L’œnochoé Levy ou le style des chèvres sauvages
Commentaire d'oeuvre : L’œnochoé Levy ou le style des chèvres sauvages. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Yann Léchelon • 22 Février 2019 • Commentaire d'oeuvre • 1 366 Mots (6 Pages) • 1 357 Vues
L’œnochoé Levy
ou le style des chèvres sauvages
Nom de l’œuvre | Œnochoé Levy |
Nature | Vase à verser le vin, œnochoé à col |
Matériau : | Céramique |
Provenance : | Inconnu, Étrurie (probablement) |
Lieu de conservation : | Musée du Louvre / Paris depuis 1891 |
Numéro d’inventaire : | E 658 |
Origine de la collection | Collection Lévy 1855 |
Dimension : | Hauteur : 39.5cm / Diamètre : 30cm |
Poids | 3.16kg |
Etat de conservation : | Bon état malgré quelques usures. Fêlure sur la partie médiane de l’anse Un bout manquant sur une petite partie au niveau inférieur de la panse Traces d’usure du dessin |
Restauration | Restaurée en 2006 par Christine Merlin |
Technique | Les décors sont dessinés au trait et accentués par des rehauts, sans incision, sur un engobe ivoire recouvrant une argile brunâtre. Embouchure vernie où les dessins sont peints au trait dans la couleur de l’engobe. |
DESCRIPTION
Il s’agit d’une cruche presque aussi large que haute dont le pied est rond et petit au vu de la largeur du vase. La panse occupe la plus grande partie du corps tandis que l’épaule est peu haute et légèrement aplatie. L’embouchure est trilobée. La couleur du fond, celle de l’argile sur laquelle les scènes et les motifs sont peints, est crème.
L’embouchure est vernie de noir. Des petits carrés couleur crème sont peints tout autour du rebord de l’embouchure sur un demi centimètre environ. Des motifs floraux de la couleur de l’engobe ont été peints au trait sur l’embouchure. Le motif le plus important est une fleur de lotus aux pétales courts et ronds. Elle vient souligner le bec verseur.
Le col est de largeur et de hauteur moyennes. Le dos du col, sous l’anse, est noir tandis que le reste, peint en noir sur fond crème, représente de tresses entrelacées contenant chacune en son centre des cercles noirs.
Il n’y a qu’une seule anse, très haute et large qui part de l’épaule, monte plus haut que l’embouchure trilobée pour la rejoindre. La jonction entre l’anse et l’embouchure est marquée par deux petits médaillons latéraux contenant une rosette en leur centre. L’anse est très large et cinq bandes verticales alternant des frises de petits points ou de traits épais noirs viennent souligner la forme. Les côtés sont noirs.
Sur l’épaule, au niveau de l’anse, six triangles noirs pointant vers le bas sont encadrés sur quelques centimètres par un fond marron. Le reste de l’épaule présente deux oies et deux griffons se dirigeant vers le centre et un sphinx et un cervidé orientés dans l’autre sens qui se rejoignent vers une grande fleur de lotus légèrement décalée par rapport au centre du bec verseur. Particularité notable : tous les animaux n’ont pas la même taille. Le col est séparé de l’épaule par une frise horizontale de lotus, soit en fleurs soit en boutons, alors que la séparation entre l’épaule et la panse est une tresse encadrée par deux doubles lignes. Cette séparation est celle utilisée pour séparer les cinq registres d’animaux de la panse.
La panse contient cinq frises animalières : trois de chèvres sauvages à grandes cornes alternant avec deux frises de cervidés au pelage tacheté. Tous les animaux sont séparés par des triangles tripartites reliés au filet supérieur. Des demis cercles concentriques toujours reliés au filet supérieur surmontent chaque animal. L’espace restant est occupé de façon homogène et dense par une alternance de svastika, de rosettes ou de motifs géométriques formant des triangles pointant vers l’intérieur ou vers l’extérieur autour d’un point. Le tout renforce l’impression de maîtrise et d’organisation. Petit détail original : une hirondelle vient ponctuellement se poser sur certains ornements. Il est à noter que par deux fois une chèvre sauvage est représentée différemment des autres, avec la tête en arrière ou l’absence de corne, probablement par manque de place.
La tranche du pied est peinte entièrement de façon unie en noir et séparée de la panse par une frise de fleurs et boutons de lotus identique à celle qui sépare le col de l’épaule. Le dessous du pied est orné d’une bande en verni noir et en son centre de quatre boutons et triangles alternés autour d’un losange.
COMMENTAIRE
Le thème principal de l’œnochoé Levy est un style animalier très typique de la Grèce de l’Est, secteur qui correspond à l’Asie mineure et aux iles voisines allant de Lesbos au nord à Rhodes au sud. Ce style apparaît au deuxième quart du VII° siècle avant JC et court jusqu’à la première moitié du VI° avant JC. Il se caractérise par l’utilisation de frises répétitives inspirées des broderies orientales des pays voisins : c’est un style orientalisant très typique de cette partie de la Grèce antique. L’anse terminée par deux rouelles trahit l’influence des arts du métal.
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