Introduction à l'étude du graffiti rural
Mémoire : Introduction à l'étude du graffiti rural. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Caroline Menassol • 1 Novembre 2019 • Mémoire • 781 Mots (4 Pages) • 468 Vues
INTRODUCTION
Après quelques décennies d’existence, le graffiti a occasionné une production littéraire conséquente. Cette pratique attise la curiosité des chercheurs et des intellectuels, des architectes reconnus. La littérature aborde le graffiti sous plusieurs angles de recherches. La majorité des ouvrages se préoccupent de l’aspect social du graffiti et, dans une moindre mesure, de son esthétique par le biais de l’institutionnalisation.
La conjugaison de ces deux types de littératures majoritaires sur le sujet du graffiti amène à un paradoxe idéologique qui se désintéresse des matérialités basiques de cette pratique. Lorsqu’une partie des intellectuels n’y voient qu’une manifestation des problèmes de société et ne jurent que par la signification sociale de ces marques, l’autre partie reconnaît la naissance d’un mouvement artistique populaire, sauvage mais en recherche de reconnaissance institutionnelle.
Ainsi la littérature spécialisée traite partiellement de la nature des œuvres dans leur contexte de production publique, de leurs spatialités. Lorsqu’elle le fait, c’est uniquement dans le but de servir des propos à valeur sociologique et politique. Il apparaît pourtant judicieux de commencer la réflexion sur le graffiti par une étude des œuvres et de leur contexte spatial de production pour qu'en découle des considérations sociales et esthétiques.
Le graffiti se définit aussi par le sens qu’il donne à l’architecture. Il modifie notre perception des mobiliers qui constituent notre environnement. Quelques soit le niveau du graffiti, le fait qu’il apparaisse sur une surface inanimée et froide confère immédiatement à cette surface une sensibilité humaine qui fait alors prendre à l’espace une fonction nouvelle : d’espace construit par pragmatisme, on passe à un espace d’expression libre.
Dans la démarche première du graffeur réside une composante scénographique primordiale. La recherche de lieux, de supports, de techniques appropriées constitue la majeure partie du travail du graffeur. D’autre part, la composante scénographique se trouve également dans l’action en elle-même. Après une entrée discrète sur les lieux, le graffeur met en jeux ses qualités d’observations et les repères qu’il aura construits préalablement pour accomplir une œuvre qui répondra le plus positivement possible à la nature du support et à son emplacement.
Chaque production bénéficie d’une scénographie spécifique. Parfois étudiées, parfois bâclées, les scénographies des graffitis importent énormément dans la réception de l’œuvre. Non seulement la réception, mais aussi, la survie de l’œuvre dépend des lieux où elle a été produite. Le graffiti déploie un arsenal de stratagèmes de mises en œuvre de scénographies sauvages répondant aux contraintes de l’espace public, terrain de jeu où la pratique prend tout son appui.
La scénographie urbaine tente de donner plusieurs fonctions à un espace selon les actions et les envies des humains qui le parcourt. Le graffiti présente cette caractéristique. Il transforme la ville en une scène ouverte et cachée, composés d’actions et de lieux, réguliers et imprévisibles qui prennent un sens secret et en étant pourtant visibles de tous. Le graffiti est parfois pratiqué lors d’événements médiatisés mais
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