Histoire De La Sculpture
Commentaires Composés : Histoire De La Sculpture. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lara94 • 11 Mai 2013 • 4 362 Mots (18 Pages) • 970 Vues
00Introduction
La Victoire de Samothrace et la Vénus de Milo figurent parmi les oeuvres les plus admirées du Louvre : elles incarnent " l'esprit grec " dans un rendu saisissant de la figure humaine. Ce parcours permet de suivre cette conquête du corps par des artistes qui marqueront à jamais l'art occidental.
Essentiellement inspirés par la figure humaine, les artistes grecs vont créer un art à la mesure de l'homme et centré sur lui, contrastant avec les autres civilisations antiques qui l'ont précédé, toutes tournées vers un divin inaccessible. En Egypte, le dieu Thot est le créateur de l'écriture et, par là même, de toute représentation figurée, en conséquence magique et potentiellement vivante. Forcément parfait dès ses débuts, cet art, au service des dieux et des morts, se voit contraint par des principes fondamentaux indispensables à l'équilibre de l'univers. On comprend dès lors le conservatisme égyptien en ce domaine pendant plus de 3000 ans. Au sein de ce cadre très structurant, les innovations sont, somme toute, modestes car risquées. En revanche, en Grèce, toute création humaine est perfectible et cette amélioration constante est nécessaire pour obtenir la faveur de dieux difficiles et capricieux. La notion "agôn", de compétition, qui était le moteur essentiel de la société grecque, pousse ainsi les artistes de toutes les cités à des évolutions constantes à chaque génération. Ainsi, en moins de sept siècles, les figures schématiques de l'art géométrique vont-elles se métamorphoser en Vénus de Milo et Gladiateur Borghèse! Et c'est ainsi qu'au cours du dernier millénaire av. J.-C., la civilisation grecque va installer les bases de toute la création artistique à venir en Occident
Itinéraire jusqu'à la prochaine œuvre :
Plusieurs salles du département des antiquités grecques, étrusques et romaines étant actuellement fermées pour réaménagement, ce parcours n’est plus réalisable mais garde néanmoins son intérêt dans une approche thématique des collections.
01Têtes de statuettes féminines
Ces oeuvres, dont la pureté des lignes nous touche particulièrement aujourd'hui, ne sont qu'un fragment d'une imposante statue dont d'autres exemples sont visibles dans la vitrine de gauche. Leur usage précis nous étant inconnu, on a pris l'habitude de les désigner sous le terme générique d'idoles, "images" en grec. Produite dans l'une des îles des Cyclades, l'île d'Amorgos, ces idoles dites cycladiques, les peintures des palais crétois ou les sculptures et terres cuites mycéniennes, dont vous pourrez voir quelques exemples dans les vitrines suivantes, furent créées au cours du troisième millénaire av. J.-C.
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02Grèce : galerie préclassique, vitrine d'époque géométrique
L'époque géométrique est la première phase chronologique de l'art grec. C'est l'époque où les Grecs adoptent l'alphabet phénicien et où aurait vécu Homère, l'auteur supposé de l'Iliade et de l'Odyssée. Cette période fut ainsi nommée en raison des décors à base de formes géométriques simples que l'on trouve sur les vases de céramique entre 900 et 700 av. J.-C. environ. Les figures humaines et animales deviennent fréquentes sur ces vases ou en petits bronzes à la fin de la période, au cours du VIIIème siècle av. J.-C. Ainsi les premières sculptures grecques consistent souvent en de petites statuettes de bronze, d'environ dix centimètres de haut, offertes en ex-voto, en cadeau, aux dieux dans des grands sanctuaires comme Olympie, le plus célèbre d'entre eux. Même en ronde-bosse, les formes sont décomposées en triangles et autres formes élémentaires. Beaucoup d'oeuvres sont ainsi destinées à plaire aux dieux et le mot grec "agalma" que nous traduisons par "statue" signifie "objet de joie". Pour plaire toujours davantage aux dieux, chaque génération d'artistes apportera des nouveautés en cherchant à reproduire de plus en plus fidèlement la réalité des corps. Cette recherche n'aboutira que trois cents ans plus tard au début de l'époque classique.
03Statuette féminine dite "Dame d'Auxerre"
L'époque orientalisante, aux alentours du VIIème siècle av. J.-C., voit naître la grande statuaire. Des commerçants, généralement phéniciens, apportent tissus, ivoire et bijoux, diffusant ainsi des motifs venus d'Egypte ou du Levant. Une colonie grecque, Naucratis, s'implante dans le delta du Nil et les auteurs antiques assurent que deux sculpteurs originaires de Samos apprirent leur métier en Egypte. Cette imitation avouée ne gênait en aucune façon les Grecs : le philosophe Platon affirmait même que tout emprunt à d'autres civilisations était amélioré par le "génie" grec ! Si elle ne mesure que soixante-quinze centimètres, cette "Dame d'Auxerre", dont l'identité nous échappe encore, est l'un des premiers exemples de statues en pierre. Elle fut "retrouvée" au cours d'une vente aux enchères à Auxerre à la fin du XIXème siècle. Sans doute réalisée en Crète dans le dernier tiers du VIIème siècle av. J.-C., elle semble encore prisonnière du bloc de calcaire d'origine. Plusieurs éléments étaient colorés, comme l'indiquent les incisions sur son vêtement. Ses cheveux, qui encadrent lourdement son visage et lui donnent un petit air égyptien, sont caractéristiques du courant dit dédalique, fleurissant au cours de l'époque orientalisante. D'autres exemples en sont visibles dans la vitrine sur votre droite.
Itinéraire jusqu'à la prochaine œuvre :
Cette oeuvre n'est pas visible actuellement dans les salles.
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04Corè du groupe de Chéramyès
Avec l'époque archaïque, autour du VIème siècle av. J.-C., les sculpteurs passent de la statuette à la statue, du calcaire au marbre. Deux types statuaires alors créés seront présents jusqu'aux derniers temps de l'art grec : le jeune homme ( "couros" en grec) nu et la jeune fille ("corè") habillée offrent des sujets d'étude pour le placement des muscles sur le squelette et celui des plis du vêtement sur le corps. Les statues de jeunes filles évoquent généralement des servantes
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