La fille au miroir

LA FILLE AU MIROIR / GIRL AT THE MIROR (1954)

NORMAN ROCKWELL (1854 – 1978)

La fille au miroir, ou Girl at the mirror en anglais, est une œuvre de Norman Rockwell. C’est une huile sur toile datant de 1954 de dimension 80cm de largeur sur 75cm de longueur. Ce tableau est actuellement exposé à Stock-Bridge dans le Massachusetts. L’œuvre est inspirée d’une photographie réalisée par le peintre lui-même en mars 1954.

I°) La jeune fille

Il s’agit du portait d’une jeune fille d’une dizaine d’années environ qui se situe donc entre l’enfance et l’âge adulte et subit la tension provoquée par cette période.
Elle ne veut plus être considérée comme une enfant mais semble effrayée, déçue car l’image que lui renvoie le miroir car elle ne correspond à la photographie de la femme bien maquillée et bien coiffée, sophistiquée donc, du magazine posé sur ses genoux. Cette femme, qui pose dans le magazine, est Jane Russel, une actrice américaine en qui elle voit le monde adulte. Elle incarne la féminité et la sensualité à la mode à cette époque.
Ici, le souhait de la jeune fille de sortir de sa période d’enfance est signifié par le rejet des jouets adaptés aux fillettes de son âge : elle semble désintéressée de la poupée posée à la gauche du miroir qui, par ailleurs, ne se reflète pas dans le miroir contrairement aux autres éléments de l’œuvre. De plus, celle-ci se trouve dans une position presque indécente.
Au pied de la chaise sur laquelle se trouve l’enfant, on distingue un poudrier, un rouge à lèvre ainsi qu’une brosse qui semblent avoir été utilisés par l’adolescente. Ces trois objets sont disposés comme seraient disposés des jouets pour de jeunes filles. Ceux-ci symbolisent, comme la poupée rejetée, la volonté de paraitre femme ainsi que le monde adulte, dans lequel elle se projette.

II°) La composition du tableau

Tout d’abord, nous constatons la présence de quatre figures féminines au sein de l’œuvre et chacune a une symbolique précise : le premier visage qui nous apparait est l’adolescente, qui est le personnage principal du tableau. Nous distinguons ensuite Jane RUSSEL, modèle du magazine dont la jeune fille s’inspire : elle semble être l’idéal féminin du personnage. Nous voyons également la poupée qui, comme je l’ai dit plusieurs fois, semble rejetée par la fillette. Le dernier visage féminin est le reflet du visage de la jeune fille dans le miroir : ce dernier nous apprend le ressenti de la petite.
Ce tableau est composé de trois plans :
Au premier plan se trouve la jeune fille décrite précédemment.
Au second plan, nous pouvons voir le miroir qui joue un rôle primordial dans l’œuvre : on dit qu’il fait et est l’image. Il permet de refléter le visage de la jeune fille : sans celui-ci, il nous serait impossible de distinguer les troubles ressentis par le personnage. Au pied de celui-ci se trouve une poupée délaissée par l’enfant, tête en bas et dans une posture presque indécente, comme dit précédemment. Ici, le miroir est symbolique du double, du temps qui passe. Il offre une autre dimension à la peinture car il nous apporte un élément que nous ne pourrions pas voir sans lui.  
Enfin, l’arrière-plan est noir et nous ne pouvons rien distinguer, excepter la chaise contre laquelle est adossé le grand miroir.

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