La Vierge et l'Enfant entourés d'anges de Quentin Metsys
Commentaire d'oeuvre : La Vierge et l'Enfant entourés d'anges de Quentin Metsys. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar sophiedalsbaek • 2 Mars 2017 • Commentaire d'oeuvre • 2 635 Mots (11 Pages) • 1 430 Vues
La Vierge et l’Enfant entourés d’anges
Quentin Metsys, 1509
[pic 1]Image 1
Art et architecture modernes TD4
Sophie DALSBAEK / N° étudiant : 2153424
L’œuvre présentée est La Vierge et l’Enfant entourés d’anges, réalisée vers 1509 par Quentin Metsys.
Il s’agit d’un triptyque en bois en deux registres peints à l’huile, dont le registre central mesure 54,5 cm de longueur sur 37,5 cm de largeur.
Ce triptyque est conservé depuis 1859 au musée des Beaux-Arts de Lyon.
Quentin Metsys, ou Quinten Massys, est un peintre flamand né à Louvain vers 1465/66 et mort à Anvers en 1530.
Quentin Metsys est connu comme appartenant aux peintres primitifs flamands et apparaît comme l’un des plus réceptifs à la Renaissance italienne artistique. Il est également reconnu comme étant l’un des pionniers de l’Ecole d’Anvers, guilde qui accueillit des artistes maniéristes anversois suivis par des peintres de tradition italienne.
Durant la Renaissance, les œuvres sont essentiellement religieuses et la plupart des artistes mettent en avant des thèmes de dévotion spirituelle. Le thème de La Vierge à l’Enfant, notamment, est récurrent et très important pour les artistes renaissants.
La Vierge et l’Enfant entourés d’anges est réalisée par Quentin Metsys au début du Cinquecento, période d’émulation artistique durant laquelle les échanges entre les deux pôles artistiques majeurs à cette époque que sont l’Italie et les Flandres vont devenir de plus en plus significatifs.
Au cours de cette étude, il s’agira donc d’analyser en quoi cette œuvre témoigne des échanges entre les Flandres et l’Italie durant la Renaissance artistique.
- Analyse iconographique
- Personnages
Le thème de La Vierge à l’Enfant est, nous le verrons, récurrent dans les œuvres renaissantes. Il s’agit d’une représentation de la Vierge Marie avec l’Enfant Jésus.
Dans l’œuvre de Quentin Metsys, La Vierge est debout au centre de l’œuvre et tient contre elle l’Enfant Jésus, représenté en nourrisson.
La Vierge porte une robe blanche et un somptueux manteau blanc brodé d’or et bordé de fourrure, ainsi qu’un bandeau de perles et pierres précieuses posé sur sa longue chevelure rousse détachée. Son visage, jeune, est tourné vers l’Enfant Jésus enveloppé dans un linge bleu clair. Elle le tient contre son sein et le regarde tendrement. (IMAGE 2)
L’Enfant Jésus quant à lui semble minuscule contre sa mère et pose ses deux mains sur le col de la robe de la Vierge Marie. Assis dans les bras de la Vierge, il tourne néanmoins sa tête en direction du spectateur, ce qui fait de lui l’admoniteur de l’œuvre. Ce lien entre l’œuvre et le spectateur créé par le regard de Jésus tend à humaniser la scène d’autant plus que l’Enfant Jésus est représenté en nourrisson.
Les deux personnages sont entourés de trois anges placés derrière la Vierge Marie. Ils sont représentés sous forme de jeunes garçons vêtus de tuniques pourpres à la mode antique et portent de grandes ailes rougeoyantes. Leur chevelure rousse mi- longue rappelle celle de la Vierge. Deux anges sont placés à la droite de Marie, dont un jouant du luth, instrument typique de la Renaissance. Le troisième est situé à la gauche de la Vierge et l’Enfant Jésus à qui il tend joyeusement une fleur.
La tradition flamande apparaît dans la présentation de la Vierge, notamment par son visage très clair et délicat ainsi que son manteau bordé de fourrure et sa chevelure rousse.
Les anges quant à eux, présentent par leur vêtement, semblable aux toges, des caractéristiques antiques.
- Architecture
Les sujets sont placés dans un décor architectural gothique : la Vierge et l’Enfant se situent au premier plan devant une voûte en berceau encadrée par des colonnes marbrées à fût lisse, dont le chapiteau est finement décoré de fleurons et feuillages en entrelacs.
Les bases des piliers supportant les colonnes représentent des panneaux de feuilles sculptés et ornés de têtes de bélier et d’homme barbu (IMAGE 3). Le bélier fait référence à l’Ancien Testament dans lequel est relaté le sacrifice d’Isaac par Abraham : le bélier symbolise la compassion de Dieu qui offre cet animal à sacrifier à la place d’Isaac. Une pomme, que semble convoiter un des anges, est posée sur une des bases de pilier. La symbolique de la pomme fait également référence à l’Ancien Testament et à la tentation d’Adam et Eve qui mènera au péché originel.
La voûte est portée par un arc en plein cintre orné de moulures en forme de feuilles d’acanthe en rinceaux. L’arc présente des inscriptions en latin qui veulent adresser au monde la royauté et la maternité divine de la Vierge. Deux angelots aux extrémités de l’arc tendent une couronne de feuilles et fleurs au-dessus de Marie et l’Enfant Jésus.
Un fragment d’édifice de style gothique apparaît à l’arrière-plan gauche de la scène, d’où l’on peut apercevoir des personnages très minutieusement peints. Il s’agirait du chœur de l’église Saint-Pierre de Louvain, ville natale de Quentin Metsys. La représentation d’un édifice réel dans une scène sacrée renforce les notions de dévotion et d’humanisation qui émanent de la scène et rappelle la vie personnelle de l’artiste. A l’arrière-plan droit, une arcade ouvre sur un paysage extérieur, lumineux et naturel. (IMAGE 4)
Hors de la scène, le registre supérieur du triptyque figure une statue assise de Dieu le père, un globe dans la main gauche, bénissant la scène de sa main droite. Cette représentation de Dieu est l’image de Dieu comme un père miséricordieux. (IMAGE 5)
L’architecture de la scène montre les connaissances de Metsys concernant la composition architecturale antique mais également une grande conscience de la Bible et de ses symboliques.
- Analyse plastique
- Morphologie de l’œuvre
Cette œuvre, rectangulaire, propose une scène d’intérieur en trois plans : le premier plan sur lequel se situent la Vierge Marie et l’Enfant Jésus, le second plan comportant la voûte sous laquelle sont les anges et l’arrière-plan comprenant l’arcade ouvrant sur le chœur de l’église Saint-Pierre de Louvain et la fenêtre donnant sur l’extérieur.
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