Le maniérisme
Dissertation : Le maniérisme. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Ovahana • 27 Octobre 2021 • Dissertation • 1 758 Mots (8 Pages) • 516 Vues
La période de la Renaissance qui s’étend du XIVe à la moitié du XVIe se
caractérise par un renouvellement artistique important dans tous les domaines. C’est
en Italie, plus précisément dans les villes de Florence et de Rome, que les activités
foisonnent le plus avec un attrait particulier pour l’art antique. Cette période est
également synonyme de découverte quant aux nouveaux mondes mais aussi
d’innovations techniques comme la perspective dans les œuvres peintes. La volonté
d’affirmation des artistes est forte et ils tendent à développer leur savoir-faire.
Giorgio Vasari, contemporain humaniste de cette époque et historien de l’art,
également disciple de Michel-Ange, qu’il considère dans son ouvrage Les Vies
“comme le plus grand génie artistique de tous les temps”, il vit à l’époque du
renouveau de l’art et en est le premier témoin.
Le terme Maniériste est issu du mot latin maniera qui renvoie au style de
l’artiste, à sa manière de peindre. Cennino Cennini dans Livre pour l’Art, rédigé à la
fin du XIVe, conseille de copier les œuvres des maîtres, tels que Giotto, pour
assimiler leurs manières. Pour Vasari, il s’agit de l’expression personnelle du style,
ou plus justement, du langage formel d’une école. Les artistes maniéristes de la
Renaissance s’inspirent du mode antique, à savoir, la pure imitation de la nature
(mimésis). C’est en ce sens que les contemporains du maniérisme rompent avec
cette dernière.
Il est alors possible de se questionner sur l’héritage de l’art antique dans les
productions maniéristes. De quelle manière se traduit-il et quelles sont les
innovations de ce courant artistique ?
Nous verrons donc dans un premier temps les lègues de l’Antiquité pour
ensuite souligner les nouveautés observables dans les œuvres et enfin mettre en
lumière la philosophie de cette époque.
L’Italie et plus particulièrement la ville de Rome, sont synonyme de renouveau
quant aux productions artistiques durant la Renaissance. Les arts antiques oubliés
pendant le Moyen-Age retrouvent de leur superbe grâce à la famille des Médicis et
aux papes mécènes, comme Jules II. Il est surnommé le “pape soldat” car il mène
des guerres afin de renouer avec les fastes antiques de la ville.
Pour se faire il va remettre l’art de l’Antiquité à l’honneur en étant l’un des
premiers à mettre en place une politique pour préserver et faire fouiller le forum
romain. Il confie alors à Bramante la construction de la Cour du Belvédère, de sorte
à concevoir un écrin pour la protection et l’exposition de sa collection de statues
antiques, comme le Laocoon ou Apollon du belvédère découvert en 1506. En
complémentarité de ces fouilles, le pape va faire appelle aux plus grands artistes du
moment qui sont encore, pour la plupart, à Florence, comme Léonard de Vinci,
Michel-Ange ou encore Raphaël. Il leur confie des projets d’envergures pour
métamorphoser la ville de Rome.
Jules II va notamment confier à Raphaël (1483-1520) le décor de ses
appartements privés en 1506. L’artiste ayant fait son apprentissage dans l’atelier de
son père et héritier du style de Pérugin, va créer trois grandes fresques dans la
bibliothèque de Jules II. Au fond de la pièce se trouve la fresque du Parnasse où est
représenté Apollon et les 9 muses ainsi que les principaux poètes depuis l’Antiquité.
Cette fresque entre alors en correspondance avec la fonction première de la pièce.
La deuxième fresque est La dispute du Saint Sacrement, il s’agit d’une conversation
sacrée qui rassemble autour du Christ, la Vierge, Saint Jean Baptiste, Dieu le père
et la colombe, synonyme de Trinité. Cette fresque est le moyen pour Jules II de
confirmer le Saint Sacrement. Enfin, la troisième fresque, L’école d’Athènes faisant
face à la précédente. C’est une scène profane qui fait référence à L’antiquité
classique avec les statues des dieux Apollon et Minerve. On reconnaît facilement
Aristote ou Platon entourés des grandes figures tutélaires de l’Antiquité. C’est une
fresque en l’honneur des artistes contemporains en plus des grands philosophes.
Dans cette pièce il y à la fois l’Antiquité avec une mythologie classique et des
scènes religieuses. Raphaël est l’un des derniers représentants de toutes les
techniques de la Renaissance, à savoir, la mise en place de la perspective avec de
nombreux détails dans les arrières plan avec aussi l’intégration des personnages
dans l’espace, de sorte que le spectateur est prêt à entrer dans la fresque. De plus,
le travail de l’anatomie conforme aux canons antiques est respecté avec une
musculature saillante et des postures en contrapposto afin d’imiter au mieux la
nature.
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