L'art du portrait du XVIe au XXe siècle: La Bohémienne - Renoir
Commentaire d'oeuvre : L'art du portrait du XVIe au XXe siècle: La Bohémienne - Renoir. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar jeifrl • 25 Avril 2016 • Commentaire d'oeuvre • 2 227 Mots (9 Pages) • 1 017 Vues
L'art du portrait
du XVIe au XXe siècle
La Bohémienne, Renoir, 1868
I)Le peintre
Pierre -Auguste Renoir (1841-1919) est l'un des plus célèbres peintres français. Il est principalement tourné vers le mouvement impressionniste, mais évolue dans les années 1880 vers un style plus réaliste en s'inspirant de Raphaël. Ses supports sont divers; en effet il maîtrise la peinture sur porcelaine, la peinture d'armoiries, les gravures en médailles, la peinture sur éventail et stores, en plus de la sculpture et de la peinture sur tableaux.
Renoir est issu d'une famille pauvre. Rapidement, il doit contribuer à l'entretien de sa famille et entre dans un atelier de peinture sur porcelaine à l'âge de 13 ans, puis expérimente la peinture sur tentures d'Eglise ainsi que sur stores et éventails. Durant ses heures de repas, il va au musée du Louvre où il dessine d'après l'antique. Puis en 1862, il réussit le concours d'entrée à l'école des Beaux-Arts de Paris et commence à fréquenter l'atelier privé de Charles Gleyre. Il découvre alors la vie de peintre, une vie difficile car il faut manger, payer l'atelier, les modèles et les cours. A l'atelier il rencontre notamment Alfred Sisley, Frédérique Bazille et Claude Monet, liant une forte amitié avec ces derniers. Ils formeront par la suite le premier groupe impressionniste. Ils admirent beaucoup Delacroix, Corot, Courbet ainsi que Manet.
Renoir se rend régulièrement à Marlotte près de Fontainebleau, chez Jules Le Coeur, son ami peintre, où vers 1866 il fait la connaissance de Lise Tréhot. Elle a 18 ans et devient rapidement son modèle préféré et sa maîtresse jusqu'au début des années 70. Renoir exécute de nombreuses toiles de Lise entre la fin des années 1860 à 1870 dont « Lise cousant » , « Lise à l'ombrelle » ou encore « Lise ou la Bohémienne » qui seront pour les deux dernières exposées au Salon en 1868 et 1869 qui illustrent parfaitement les grands thèmes chers à Renoir : la lumière et le corps de la femme.
Il trouve l'inspiration dans ses nombreux voyages, que ce soit en Italie, en Espagne, dans le sud de la France ou encore en Afrique du nord où il peint surtout des paysages. Ce n'est 'à partir de 1890 que Renoir connaît une rélle reconnaissance: ses tableaux se vendent bien et la critique commence à apprécier de plus en plus son style. En 1900, il est à l'apogée de sa gloire à tel point qu'il se voit proposer la légion d'honneur qu'il refuse une première fois puis qu'il accepte en 1900. Mais le peintre souffre de graves rhumatismes articulaires qui le pousse à s'installer dans le midi. Néanmoins son état se dégrade : sa vue s'affaiblit et désormais paralysie l'empêche définitivement de marcher et de tenir correctement un pinceau. Malgré cela, il trouve le moyen de continuer de peintre. En 1901 il retrouve la joie grâce à la naissance de son dernier fils qui fera l'objet, comme la plupart de ses enfants, de nombreux portraits.
En 1904, une salle entière lui est consacré ; il est désormais reconnu internationalement. Il s'éteint en 1919 laissant derrière lui une œuvre considérable de plus de 4000 peintures.
II)L'esthétique
Les débuts (1864-1870)
On perçoit dans les débuts de la peinture de Renoir une esthétique réaliste, inspiré des peintres qu'il admire à l'époque, tels que Corot, Courbet ou Manet. En 1864, il fait la connaissance de Diaz de La Peña qui l'engage à peindre en plein air. Il travaille alors sur la lumière naturelle en forêt de Fontainebleau, et peint des vues citadines et des paysages, comme les vues de Paris qu'il peint avec Monet en 1867 («Le Pont des Arts»). Par ailleurs, il peint de nombreuses scènes de genre et portraits en plein air qui fascinent par leur luminosité et leur expressivité. Mais il est à cette époque partagé entre le désir de créer sa propre identité picturale et celui de s'imposer sur la scène parisienne qui perçoit mal les jeunes artistes et accepte difficilement une esthétique différente de celle en vogue à l'époque (ici le classicisme).
Mademoiselle Sicot, 1865
La période Impressionniste(1870-1883)
Ce n'est qu'à partir de cette époque que Renoir commence à affirmer sa propre représentation picturale, lorsqu'il peint « La Grenouillère », 1869 avec Monet. En effet, la toile restitue l'animation de ce lieu de loisir de la bourgeoisie parisienne grâce à des touches de couleur vigoureuses et rapides simplifiées à l'extrême, des personnages à l'état d'esquisse, un art de la lumière rendue par des reflets mobiles, rendant ainsi compte de « l'impression » régnant dans ce lieu.
La Grenouillère, 1869
Pour s'en sortir, les jeunes peintres décident de créer une société et d'organiser une exposition parallèle au Salon officiel. La première exposition "impressionniste" ouvre le 15 avril 1874, Boulevard des Capucines. Trente artistes y participent dont Cézanne, Degas, Guillaumin, Monet, Berthe Morisot, Sisley et Renoir. Malheureusement, c'est un échec ; la critique accueille très mal l'événement et la société est mise en liquidation car l'échec est aussi financier. Par nécessité, il est contraint de se rapprocher du Salon officiel vers la fin des années 1870 qui accueil de mieux en mieux des œuvres. C'est en 1881 qu'il achève une des ses toiles majeures : « Le Déjeuner des Canotiers ».
Il peint durant cette période beaucoup de paysages mais ses oeuvres les plus caractérisées traitent de la vie sociale urbaine. Quel que soit le sujet, sa principale préoccupation est la jeunesse et la vitalité.
La période Ingresque ou sèche (1883-1890)
L'année 1883 marque son détachement des conceptions impressionnistes. En effet, suite à ses voyages, notamment celui en Italie où les fresques de Raphaël l'ont fasciné, il doute et remet son œuvre en question. Il a la sensation d'être arrivé au bout de l'impressionnisme et d'être dans une impasse. Les contours de ses personnages deviennent alors plus précis, il dessine avec plus de rigueur, les couleurs se font plus froides. Il entreprend des recherches que l'on qualifie de linéaires. La forme n'a plus tendance à être absorbée par la lumière; au contraire, elle est décrite par la ligne; le contour se resserre et se fais alors plus précis. Cette période est caractérisée par des aplats, une matière lisse et une répartition uniforme de la lumière. Les avis sont plutôt mitigés sur ce nouveau style, et ses amis regrettent la souplesse et la fluidité d'antan.
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