Le mouvement cubiste.

SOMMAIRE

LE  CUBISME

RAVOUX  Fabienne                                                          4e 3

LE CUBISME

Le Cubisme est un courant artistique dont l'apparition et le développement en France à partir de 1907 déterminèrent une révolution esthétique sur laquelle se fondent beaucoup des nouvelles formes de la peinture et de la sculpture au XXe siècle.

Le cubisme est né de la rencontre et du travail de Braque et de Picasso, entre 1907 et 1914. Dans cette conquête d'un nouvel espace pictural, où les formes sont décomposées en fragments, puis combinées en une disposition savante, le rôle des deux artistes fut de part égale. De leurs recherches uniques et exigeantes, naîtront des oeuvres qui marqueront au fer rouge l'art de notre temps.

Le cubisme ne fut ni une théorie, ni une école, ni un mouvement, même si certains

artistes s'en inspirèrent. On les appela parfois les « cubisteurs ». Dialoguant avec éditeur d'art Christian Zervos, Picasso lui confia: «Quand nous avons fait du cubisme, nous n'avions aucune intention de faire du cubisme, mais d'exprimer ce qui était en nous ». Selon Guillaume Apollinaire, c'est Henri Matisse, le premier et par dérison, qui prononça le mot « cubisme », affirmation démentie par le peintre. Il semble que la paternité du terme revienne au critique d'art Charles Morice qui l'aurait écrit pour la première fois dans Le Mercure de France, daté du

16 avril 1909.

Le début du cubisme

La rencontre officielle » de Braque et de Picasso, même si elle ne fut pas vraiment la première, eut lieu à Montmartre, en novembre 1907, dans l'atelier de Picasso, au Bateau-Lavoir. Apollinaire y avait accompagné Braque pour qu'il découvrît un étrange tableau que l'Espagnol venait de peindre : Les Demoiselles d'Avignon.

Le rôle de l'oeuvre de Cézanne dans la genèse du cubisme a souvent été débattue. Il est clair, Cézanne n'a jamais pensé, ni voulu "faire" du cubisme. Il a seulement écrit : "Traitez la nature par le cylindre, la sphère, le cône, le tout mis en perspective, soit que chaque côté d'un objet, d'un plan, se dirige vers un point central." Il n'y avait, chez lui, aucune intention de "faire" original mais la volonté d'établir, dans des oeuvres, un nouvel ordre du monde et de la peinture.

 C'est dans cette compréhension des travaux du maître d'Aix que Picasso et Braque peignent, en 1908, des tableaux à la structure très charpentée, où l'anecdote est réduite à sa plus simple expression et dont la palette, bien que réservée, est soumise encore au ton local, c'est-à-dire à la couleur des objets telle qu'elle est perçue dans la réalité. Progressivement, les effets traditionnels de la perspective s'estompent, au profit d'une verticalité de l'image toujours plus accentuée. De grands rythmes régulateurs investissent l'espace pictural et unifient la couleur et la lumière. Le Paysage aux deux figures, peint par Picasso durant l'été 1908, semble être la synthèse de l'influence cézannienne.

Chez Braque, la présence de Cézanne est tout aussi forte durant cette période, sa Maison à l'Estaque le prouve. En novembre 1908, il présente une exposition de ses oeuvres récentes (paysages du Midi, natures mortes avec instruments de musique) à la galerie Kahnweiler ; la préface est rédigée par Apollinaire. Dans Gil Blas, le critique Louis Vauxcelles y consacre quelques lignes : "II construit des bonshommes mécaniques et déformés, méprise la forme, réduit tout, sites et figures et maisons, à des schémas géométriques, à des cubes".

La période dans laquelle s'inscrit le cubisme peut être divisée en séquences, dont les datations sont davantage des repères que des divisions strictes.

Cubisme analytique (1911 - l912)

II est consécutif au cubisme cézannien qui constitue ses prémices. Sous l'influence croissante de Cézanne, couplée à l'exemple des arts primitifs et archaïsants, les peintres s'engagèrent dans une simplification de la représentation qui les conduisit à privilégier l'étude des volumes et des cadres structurels de la forme.

Chez Braque et Picasso, ce "cézannisme" débouche en 1909 et 1910 dans une phase appelée "analytique": la forme se disloque le long d'arêtes et de lignes de fracture dont la grille chaotique finit par supplanter le motif. Portraits et natures mortes, de plus en plus difficilement lisibles, ne sont plus interprétés qu'en termes de plans, de facettes et d'arêtes dont l'imbrication recrée une nouvelle structure, propre au tableau mais éloignée des conventions traditionnelles de la représentation. Du motif, Braque et Picasso conservent néanmoins quelques fragments et signes allusifs, disséminés sur la surface de l'œuvre, et qui suggèrent souvent une multiplicité de points de vue sur l'objet. La couleur est presque absente de ces grisailles géométriques, remplacée par une lumière vibrante qui permet d'individualiser plans et surfaces entremêlés. L'Homme à la guitare (1911) de Picasso illustre cette période, ainsi que Nature morte au violon (1911) de Braque. Le cubisme analytique peut s'apparenter à ce que Apollinaire nomme « le cubisme physique».

À cette date, le cubisme est déjà un style, qui s'est propagé depuis 1910 et 1911 chez de nombreux peintres en France : Fernand Léger, Juan Gris, André Lhote, Le Fauconnier, Roger de La Fresnaye, Allbert Gleizes,Jean Metzinger, Fernand Léger, Francis Picabia, Robert et Sonia Delaunay  A partir de 1912, les peintres étrangers pratiqueront aussi le cubisme : Kasimir Malevitch, Franz Marc, Lyonel Feininger, Lioubov Popova.

Cubisme synthétique (1913 - 1914)

Picasso et Braque réalisent à présent des oeuvres où l'accomplissement formel prédomine fortement sur le caractère illusionniste. De plus, ils pratiquent l'adjonction de matériaux inusités dont la définition est à chercher dans un espace sans référent extérieur. Les papiers collés, par le traitement "objectif" du plan et de la forme dont ils sont l'objet sont la synthèse et l'expression la plus pointue de ces investigations. La Guitare et bouteille de Bass (1913) de Picasso et Violon et pipe (1913) de Braque illustrent deux temps du cubisme synthétique, qui peut être assimilé au «cubisme scientifique» de Guillaume Apollinaire.

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