La kora

La kora est un instrument à cordes originaire d’Afrique de l’ouest. Si on ignore avec certitude à quand remonte l’invention de l’instrument (les premiers écrits européens qui en font mentions dates de 1799 dans les carnets de voyage de l’explorateur écossais Mungo Park), on sait néanmoins qu’elle trouve son origine au sein du peuple mandingues. Ils sont répartis en différents clans sur les actuelles Mali, Guinée et Côte d’ivoire.

Les joueurs de Kora viennent traditionnellement de famille de griots, aussi appelé jali, qui sont des bardes et transmettent les contes et légendes locales à travers la musique. Ils font vivre la tradition orale de leur peuple à travers la musique et leurs nombreux instruments, dont la kora.

La kora est donc un instrument réservé aux griots (qui constituent des véritables lignées généalogiques dans lesquelles se perpétue leurs pratiques), et plus particulièrement aux hommes. On peut cependant citer Sona Jobarteh comme première joueuse professionnelle de kora (elle-même issue d’une des principales lignées de griots). Aujourd’hui, l’utilisation de l’instrument dans d’autres registres que les musiques traditionnelles mandingues s’est démocratisée, et on retrouve la kora dans de nombreuses collaborations entre des griots et des musiciens de différents horizons. Par exemple, Mathieu Chedid et Toumani Diabaté ont produit un album en collaboration ayant pour thème le Mali, et qui emprunte aux esthétiques musicales traditionnelles malienne et celles de la pop européenne.

La kora est donc un instrument de la famille des cordophones, à cordes pincées ou grattées. Elle est constituée d’une calebasse coupée en deux et évidée afin de servir de caisse de résonnance et recouverte d’une peau de vache servant de table d’harmonie ainsi que d’un manche d’environ 1m30 de hauteur sur lequel sont tendues des cordes. Généralement au nombre de 21, les cordes, autrefois en boyaux, sont faites à partir de fils de pêche ou de cordes de harpes chez les joueurs professionnels. Le remplacement des boyaux par les équivalents modernes permet une meilleure stabilité de l’accordage mais impose également une plus grande rigidité.

Il existe trois modes d’accordage, selon les clans ou les régions :

- Le sila ba, qui correspond à la tonalité de fa majeur, est le mode le plus courant et le plus ancien, à partir duquel découle les autres.

- Le tomora, correspondant à la gamme de mi bémol majeur et qu’on retrouve surtout en Gambie

- Le sawta (ou ardino), qui correspond au do majeur et utilisé surtout au Mali et en Guinée. Cependant ce mode d’accordage est très déprécié par de nombreux joueurs de kora.

A l’instar d’une harpe, il est possible d’en jouer debout ou assis en se tenant face à l’instrument.

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