Histoire de l'art et analyse de l'image, la peinture orientaliste

Histoire de l'art et analyse de l'image, la peinture orientaliste

Désert est un roman qui repose sur l'entrelacement de deux dimensions, l'une purement fictive, et l'autre ancrée dans la véritable Histoire. Il offre donc à la fois l'histoire de personnages fictifs, Lalla et Nour, et une dénonciation de la pauvreté réelle, tant à la Cité qu'à Marseille. Mais même au sein du récit A, celui de Nour, de nombreuses descriptions montrent des paysages de rêves: dunes de sable à l'infini, caravanes bigarrées, fascinants hommes bleus, villes presque fantastiques surgies du désert, scènes de genre qui donnent une couleur locale. Le lecteur ressent l'émerveillement de l'auteur face à ce monde qu'il idéalise, inspiré par ses lectures et ses voyages.

Cette fascination pour le monde de l'Orient et le désert a donné lieu à un courant orientaliste qui traverse les siècles.

L'orientalisme

La séduction de l'Orient apparaît en Europe dès le XVIIème siècle, mais qu'à travers une image anecdotique de l'Orient (tragédie de Racine Bajazet ou ballets Turcs de Molière).

Au XVIIIème naît la mode des Turqueries, que l'on trouve dans l'habillement, la littérature, la musique, l'ameublement : traduction des Mille et une nuits en 1704 par Antoine Galland, Lettres persanes de Montesquieu en 1720, Zaïre de Voltaire en 1732, L'enlèvement au sérail de Mozart en 1780. La peinture partage cet engouement, mais il ne s'agit pas encore d'un véritable orientalisme. A l'exception de quelques artistes qui ont séjourné à Constantinople, la plupart évoquent seulement un Orient de rêve, fantaisiste et littéraire : ce nouvel exotisme reste un motif de divertissement.

Au XIXème apparaît un véritable engouement pour l'Orient. Son luxe, son mystère, le merveilleux qui l'entourent inspirent artistes et écrivains, désormais on veut se déplacer et visiter ces régions.

plusieurs événements historiques attisent cette mode : la campgne d'Egypte (1798-1799), le guerre d'indépendance de la Grèce (1821-1829), la prise d'Alger par les Français (1830), l'ouverture du Canal de Suez (1869) ...

Les artistes se transforment en véritables explorateurs, se documentent, voyagent, étudient les cultures et l'univers familierdu Moyen-Orient, suivent les missions scientifiques des orientalistes universitaires. Le premier contact avec l'Orient a eu lieu en 1798 lors de la campagne d'Egypte. Ainsi de nombreux peintres peignirent des épisodes de cette expédition. Entre 1827 et 1832, le véritable orientalisme naît avec Decamps et Marilhat qui peignent avec une émotion ressentie les paysages brûlants, les foules grouillantes et les couleurs éclatantes du Moyen-Orient. Decamps peint le pittoresque de la vie quotidienne ; Marilhat évoque le Liban, la Syrie, l'Egypte ; Champmartin et Gleyre s'attchent à l'observation des scènes de larue, de l'architecture et des costumes orientaux.

Eugène Delacroix, peintre romantique, devient une des têtes de file du mouvement suite à un voyage au Maroc en 1832, où il réalise des notes de voyages, des croquis annotés et donne ainsi une nouvelle impulsion au mouvement.

La conquête de l'Algérie facilite la découverte du Maghreb aux artistes, mais il est difficile de trouver des modèles et la rue est leur principale source d'inspiration. Théophile Gautier en célèbre le pittoresque et Fromentin le décrit dans ses souvenirs. La peinture orientaliste voit son apogée à Paris lors des expositions universelles de 1855 et de 1867. Les artistes sont alors attirés par l'Asie mineure et Constantinople. L'Egypte est aussi mise en valeur par

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