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