Yves saint laurent
Analyse sectorielle : Yves saint laurent. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Totoro • 12 Février 2016 • Analyse sectorielle • 1 463 Mots (6 Pages) • 1 309 Vues
La façon dont YSL a su dépoussiérer la couture malgré des problèmes personnels
a)Yves Saint Laurent et la « libération » vestimentaire de la femme
La carrière d’Yves Saint Laurent se déclenche à partir du moment qu’il intègre la maison Dior dans les années 50.
Nous nous situons 3 mois après le décès de Christian Dior. Le monde cosmopolite de la mode est alors rempli d’angoisse et d’espoir et a afflué en masse au 30 de l’avenue Montaigne pour assister à ce qui serait la fin ou plutôt l’avenir de la haute-couture. Personne à cet instant précis n’aurait douté qu’un jeune homme de 21 ans allait maintenir le lustre et la réputation du salon de couture le plus célèbre du siècle et ainsi, sauver l’économie française. Mais ! Il y parvient, et soulève même un enthousiasme plus grand encore que lorsque Dior lança le « New-look ». Ce personnage si grand, si jeune, si timide et si désemparé qu’est Saint Laurent contribua au fait que le monde avait envie de l’étreindre.
« La grande tradition Dior est perpétuée » s’exclamait la presse parisienne. Ce qu’elle ignorait, c’était les divergences entre l’esprit de Christian Dior et celui de son héritier. Dior avait dans l’idée une femme très féminine et adulte dont le charme tenait à une élégance intemporelle. Son souhait était de « libérer la femme de la nature ». Or le jeune Saint Laurent, lui, veut à la fois respecter la nature de la femme et lui trouver sa place au milieu de la vie turbulente et anarchique des années 1960.
En dépoussiérant la couture, « le dauphin Yves », comme l’appelaient les Français, reprend les éléments de la culture des jeunes. Blousons de cuir noir, cols roulés et jupes étroites, il choque les partisans de la tradition. Cela déplut au commanditaire de la maison Dior et peu de temps après, se sépara de Saint Laurent et le remplaça par Marc Bohan, moins audacieux.
Si Dior avait semblé régresser tandis que Saint Laurent allait de l’avant, ils étaient néanmoins liés par certaines affinités. Tous deux avaient grandi dans des familles aisées de la haute-bourgeoisie, avaient pris tôt conscience de leur homosexualité et idolâtraient leur mère élégante. Tous deux étaient des passionnés de livres, avaient un penchant pour l’intellectualisme et étaient de grands connaisseurs d’art douloureusement timides. Enfin, tous deux firent preuve à un âge précoce d’un talent exceptionnel pour dessiner des modèles. En effet, après avoir remporté, au côté de Karl Lagerfeld, un premier prix au concours du Secrétariat international de la laine, Saint Laurent est engagé comme assistant de Christian Dior, lui-même dessinateur de talent. Cependant, contrairement à Dior, Yves Saint Laurent a de la chance en amour.
b) Pierre Bergé, une rencontre qui changea sa vie
Quelques jours après le premier triomphe remporté avec sa ligne Trapèze, il rencontre Pierre Bergé, un homme aussi cultivé que doué pour les affaires avec qui il ouvrira une maison de couture qui finira par surpasser celle de Dior. Bergé, âgé de 6 ans son ainé, a toujours su protéger son fragile ami. Saint Laurent, alors tombé de disgrâce en tant que successeur de Dior, a subi tant de brimades que, quelques semaines plus tard, il s’effondre physiquement et psychiquement. Pierre Bergé, avec toute son énergie et son dévouement, obtient la libération de son protégé, l’aide à guérir et trouve un financier américain qui permet à Saint Laurent de créer sa propre maison. Il fait appel au graphiste Cassandre en 1961 pour la réalisation du logo de la marque.
Celle-ci ouvre en janvier 1962, provoquant une affluence et des espoirs aussi vifs que lors de la première collection de Dior ou le premier défiler de Saint Laurent pour Dior. La foule se rue sur lui avec un tel enthousiasme que dès lors, il endura la gloire à double tranchant d’être une idole de masse. Il qualifie alors sa célébrité soudaine de « piège de ma vie ». La boutique « Saint Laurent rive gauche », aura été la première boutique de prêt-à-porter portant le nom d’un grand couturier à Paris. Les collections, dessinées spécifiquement pour le prêt-à-porter, sont réalisées par un industriel extérieur. Peu après cette étape, les boutiques ouvrirent partout en France, à New York en 1968, à Londres en 1969, la même année que la première boutique homme. Du côté du créateur, celui-ci, persuadé de la fin imminente de la haute-couture, se lance en 1966, dans un prêt-à-porter tout aussi cher. Il lui faut donc créer jusqu’à quatre collections par an, ce qui amène ce perfectionniste sensible et délicat au bord de l’épuisement total. Puis en 1974, ils installèrent leur maison de couture au 5 avenue Marceau à Paris, où Saint Laurent affirme son style. La volonté de Dior de créer chaque saison quelque chose de complètement nouveau, rajoute un fardeau à Yves Saint Laurent. De plus, ses styles saisissants et extrêmement changeants sont reçus de façon très mitigée par le public dont il redoute le plus les réactions. Tandis que les modèles fastueux et de bon gout de Dior avaient toujours été reçus avec le même engouement, les nouveautés de Saint Laurent exigent trop du public. Comme Schiaparelli, Saint Laurent tente sans cesse de repousser, voire transgresser, les limites de la mode. Il se sert alors des codes masculins et apporte aux femmes l’assurance, l’audace et le pouvoir tout en préservant la féminité. Cependant, tiré par quelques problèmes personnels, Saint Laurent commença à se montrer quelques faiblesses.
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