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La reproduction de l'art nuit-elle à l'art

Thèse : La reproduction de l'art nuit-elle à l'art. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  9 Février 2023  •  Thèse  •  1 491 Mots (6 Pages)  •  541 Vues

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Introduction :

Il semble bien facile aujourd’hui d’accéder, par tous les moyens mis à notre disposition, au moindre tableau, à la moindre sculpture…, ou encore, au moindre morceau de musique ou à un livre largement réédité. Tout ce que nous pourrions considérer comme œuvres d’art, production à finalité artistique, nous apparaît comme étant très facile d’accès. Bien entendu, nous n’accédons que rarement aux originaux. Mais cela – a-t-il véritablement de l’importance ? Apparemment, le plus essentiel pour une œuvre d’art est d’être connu. En fait, plus elle est connue, et plus elle est reconnue comme œuvre. Il semble donc difficile de concevoir l’art et de s’en faire une idée sans passer par la reproduction qui nous met les œuvres d’art à portée de main. Pourtant, ne pourrions-nous pas répondre que la reproduction n’arrive jamais vraiment à égaler l’original, qu’elle n’en est qu’une simple pâle copie ? Pire encore, elle nous invite à confondre le pur produit de l’artiste avec ce qui ne serait qu’une imitation, la reproduction nous dupe : elle nous fait passer le faux pour le vrai. La reproduction des œuvres d’art pourrait donc détruire toute vérité de l’art. Faut-il entendre que ce qui est vrai, c’est l’œuvre telle que l’artiste la créée, telle qu’il la produit, et que tout reproduction serait alors du domaine du faux. Pourtant, l’artiste s’inspire toujours d’un modèle lui aussi, modèle avec lequel son œuvre pourrait paraître fausse et inauthentique. Faut-il alors distinguer l’art et les œuvres d’art au point où la reproduction ne nuirait en aucun cas à l’originalité du premier ?

- L’art est avant tout original, si l’ensemble des œuvres d’art était des copies, pourrait-on encore parler au sens propre ‘d’œuvres d’art » ? Il ne me semble pas. Tout l’art serait renvoyé au rang d’imitation pure et simple.

Or, l’art a pour origine de se défier de toute perspective de pur et simple recopiage.

Ainsi, comme le précise Hegel au début de son Esthétique, l’art n’imite en aucun cas la nature. Il ne reproduit pas fidèlement en tout cas les objets naturels, comme s’l s’agissait d’objet authentiques qu’il ne ferait que redoubler comme le bois fait en bois ou l’herbe fait d’herbe. Il n’est pas cette reproduction des choses naturelles. Si c’était vraiment le cas, l’art serait, d’une part « superflu » et d’une autre « présomptueux » d’après Hegel, car il prétendrait ici rivaliser avec la nature. Or, se n’en est pas le but : c’est plutôt l’originalité et la subjectivité de l’auteur apparaissent dans son œuvre. Tout œuvre d’art se présente avant tout comme produit de l’artiste, de son expression personnelle. Toute la vérité de l’art s’exprime donc par la singularité de l’auteur. Ainsi, la reproduction, qui consiste en une reproduction de mouvement artistique par quelqu’un qui n’en est pas l’auteur, fait perdre tout son sens à l’originalité du vrai du créateur.

A quoi reviendrait alors le fait de copier une œuvre d’art ? Ce serait la trahir.

Reproduire une œuvre d’art, c’est toujours trahir son authenticité. Hegel rompt avec Kant, pour qui la beauté naturelle tient une large part. Hegel rejette la beauté naturelle, car la beauté artistique étant un produit de l’esprit lui est supérieure. L’imitation de la nature n’est donc pas de l’art, tout au plus un exercice d’habilité, par lequel on imite le Créateur. La valeur de l’art est tout autre : c’est l’esprit à l’œuvre, qui s’arrache de la nature.

L’art peut donc faire l’objet d’une science, d’âpres Hegel, il suffit d’en montrer la nécessité dans l’histoire de l’humanité.

L’œuvre d’art ne décrit pas une réalité donnée, elle n’est pas faite pour notre plaisir, mais l’art est une intériorité qui cherche à s’exprimer ; c’est un contenu qui cherche une forme, un sens. L’art est, historiquement, la première incarnation de l’esprit, avec au départ la religion grecque et l’art grec. C’est l’âge d’or de l’art, que Hegel définit comme « classique », qui sera dépassé par l’art romantique avec le christianisme.

Seule la beauté artistique peut être accomplie : elle représente l’idéal.

Mais si cet idéal de beauté est désormais révolu, alors qu’il culminait dans l’art grec, c’est que l’organisation sociale et la production économique sont devenues prévalentes, soudant les individus dans des rapports de besoin, d’échange et de travail complexes et étroits.

L’idéal ne peut plus incarner dans l’art il s’est incarné dans l’Etat et la politique à la fin du XIXe siècle et au cours du XXe siècle.

On peut toute fois remarquer qu’à notre époque, ces deux formations ne semblent plus animées par les aspirations spirituelles les plus hautes des individus et de la collectivité.

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