La complainte du progrès de Boris Vian

La complainte du progrès de Boris Vian

Cette chanson se nomme La complainte du progrès.

Les paroles ont été réalisées par Boris Vian et la musique a été composée par Alain Goraguer.

Boris Vian est né en 1920 et est mort en 1959 d'une crise cardiaque à l'âge de 39 ans.

C'était un écrivain français mais aussi un poète,un parolier, un chanteur, un critique et un musicien de jazz.

Il était ingénieur de formation et a fait ses études à l'École centrale.

Boris Vian a débuté sa carrière artistique en tant que trompettiste dans les clubs de jazz.

C'est une figure mythique du Paris d’après-guerre et a marqué la vie intellectuelle et artistique française. Il incarne l’esprit de liberté et d’invention propre à la rive gauche parisienne des années 1950.

Son œuvre littéraire, peu appréciée de son vivant, a été saluée par la jeunesse dès les années 1960-1970.

Il est l’auteur notamment des romans « J’irai cracher sur vos tombes » qui a fait scandale et a été interdit et de L’écume des jours qui a fait de lui un véritable mythe.

J'irai cracher sur vos tombes est un roman policier de Boris Vian, publié sous le pseudonyme de Vernon Sullivan. L'histoire se déroule dans le Sud des États-Unis et met en scène les difficultés des Noirs américains dans leur vie quotidienne face aux Blancs.

Dans l'écume des jours, les personnages évoluent dans un univers poétique et déroutant, avec pour thèmes centraux l’amour, la maladie, la mort, dans une envoûtante atmosphère de musique de jazz, de climat humide et marécageux.

Il a écrit de nombreuses chansons comme Le Déserteur (chanson anti-militariste interdite) ou La java des bombes atomiques.

Ses chansons sont généralement engagées : elles défendent des convictions ou dénoncent les excès de la société.

Cette chanson a été créée en en 1956.

Son support d'origine est un disque vinyle 78 tours.

Nous sommes alors dans la période des « Trente Glorieuses » (1946-1975), marquée par une croissance économique soutenue et ininterrompue, ainsi que par une amélioration générale des conditions de vie. La production industrielle de produit

s

manufacturés est plus importante.

Les Français viennent juste de sortir de la 2ème guerre mondiale et les tickets de rationnement viennent juste d'être supprimés.

La consommation des ménages français augmente et le chômage est très faible. Cette hausse du niveau de vie s’accompagne d’une augmentation du niveau d’équipement des ménages. On voit donc se développer une véritable société de consommation.

La consommation devient une des préoccupations des Français. De nouveaux objets au design alléchant garnissent les intérieurs : rasoir, transistor, sèche-cheveux, lampadaire, cocotte minute, mixeur, téléphone...

Lorsque Boris Vian écrit cette chanson, la consommation frénétique d'objets ménagers n'en est qu'à ses débuts.

Boris Vian critique ici avec humour le progrès, plus précisément le développement de la société de consommation.

Il détourne le genre de la complainte qui est à l'origine une chanson interprétée par les troubadours au 12ème siècle et traitant d'un sujet tragique au profit d'une chanson pleine de légèreté et grotesque.

Description de l'œuvre

Le texte

Il s’agit d’une complainte, chanson populaire dont le thème est triste et la tonalité nostalgique d’ordinaire. Pourtant le mot «progrès» évoque une notion positive, une  amélioration, une avancée. Le titre se présente donc a priori comme un oxymore.

La chanson établit une comparaison des relations amoureuses «autrefois» et«aujourd’hui» et utilise aussi l'expression « ça change, ça change » pour bien insister sur le changement, les nouvelles modes.

Cette comparaison fait apparaître que les relations sentimentales sont désormais régies par les biens de consommation, elle se dégrade au profit de la conservation des biens.

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