Fiche de lecture Gladwell - Le Point de bascule
Fiche de lecture : Fiche de lecture Gladwell - Le Point de bascule. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Samohtrace • 9 Janvier 2019 • Fiche de lecture • 1 620 Mots (7 Pages) • 669 Vues
Le Point de bascule : Comment faire une grande différence avec de très petites choses (2000) - The Tipping Point: How Little Things Can Make a Big Difference
par Malcolm Gladwell (1963), journaliste au New Yorker et écrivain de vulgarisation s’inspirant de travaux d'universitaires en psychologie ou sociologie.
Dans cet ouvrage, l’auteur s’appuie sur des principes d’épidémiologie afin d’expliquer comment un phénomène social mineur se transforme en mode généralisée au plus grand nombre. A ce titre, une mode, une marque en vogue, n’est qu’une épidémie parmi les autres qui répond aux mêmes critères et aux mêmes facteurs de contamination que toute autre épidémie.
Les 3 éléments fondamentaux pour une épidémie :
- L’agent infectieux
Toute épidémie part d’un agent infectieux. Il est bien souvent identifié en amont de l’épidémie. Par exemple, le virus de la grippe espagnole est identifié dès le début de l’année 1918. Il est alors bénin et les malades en guérissent facilement. Cependant, durant l’été 1918, il va subir les mutations qui vont provoquer par la suite la mort de plus de 50 millions entre la fin de l’année 1918 et l’année 1919. Ce qui a changé entre temps, c’est l’adhérence du virus sur les organismes. Le virus efficace est donc celui qui adhère. Impossible de s'en débarrasser, comme certains slogans publicitaires.
L’un des exemples du livre pour illustrer la nécessité d’adhérence à la cible est celui de l’émission pour enfants, Sésame Street. Ses concepteurs estimaient qu’à partir du moment où on peut retenir l’attention d’un enfant, on peut lui enseigner quelque chose, en l’occurrence à lire. La plupart des émissions ont donc été testées sur des groupes d’enfants pour vérifier ce qu’ils comprenaient, ce qui retenait leur attention et pour quelle raison.
Contrairement à une idée communément admise, les enfants ne sont pas passifs devant la télévision. Ce ne sont pas tant les bruits et les couleurs qui les attirent que l'histoire racontée. S’ils ne saisissent plus ce qu’il s’y passe, ils se détourneront du programme. De la structure au format du message, de l’interaction entre les personnages réels et les marionnettes – les fameux Muppets - tout, dans Sesame Street est adapté à un public d’âge préscolaire. Enfin presque. Quelques blagues destinées à un public adulte ont été glissées pour inciter les parents à regarder le programme avec leurs enfants. Conséquence : Sesame Street et ses multiples versions internationales, ont été suivis par des millions d’enfants partout dans le monde, durant plus de 15 ans.
- Le déclencheur d’épidémie
Qui dit épidémie, dit également déclencheur, le point de départ de sa propagation. Son rôle est de transmettre l’agent infectieux. Malcolm Gladwell souligne que dans la plupart des cas, 80% du travail est fait par seulement 20% d’une population donnée. Par exemple, 80% de la bière est consommée par 20% des buveurs de bière, et 80% des crimes sont commis par 20% des criminels. C’est la même chose pour les épidémies. Une étude sur une vague de blennorragie à Colorado Springs, dans le Colorado, a montré que la moitié des personnes infectées fréquentaient les mêmes bars de la ville. Parmi ces 768 sujets, 600 n’avaient pas transmis l’épidémie ou à une seule autre personne. 168 sujets, en revanche, l’avaient transmise à 5 ou 6 personnes. Ils ont, à eux seuls, déclenché l’épidémie. De son côté, Gaëtan Dugas, considéré comme le premier malade du SIDA aux États-Unis, aurait eu plus de 2500 partenaires dans toute l’Amérique du Nord. Il aurait transmis le virus à une quarantaine de partenaires en Californie et dans l’État de New York, et est ainsi devenu le point de départ de l’épidémie aux États-Unis.
Cependant, les déclencheurs d’épidémies ne sont pas des personnes ordinaires, ils sont ce que Gladwell appelle des « Oiseaux rares ». En effet, à l’heure d’internet et de la publicité massive, le bouche-à-oreille est devenu le moyen de communication le plus efficace. Cependant, ce n’est parce que vous ferez une recommandation à tous vos amis et contacts que cela provoquera une épidémie. La distinction est faite entre trois types de ces oiseaux rares.
- Le « connecteur », cette personne aux capacités sociales extraordinaires. Il dispose d’un réseau d’amis et de connaissances très développé, et s’intéresse à beaucoup de sujets très différents, ce qui lui permet de créer du lien très facilement avec de nouvelles personnes. Dans notre cercle d’amis par exemple, avance Gladwell, 75% de ceux-ci nous ont été introduits par deux ou trois personnes, des connecteurs. Il s’appuie également sur un exemple de la guerre d’indépendance des États-Unis. En avril 1775, Paul Revere est parvenu en une nuit à avertir de l’avancée de l’armée britannique toutes les villes et villages entre Boston et Lexington, qui à leur tour ont relayé la nouvelle, organisant ainsi la résistance américaine. Grâce à ses contacts dans toutes ces villes, son message a été pris au sérieux. Tandis que pour l’un de ses pairs, qui a essayé de produire le même effet au même moment dans d’autres villes, la sauce n’a pas pris, car il ne bénéficiait pas de ce réseau, ni de cette capacité à faire du lien.
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