Commentaire sur le nouveau rôle du journalisme
Dissertation : Commentaire sur le nouveau rôle du journalisme. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar joannang • 11 Janvier 2018 • Dissertation • 1 812 Mots (8 Pages) • 2 516 Vues
Nyagahene
Joanna
2A
DISSERTATION :
Sociologie des médias
Dans son sens premier, le journalisme est l’activité consistant à recueillir, vérifier ou commenter des faits destinés à l’attention du public dans les médias. Au sein d’une société démocratique l’information de presse doit théoriquement être d’actualité et d’intérêt général, avoir été sélectionnée et mise en forme par une conscience libre, formée par une recherche voulant prôner la vérité et soucieuse du bien commun. Enfin, l’information doit être diffusée par un média qui garantit l’indépendance du journaliste compte tenu de tout pouvoir politique, idéologique ou économique, y compris par rapport aux intérêts de l’entreprise qui l’emploie. Cependant, nous observons aujourd’hui que les médias ne remplissent plus les fonctions qui leur sont dues.
Dans son essai « Le journalisme en quête de repères aux Etats-Unis », Jean-Paul Marthoz rapporte que les journalistes « ont abdiqué, sans suffisamment guerroyer, leur rôle de chiens de garde chargés, comme les y enjoint la Constitution (…), de protéger les citoyens contre les mensonges et les abus du pouvoir. » En effet, le 22 juin 1944, le gouvernement provisoire de France avait conduit à une série de mesures, création d’un fond de soutien à la presse pour lutter contre les puissances de l’argent, mesures anti-concentrations afin d’éviter qu’un même patron soit propriétaire d’un grand nombre de titres. Cependant, l’application de ces mesures n’aura pas fait long feu, un contrôle politique va vite s’imposé dans le domaine, c’est ce qui va distinguer le plus la télévision des autres médias. Au début des années soixante, le général Charles de Gaulle décide de plus contrôler les informations à la télévision. Premièrement car le média prend de plus en plus d’importance dans les foyers, mais aussi car il estime que la presse écrite lui est défavorable. Il place donc ses fidèles à la tête de la télé. Aujourd’hui encore, le contrôle des presses dites « indépendantes » est réellement présent. Nous vivons dans une société ou les faits divers sont de plus en plus nombreux, ou les informations que l’on nous donne plongent le monde dans un climat de peur, d’anxiété. Les sujets sont choisis et traités par ordre d’importance, il y’a maintenant une hiérarchisation des informations qui permet aux stations de relais d’informations de se positionner et d’influencer l’opinion de l’auditeur ou du spectateur… Les médias forment et déforment la réalité, le journaliste a tendance à jouer sur les mots, à partir à la chasse au buzz, à surjouer pour vendre, le seul but étant le profit, ils ont complètement perdu leur rôle comme les enjoint la Constitution. Les médias sont devenus des entreprises commerciales avant tout et la relation trop étroite entre la politique et les journalistes pèsent sur l’indépendance de leurs propos.
De nos jours, les journalistes font face à de nouvelles contraintes professionnelles, ils ont moins d’espaces, moins de temps, ils sont obsédés par la vitesse… L’espace qui se mesure à la place accordé dans un journal et au temps consacré à un sujet à la radio ou à la télévision tend à être de plus en plus limité. Ce phénomène est notamment le produit des enquêtes de marketing mené pour la presse écrite ou les médias audiovisuels. Le développement des chaines en info continue et d’internet accélère ce phénomène. Jean-Paul Marthoz estime qu’ « Ils se sont laissés dépouiller de leur fonction essentielle, qui est de définir l’information, de discerner, dans le fatras des faits du jour, ce qui est important et ce qui est exact. » L’information en continu s’apparente à un bruit qui donne l’illusion que l’on sait, or, l’abondance d’informations ne se traduit pas par une meilleure connaissance du monde. Les contraintes de temps sont parmi les plus pesantes du métier et il est significatif que lorsqu’on les interroge sur leur pratique ou quand ils ont à se défendre publiquement, les journalistes insistent beaucoup sur ce problème. La nature et la hiérarchie des informations ont modifié le contenu des reportages. Les recettes d’une presse écrite populaire sont largement reprises par la télévision. « On veut informer vite au lieu d’informer bien, la vérité n’y gagne pas » - Albert Camus. La course est presque aussi vieille que le métier de journaliste, mais désormais la prééminence de la télévision et notamment des chaines d’info en continu alliée à internet amplifie cette tendance.
La thèse selon laquelle les médias définissent les problématiques du moment renvoie à la théorie dite de l’Agenda- Setting. Elle suppose que les médias d’information exercent un effet puissant et direct sur les citoyens et que ces citoyens ne disposent que de peu d’autonomie dans leur comportement. Les journalistes ont beaucoup d’influence sur la société, en effet ce sont eux qui relaient l’information, mais en choisissant l’information, nous n’aurons pas le même regard ni les mêmes informations en regardant le journal de TF1 géré par le groupe Bouygue majoritairement de droite qu’en regardant BFM TV. Les médias aujourd’hui se positionnent politiquement, pas de leur faute principalement, les journalistes aussi sont des pions. Ils n’ont pas leur mot à dire, les sujets qu’ils traitent sont passés à la loupe pour ne pas faire défaut à l’entreprise qui tient le média ou alors aux personnalités qui s’y apparentent. Par exemple en 27 mai 2008 des anomalies ont été détectées sur une centrale nucléaire dont la construction était gérée par le groupe Bouygues, l’information a été reprise par différents médias, mais pas par TF1 et les téléspectateurs ne seront pas mis au courant de ces anomalies, car la chaine n’en parlera pas une seule fois dans ces journaux, cette actualité peu glorieuse ne sera pas mise en avant.
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