Takashi Murakami
Commentaire d'oeuvre : Takashi Murakami. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar becky • 13 Décembre 2019 • Commentaire d'oeuvre • 1 466 Mots (6 Pages) • 1 228 Vues
Nous allons nous pencher, dans un premier temps, sur la façon dont Takashi Murakami a relié l’art traditionnel japonais avec la pop culture du Japon actuel dans un nouveau mouvement qui lui est propre « Superflat ». Dans un deuxième temps, nous verrons les différentes manières qu’il emploi pour répandre et faire reconnaître à sa juste valeur l’art japonais contemporain dans le monde entier.
Takashi Murakami sort diplômé de l'université des Beaux Arts et de la Musique de Tokyo en 1986. Il y a étudié la peinture traditionnelle japonaise (aussi appelé nihonga), il y a donc été initié entre autres, aux bases de cet art, qui ne connaît pas la 3e dimension et la perspective occidentale classique. Cette aspect se retrouve dans ses œuvres actuelles. En effet, dans ses œuvres tel que « flowers in heaven » un tableau de 67.31 x 67.31 cm couvert de fleurs multicolores, on peut observer dans un manque de perspective typique de la peinture traditionnelle qui ne s’attache donc pas à rendre compte de la profondeur. De plus les fleurs, qui sont un thème récurrents dans ses œuvres, sont un des sujets par excellence de l'art japonais de la fin du XIXe siècle, ainsi que les monstres de Murakami qui viennent eux aussi de la culture japonaise profonde. On remarque aussi dans des œuvres tel que « Panda family » qu’il utilise des fonds dorés en référence a la peinture à la feuille d’or, une technique utilisée au Moyen Age en Occident et au Japon. Certaines de ses oeuvres ont donc des connotations comme ayant des aspects spirituels et religieux comme le Bouddhisme par exemple. Il a d’ailleurs, en autre, représenté les Arhats (disciples du Bouddha ayant atteint le plus haut niveau de sagesse). On peut aussi retrouver l’utilisation des support traditionnels pour ses œuvres tel que le paravent et des thèmes qui retranscrive les traumatismes vécus par son pays tel que la bombe atomique ou encore les tsunami. Notamment, dans l’exposition Monstres, mangas et Murakami au Musée en Herbe de Paris on retrouve beaucoup de référence à la mort en lien avec toutes les catastrophes que le Japon a subi.
D’un autre côté, Murakami se tourne vers la pratique plastique après un voyage aux Etats-Unis durant lequel il abandonne le nihonga traditionnel pour se consacrer a l’art otaku. Ce terme est utilisé au Japon pour désigner une personne fans des mangas, de l’anime, des jeux vidéo et autres activités dites d’intérieures. Il va pour cela critiquer la culture otaku en tournant ces aspects en dérision. Plus largement, il s’interroge sur l’ influence de la société de consommation sur nos goûts esthétiques. En effet, l’un des points de départ de la fascination de Murakami pour l’otakisme (copyright) vient des personnages de manga ou d’anime à travers lesquelles sont exprimés leurs propres fantasmes érotiques de leur fans. Ainsi Murakami s'inspire de cet aspect de la société japonaise actuelle pour créer des personnages tel que Hiropon une jeune femme à la poitrine généreuse ou encore Mr Dob qui lui n'est autre que l’alter ego de l’artiste, très représentatif d’un authentiquement japonais. Il est une icône inspiré du personnage Doraemon ( chat-robot issu d’un manga &“anime”) mais aussi par Sonic le Hérisson, un personnage de jeux vidéo et d’anime.
Reliant ces deux formes d’art opposées, Takashi Murakami créer et devient chef de fil du mouvement néo-pop japonais « Superflat ». Ce dernier est caractérisé par son aspect bidimensionnel avec des aplats de couleurs et des images graphiques dérivées de des dessins de mangas. Ce mouvement réfère à la dissolution des limites entre l’art traditionnel et la culture populaire. En effet Murakami pense qu’il est impératif de se détacher de la conception élitiste de l'art. D'après lui tous les arts sont sur un seul et même plan, qu’il s’agisse de l’art traditionnel, des beaux-arts ou encore de l’art issu de la sous-culture otaku. L’artiste vise donc la désacralisation de l'art. Le mouvement Superflat prend forme dans les années 1990, les créations qui en sont issues apportent une critique de la propre structure de l’art en érigeant en critique l'univers du manga et de l'anime et parodie de la société de consommation japonaise.
« S'il existe aussi un art d'élite au Japon, il fonctionne sur un complexe d'infériorité à l'égard de l'Occident. Nous devons cesser cette imitation qui nous tourne en ridicule, quand notre force créative s'exprime dans les productions les plus populaires. »
Ainsi, les œuvres de Murakami sont saturées de couleurs, reprennent des formes aplaties de l’imagerie populaire, avec des personnages au mimique enjouée tel que des fleurs kawaii (« mignon » en japonais), typique de l’imagerie populaire dans la culture japonaise des divertissements. Takashi Murakami a inspiré de nombreux artistes qui se sont donc rattaché au mouvement « Superflat », parmi ces artistes on peut citer Yoshitomo Mara, Aya Takano ou encore Koji Morimot.
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