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Histoire des arts: Spiral Jetty.

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Par   •  11 Avril 2016  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 527 Mots (7 Pages)  •  4 004 Vues

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SPIRAL JETTY

INTRODUCTION

Spiral Jetty du sculpteur américain Robert Smithson est une des œuvres les plus célèbres du Land art. Réalisée en 1970 aux Etats-Unis, dans l’Utah près de Rosel Point à Salt Lake City, sur les rives nord-est du Grand Lac Salé, on peut la décrire comme une spirale d’environ 500 mètres de long et 5 m de large, s’enroulant dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Cette « Jetée en spirale » (traduction française du titre) a été bâtie à base de boue, de rochers de basalte, de bois et de cristaux de sel se trouvant initialement sur les rives du lac.

Robert Smithson est un artiste américain, né le 2 janvier 1938, sculpteur et considéré comme le théoricien du mouvement artistique Land Art. Il meurt brutalement en 1973 dans un accident d’avion, alors qu’il prend des photos de l’une de ces autres œuvres Amarillo Ramp. Malgré sa disparition précoce et le nombre limité de ces œuvres, ses réalisations sont considérées comme majeures.

Le mouvement Land art est né au milieu des années 1960 avec des artistes déçus du modernisme (comme Smithson, Robert Morris ou Nancy Holt) qui voulaient sortir les œuvres d’art du cadre trop fermé et règlementé des musés et des galeries (horaires d’ouverture et ticket d’entrée par exemple) pour travailler dans un lieu naturel, généralement pour des projets à grande échelle. Les matériaux utilisés sont ceux qu’offre la nature. Les œuvres sont parfois réalisées avec des engins de chantier, si la taille l’exige. Le lieu naturel est transformé selon un thème.

Dans la plupart des cas, ces œuvres ne sont pas prévues pour durer dans le temps : elles sont éphémères car exposées aux éléments et à l’érosion naturelle… Quand l’œuvre a disparu, il reste tout de même des témoignages : photos, reportages, croquis préparatoires…

DESCRIPTION

La réalisation de Spiral Jetty a été possible grâce à une équipe de terrassiers qui ont œuvrés sous les ordres de Robert Smithson pendant 10 jours, aidés d’engins de chantiers pour déverser 6783 tonnes de terre et de rochers dans le lac, en couches successives. Le résultat ? Une digue qui s’avance vers l’eau, suivie d’une spirale de 500 mètres de long pour 5 mètres de large.

A l’origine dans cette œuvre, les contrastes étaient saisissants : fond rouge du Lac Salé dû à une bactérie et une algue tranchant avec la spirale noire car composée de roche basaltique. Opposition de couleurs froides/chaudes, voulue par l’artiste. La spirale a souvent été submergée par les eaux du lac qui, ayant un taux de sel exceptionnellement haut : 27% (3% dans la mer en général) ont transformées cette œuvre en une volute blanche (couleur dû aux cristaux de sel) sur fond rose. Les contrastes sont donc maintenant moindres que ce que l’artiste avait souhaité au départ.

Le Grand Lac Salé doit sa forte teneur en sel (5% à 27% selon les endroits et le niveau de l’eau) au fait que c’est un lac endoréique. C’est à dire que toute l’eau (chargée de sels minéraux) entrant dans le lac (rivières, fontes des neiges) ressort uniquement par évaporation. La quantité de sel augmente donc d’année en année. Peu d’espèces animales ou végétales y résistent, hormis quelques bactéries, algues ou planctons. L’une de ces algues, présente au nord du lac, là où le taux de sel est le plus important et où Smithson a décidé de construire sa sculpture monumentale, donne une couleur rouge au lac.

Spiral Jetty est née au printemps 1970, en pleine sécheresse et donc à un moment où le niveau du lac était très bas. Deux ans plus tard, l’œuvre est submergée par une remontée des eaux. Elle n’est plus visible pendant plus de 20 ans, mis à part au travers des photos prises par l’artiste, ses dessins préparatoires et son film réalisé en 1972. Elle réapparait en 1993 mais les cristaux de sel déposés sur sa surface ont modifiés sa couleur : elle est blanche en partie. Depuis, la spirale est visible périodiquement, quand le niveau de la surface du lac est inférieur à 1280m.

Le travail sur la luminosité n’est pas primordial dans cette œuvre, mis à part bien évidement qu’elle a besoin de la lumière du jour pour qu’on l’admire et que la luminosité change inévitablement son aspect et notre regard. Smithson n’a ici pas joué avec la lumière mais on peut penser qu’il l’a tout de même représenté à travers cette spirale, image universelle du soleil et de l’infini.

Néanmoins, l’idéal pour profiter de Spiral Jetty est de la voir du ciel, pour en avoir une vue d’ensemble, ce qui est impossible quand on la parcourt à pied ! D’ailleurs, Robert Smithson disait en parlant de son film ayant pour sujet cette sculpture : « Pour mon film, je filmerai d’un hélicoptère, du grec hélix, helikos signifiant spirale ».

Enfin, il faut préciser que l’artiste a choisi un motif primitif qui a toujours fasciné l’homme depuis la préhistoire : la spirale. Et plus particulièrement une spirale à deux dimensions et à centres multiples. En mathématiques, une spirale est une courbe qui commence en un point central puis s’en éloigne de plus en plus, en même temps qu’elle tourne autour. Dans le monde animal et végétal, c’est une forme fréquente visible sur la coquille des escargots ou dans le mouvement réalisé par une feuille de fougère quand elle se déroule.

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