City of stars piano
Fiche : City of stars piano. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar mael.dickbueno • 20 Mai 2018 • Fiche • 2 365 Mots (10 Pages) • 686 Vues
Le Comique dans Ruy Blas
Ruy Blas est un drame romantique écrit par Victor Hugo en 1838. Il présente un mélange des styles tragique et pathétique, s’opposant au comique et au burlesque. Il est souvent critiqué par les classiques pour sa liberté d’écriture.
On associe habituellement deux fonctions principales au comique dans une pièce de théâtre. Nous analyserons tout d'abord les différentes formes de comique et comment elles permettent de libérer le lecteur dans la tension dramatique omniprésente. Ensuite, nous verrons comment le comique de cette pièce permet à Victor Hugo de critiquer la société et les injustices, à travers « la peinture des caractères » (Victor Hugo, préface de Ruy Blas) .
I. Libérer le lecteur et le spectateur par différentes formes de comique.
La fonction première du comique est de libérer le lecteur et le spectateur de l’angoisse apportée par l'intrigue principale et par la tension dramatique. Pour cela, Victor Hugo utilise le comique de geste se basant sur une gestuelle ridicule et répétitive des personnages, autrement dit sur le jeu scénique des acteurs.
On peut notamment citer Don César dans l'acte IV. En effet, ses bouffonneries permettent aux spectateurs de se divertir. L’intrigue est comme suspendu. Don César entre en scène magistralement par la cheminée « on entend un grand bruit dans la cheminée », la scène est pour lui un endroit inespéré pour faire la fête. Il fait une arrivée en scène tonitruante et spectaculaire. Il porte des habits ridicules « un homme enveloppé d’un manteau déguenillé », et la première didascalie de la scène 2 de l'acte IV le présente comme « effaré, essoufflé, décoiffé, étourdi, avec une expression joyeuse et inquiète en même temps » . Don César a donc des activités très terre à terre, ce qui se retrouve dans les longues didascalies. Tout dans son apparence provoque le rire chez le spectateur : on retrouve la didascalie avec 3 participe passé : pourpoint « usé, déchiré et rapiécé » évoquant tout ce qu’il a vécu et lui donnant un aspect ridicule. De plus, il essaie un manteau et se regarde dans un miroir : c'est une préoccupation très aristocratique qui diffère avec l'allure générale du personnage.
De plus, c'est aussi un personnage grotesque, qui a un comportement jovial et provocateur. On retrouve une insistance le « bas » : « Un pâté, du vin, une pastèque », « Oh ! Le roi des pâtés ! ». Les didascalie renforce ses mimiques et sont comportement comique « Il mange », « Il emplit un verre, et boit d’un trait ». C'est personnage qui a soif aux deux sens du terme : soif d’aventures et soif de boissons. Il reçoit par la suite un monceau d’or « ô délices ! Je mords à même un galion ! », avec toujours une référence à la nourriture. De plus dans l'acte IV scène V , Don César est heureux de se battre car il attendait ce moment « Bon dîner, de l'argent, un rendez-vous,-un duel ! / Je redeviens César à l'état naturel ! ». Il rentre alors dans une accumulations de gestes ridicules et appuyés « aborde gaiement, avec force salutations empressées ». Don César représente donc un comique de geste très appuyé par son comportement excessif et grotesque. Il joue la comédie quand il aborde avec un faux calme et beaucoup de grandiloquence les aventures qui lui sont arrivées « C'est fort ! ». Il a une gestuelle incessante et représente la gaieté et la réparti « Quant au maître du lieu, s’il survient... / Je l’invite ». Ce déferlement de circonstances inattendues, crée un effet comique, et relance de nouvelle intrigues.
Dans d'autres passages, le comique naît aussi de la situation. C'est le cas lorsque Ruy Blas est présenté par Don Salluste comme son cousin. Dans la scène 5 de l'acte 5, on retrouve un comique naissant par la mauvaise foi du Marquis de Santa Cruz « Don Salluste : Vous le reconnaissait ? / Marquis de Santa Cruz : Pardieu ! Je l'ai vu naître ! / Don Salluste (bas à Ruy Blas) : Le bon homme est aveugle et se défend de l'être. / Il vous a reconnu pour prouver ses bons yeux. ». De plus, dans cette scène, la stupéfaction de Ruy Blas qui ne comprend pas ce qui lui arrive suscite le rire des spectateurs « La reine! ah ! ».
De nombreux éléments de cette pièce appartiennent au genre théâtrale de la comédie. Par exemple, on retrouve des personnages qui se travestissent pour dissimuler leur identité. Ruy Blas, dans la scène final de l'acte I est déguisé en Don César Grand d'Espagne, quant à Salluste il apparaît déguisé en valet à la fin de l'acte III. On assiste ici à un théâtre dans le théâtre : les rôles sont inversés par rapport aux classes sociales. Ce jeu des identités amènent les différents personnages à confondre César et Ruy Blas, ce qui donne lieu à des quiproquos, éléments traditionnels du genre comique. À la scène 5, un duel est offert au spectateur. L’absurdité de l’affrontement fait son effet, renforcé par le malentendu. La dignité bafouée de Don Guritan est rendue comique par l’humour, notamment grâce à la répétition de « je l'ai tué ». L'ironie de Don César produit également un effet comique et donne une dimension burlesque à la scène « De quel droit êtes-vous à ce point ridicule ? ».
De nombreux imprévus viennent rythmer lpièce, pour redonner un second souffle à l’action entre les différents protagonistes. Ainsi, à l’acte IV, Don César crée la surprise en revenant à l’improviste. Cela provoque un effet comique et enrichit l’intrigue première, car Donc César agit selon son bon plaisir, pensant jouer un mauvais tour à son cousin Don Salluste. Mais là aussi, on retrouve un comique de situation lié aux coïncidences. Il est dans une maison étrangère qui se trouve être celle de Don Salluste et dit « Mais qui peut l'habiter ? Peut-être un bon garçon. ». Il y a alors un jeu avec le spectateur.
La scène 5 de l'acte II est comique par la situation. En effet, les rapports classiques entre maître et valet sont biens présents : la reine utilise sa position de maîtresse pour éloigner Don Guritan. Mais elle utilise aussi son charme féminin pour atténuer l’aspect impératif de ses ordres : les didascalies « riant », « avec un sourire ». On retrouve beaucoup cette effet dans les farces et les comédies : c'est la frivolité de la femme qui permet de duper un personnage.
Ce qu'on a vu, c'est que dans cette pièce, on passe aisément d’un ton tragique à un ton comique, notamment grâce au comique de mot ou de langage. A l’acte II par exemple, la gaieté de la suivante de la reine Casilda, est en parfaite contradiction avec l’ennui mortel qui règne sur la cour. La duchesse d'Albuquerque donne quant à elle des ordres ridicules « Une reine d'Espagne / Ne doit pas regarder par la fenêtre. ».
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