Le marteau-pilon

Le marteau-pilon était là, au milieu de la salle toujours aussi immense. A coté de lui, les ouvriers fatigués ressemblaient à des fourmis noyées dans l'obscurité. On ne distinguait aucune différence entre eux, on ne pouvait observé que les mouvements lourds et répétitifs des employés qui s'agitaient autour de la machine. Cette machine de vingt mètres de haut semblait tiraniser les employés dans cet entrepôt si vide où le bruit sourd du marteau-pilon écrasant le métal rougissant comme si il voulait l'enfoncer sous la terre, résonnait. Cette machine, actionée par de nombreux humains qui faisaient un travail à la chaine, sans fin, pour qu'elle applatisse tout ce qui passait sur son chemin, comme si elle avait écrasé la liberté des ouvriers, ne leur laissant qu'un nuage de poussière. Les petits hommes répétant sans cesse leurs mouvements ne s'arrêtaient qu'un court instant pour lancer un regard par la seule porte qui laissait entrevoir une lueur d'éclairage comme un espoir, un court espoir car la noirceur reprenait vite le dessus lorsqu'ils apercevaient à travers la fumée les autres usines qui s'allignaient comme si elles envahissaient leur espace de vie. Oui, ces hommes semblaient être esclaves de cette monstrueuse machine qu'ils devaient servir. Celle-ci anéantissait tout espoir de liberté et de vie meilleure, ne laissant derriere elle, dans ce nuage de poussière, qu'un vacarme assourdissant comme si une foule hurlait d'horreur.

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