Rhétorique de l'image
Commentaire d'oeuvre : Rhétorique de l'image. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Vague • 19 Janvier 2021 • Commentaire d'oeuvre • 756 Mots (4 Pages) • 474 Vues
Je vous présente une publicité de WWF sur laquelle on voit le syntagme d’une affiche, qu’on voit d’habitude pour les chats perdus notamment. On pourrait change les paradigmes en utilisant par exemple une photo d’un ours polaire ou de la forêt amazonienne, utilise un texte différent ou bien une autre association, cela ne changerait pas notre compréhension. Dans la rue le syntagme de l’affiche mal réalisée avec une image carrée et un titre « chat perdu » est devenu le signifiant le plus pertinent pour le message implicite « mon chat est perdu, je sollicite votre aide pour le retrouver ». Ici, il s’agit d’un appel à l’aide pour sauver la planète. Le design est sommaire, presque grotesque, car nous y sommes habitués, nous le reconnaissons et nous l’associons au message qu’il porte. Ces affiches sont généralement faites dans l’urgence, par des familles désespérées. Ici ce sont les membres de l’association qui nous affirment qu’il y a urgence et qu’il est temps de se préoccuper sérieusement de l’environnement. Elle aurait pu être faite par nos voisins, ou au moins quelqu’un que nous connaissons, peut-être même avons-nous déjà été la personne qui collait ces affiches. On joue donc sur le sentiment d’empathie, c’est une affiche qui pourrait être visible dans notre quotidien, comme si elle était faite à la main. Elle créée donc un effet de réel, une impression de proximité, un aspect humain qui incite à une réminiscence personnelle.
L’orange fluo du texte capte notre attention surtout avec le contraste du noir et blanc de l’affiche. Au niveau des signes linguistique donc, on trouve du texte sur l’affiche : « disparu… » mais on a également le slogan « Paris… » qui met l’accent sur le besoin d’avoir une action individuelle pour agir contre le réchauffement climatique. La « récompense en nature » est un jeu de mot entre l’expression qu’on connaît et le sujet traité ici. La notion d’« île paradisiaque » fait appel à notre imaginaire, nos fantasme de vacances, de la nature luxuriante à laquelle on aspire tous. Ce rêve de palmiers et de sables blancs que nous préférons largement à la vie citadine, à la ville, au béton… Pourtant, ici à la place du sable et de l’eau, on trouve des voitures qui sont un symbole, une représentation de la pollution en général. L’île est le signifiant et la nature est le signifié. Les voitures sont le signifiant de la pollution qui est le signifié. Il y a donc une antithèse, accentuée par le fait que les voitures soient en couleur, donc dans le présent, et que l’île soient en noir et blanc, donc dans le passé.
Les arbres de l’île, eux, rappellent les arbres que l’on aperçoit à l’arrière-plan de l’image. Il y a un paradoxe entre la fiction et la réalité : il n’y a presque aucune nature dans la réalité, sauf en fond, comme un arrière-goût, un souvenir de ce qu’était le monde avant, qui n’est maintenant plus qu’une photo. Néanmoins la lumière en arrière-plan qui éclaire les arbres est douce et chaude. Tandis que tout le reste de l’image dans l’ombre, elle apparaît comme un reste d’espoir. Le flou de la ligne de voiture met en valeur le premier plan, il diminue l’importance des voitures et les fait apparaître comme une masse, une file infinie. Jusqu’à ce que le poteau brise la continuité, et arrête notre regard. Le poteau n’est pas en métal comme il pourrait l’être, mais il est en bois, le support rappelle donc le message qu’il véhicule. Nous nous trouvons face au message, comme s’il était devant nous. Il se dresse comme un message d’alarme, comme un panneau stop qui nous indiquerait de changer notre mode de vie. L’affiche masque une partie de la réalité, la réalité qu’on connaît tous mais que nous refusons de regarder en face car nous préfère la rêverie. Mais le poteau est décentré, il n’est donc pas agressif, il ne nous bloque pas la vue, il ne nous bloque pas le passage, il est seulement là pour nous avertir, nous servir de rappelle.
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