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Histoire Des Arts: le poème Le Pont Mirabeau, 1913 d'Apollinaire

Compte Rendu : Histoire Des Arts: le poème Le Pont Mirabeau, 1913 d'Apollinaire. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  9 Mai 2013  •  1 444 Mots (6 Pages)  •  11 385 Vues

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Vie de l'artiste :

Guillaume Apollinaire, de son vrai nom, Wilhelm de Kostrowitzky, est né en août 1880 à Rome. Il est le fils d’un officier italien et d’une polonaise. Cette dernière s’installe à Paris en 1889. Apollinaire travaille pour subvenir aux besoins de la famille et, en 1902, il est précepteur en Allemagne. Parallèlement, il publie ses premiers textes. Lorsqu’il rentre à Paris, Apollinaire se lie aux milieux artistiques : il est ami de Picasso et a une liaison avec le peintre Marie Laurencin. C’est en 1913 qu’Apollinaire connaît le succès avec la publication d’Alcools. La même année, Les Peintres cubistes, méditations esthétiques, un manifeste de défense de la peinture contemporaine est publié. En novembre 1914, Apollinaire s’engage dans la Grande Guerre. Blessé, il meurt en 1918, après avoir publié ses Calligrammes, emporté par la grippe espagnole.

Contexte historique de création :

Dans « Le pont Mirabeau », l'auteur fait allusion à sa rupture avec Marie Laurencin. En effet, ce pont de Paris faisait partie de l’itinéraire que le poète empruntait pour se rendre chez elle.

◆ Description de l’œuvre

Introduction :

Le recueil : Le titre Alcools fait référence au Bateau Ivre de Rimbaud et du « dérèglement de tous les sens », ainsi qu’au poème en prose de Baudelaire : « Il faut toujours être ivre : de vin, de vertu ou de poésie ».

Le poème : « Le Pont Mirabeau » est le second poème du recueil Alcools paru en 1913. Il s'agit d'un poème écrit en souvenir de son amie Marie Laurencin. Le poète se trouve sur le pont Mirabeau et observe la scène : cela lui rappelle le temps qui passe et qui le sépare toujours plus des moments de bonheurs passés.

Lecture du poème :

Thèmes abordés dans le poème :

Ce poème rassemble à lui seul les principaux thèmes lyriques : l'amour (perte de l'être aimé), la nature (observation du fleuve), la mort (regret du temps qui passe).

L'écoulement de la Seine correspond de matière métaphorique à la fuite du temps.

Le pont est fort présent et mis en relation avec le poète. Le poème assimile la fuite de l’eau à celle du temps et donc à la perte de l’amour. La Seine devient le symbole des amours qui passent, le pont celui de la fidélité du poète, immobile et solitaire entre deux rives. Son poème ainsi fait le pont entre présent, passé et l’éternité. Il soulève les questions fondamentales de l’existence et du temps qui passe et nous dépasse.

Structure du poème :

Le rythme du poème invite à la musicalité : la disposition des vers amène à distinguer les vers pairs des vers impairs. On a la présence d'un refrain. Ces éléments permettent de considérer ce poème comme une chanson.

Refrain : sous forme de distique (= réunion de deux vers). Vers impairs, heptasyllabes.

Le mètre : quatrains (10-4-6-10), les deux vers du milieu sont en fait un vers qui a été coupé en deux, refrain (7-7) heptasyllabes. Répétition du premier vers à la dernière strophe : circularité du poème. Enjambements du décasyllabe divisé.

1. Les rimes

Genre : féminines sauf le deuxième vers de chaque quatrain (masculine).

Qualité : rimes suffisantes (riche : « lente » « violente »).

Nature : Quatrains : ABAA (mais tercets : AAA : rimes suivies) et refrain CC. Donc pas une

nature classique.

2. Les strophes

Strophe 1 : Le poète se souvient des périodes heureuses où les peines ne duraient pas. C’est le

pont qui provoque le souvenir.

Strophe 2 : Il plonge dans le passé et se souvient de sa liaison. C’est le souhait de stabilité et

de fidélité que formule le poète avec l’impératif " restons ", tandis que continue à s’écouler

l’onde " lasse " d’être sans cesse regardée : effet d’opposition entre le mouvement du fleuve

qui passe avec lassitude et les amants qui s’aiment et qui espèrent sans se lasser.

Strophe 3 : Fuite de l’amour. L’eau et l’amour sont comparées, les deux s’en vont. La

répétition de "L’amour s’en va" intensifie la perception fugitive et négative de l’amour, ce

qui précise l’impression de douleur que donne le rythme particulier du poème. Cadence

hésitante, heurtée : "cette eau courante" et "la vie est lente" créent un effet d’opposition

de rythme, l’une rapide, l’autre lente. D’autre part, "vie est lente" et "violente" créent une

équivoque en rimant sur plusieurs syllabes et mettent en relief "l'Espérance". La force

optimiste que ce mot suggère l’emporte sur la destinée éphémère de l’amour.

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