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Étude d'une oeuvre d'Eileen Gray et Jean Badovichi

Cours : Étude d'une oeuvre d'Eileen Gray et Jean Badovichi. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  13 Juin 2013  •  Cours  •  390 Mots (2 Pages)  •  1 147 Vues

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Eileen Gray et Jean Badovici - Vue de la villa E 1027 depuis la mer, s. d.

Eileen Gray et Jean Badovici - E 1027, salon

Sont visibles le fauteuil Transat, un tapis et une composition murale, L’Invitation au voyage

Centre Pompidou, Bibliothèque Kandinsky, Paris - Fonds Eileen Gray [Guy Carrard] -Dr

E pour Eileen, 10 pour J (dixième lettre de l’alphabet et initiale de Jean), 2 pour le B de Badovici, et 7 pour le G de Gray… Ainsi naît l’appellation E 1027 de la villa construite à Roquebrune-Cap-Martin entre 1926 et 1929. Ce nom de code énigmatique symbolise le partenariat étroit, difficile à décrypter, entre Eileen Gray et l’architecte roumain Jean Badovici, à l’œuvre dans la conception de cette maison.

Destinée à Jean Badovici lui-même, la villa répond au projet suivant : « une maison de vacances […] pour un homme aimant le travail, les sports et aimant à recevoir ses amis. » (Eileen Gray et Jean Badovici, « Description », E 1027. Maison en bord de mer, numéro spécial de L’Architecture vivante, Paris, éd. Albert Morancé, 1929 ; rééd. : Marseille, éd. Imbernon, 2006, p. 16.)

Un salon, deux chambres, deux salles de bain, une cuisine d’hiver et une d’été… Le programme est minimum. La composition en découle. L’axe vertical de l’escalier en colimaçon s’articule aux plans horizontaux des deux niveaux d’habitation et de la terrasse. Construite sur un terrain étagé au-dessus de la mer, la villa, entièrement tournée vers les flots, s’intègre dans une conception globale du paysage qui permet aux occupants de suivre la course du soleil.

Répondant aux cinq points de l’architecture moderne avec ses pilotis, son toit-terrasse, le plan libre, les fenêtres en bandeau et la façade libre, la villa prend toutefois le contre-pied d’une certaine vision, machiniste, de la modernité. Eileen Gray et Jean Badovici souhaitent en effet donner une âme à leur architecture, l’assimilant à un organisme vivant et mettant en œuvre une approche qui s’adresse aux sens autant qu’à l’esprit. En témoignent peut-être les inscriptions disséminées sur les murs : « Beau temps », « L’invitation au voyage », « Entrez lentement », « Défense de rire », « Sens interdit », « Chapeaux », « Oreillers », « Pyjamas », etc.

Selon eux, l’homme doit pouvoir retrouver dans l’architecture « la joie de se sentir lui-même, comme en un tout qui le prolonge et le complète. »

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