HDA Grandola villa morena
Fiche : HDA Grandola villa morena. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Emmanuelle Da Silva • 12 Avril 2017 • Fiche • 1 513 Mots (7 Pages) • 1 386 Vues
«Grândola, vila morena», chant de résistance portugais
Auteur
Zeca Afonso de son vrai nom José Manuel Cerqueira Afonso Dos Santos est connu du public pour avoir écrit Grandôla villa morena, champs de résistance lors de la révolution des œillets.
Naissance | 2 août 1929 Aveiro |
Décès | 23 février 1987 (à 57 ans) Setúbal |
Nationalité | portugais |
Activités | auteur-compositeur-interprète, poète, compositeur, chanteur |
Œuvres réputées
Grândola, Vila Morena |
Contexte historique
En 1910, la République chasse le roi du Portugal. Dans les années 20 le pays est en proie à des troubles politiques et économiques. En 1926, l’armée impose son autorité. Salazar, nommé ministre des finances va progressivement s’emparer du pouvoir à titre personnel. En 1933, une réforme constitutionnelle lui attribue les pleins pouvoirs. C’est le début de « l’estado nuovo » (ou état nouveau). Le régime au départ paternaliste se transforme vite en modèle de dictature, inspirée de l’état fasciste mussolinien, et qui inspirera à son tour le régime de Vichy. Un parti unique, appuyé sur une police politique qui organise la chasse aux opposants, organise un régime nationaliste, conservateur, allié de l’Eglise catholique. Seule variante, Salazar, qui mène une vie austère, ne développe pas de culte de la personnalité, et l’état ne cherche pas à contrôler la vie économique. Pour le reste, les syndicats sont interdits, la presse placée sous surveillance et les arrestations arbitraires et la torture sont le lot des prisonniers politiques.
En 1961, alors que sonne le glas des empires coloniaux, la dictature portugaise décide contre le cours de l’Histoire de s’accrocher à ses territoires d’outre mer : Angola, Mozambique, Guinée et Cap vert en Afrique, Timor oriental en Asie. Il s’ensuit 13 années de guerres coloniales sans issue au cours desquelles le régime va dilapider les maigres ressources du pays et se couper progressivement des forces armées. En 1974, ce sont précisément ces forces armées qui, à divers niveaux, vont se soulever contre le pouvoir de Caetano (qui a remplacé Salazar en 1968). Chassée du pouvoir, la dictature laisse la place à un régime démocratique. Le Portugal adhère à l’Union européenne en 1986. Après une période de forte croissance économique dans les années 90, le Portugal traverse une profonde crise financière depuis 2008 et génère à nouveau d’importants flux migratoires.
Résumé
Écrite et enregistrée en 1971 par l’artiste engagé José Afonso (Zeca Afonso) en hommage à la « Sociedade Musical Fraternidade Operária Grandolense » (Société musicale Fraternité ouvrière de Grândola — petite ville agricole de l’Alentejo au Sud du Portugal), la chanson « Grândola Vila Morena » est devenue un chant à la fois politique et fortement identitaire, symbole de la contestation du pouvoir, dès lors qu’elle a été choisie par les militaires comme signal de la révolte contre le régime salazariste l’Estado Novo, et diffusée à la Radio Renascença de Lisbonne dans la nuit du 24 au 25 avril 1974. Mais, contrairement à « E depois do Adeus » (Et après l’adieu) qui fut en réalité la première des deux chansons diffusées ce soir-là pour servir de mot d’ordre de marche au MFA (Mouvement des Forces Armées) son impact ne s’est pas restreint à l’immédiate post-révolution.
Paroles
Grândola, vila morena Terra da fraternidade O povo é quem mais ordena Dentro de ti, ó cidade Dentro de ti, ó cidade O povo é quem mais ordena Terra da fraternidade Grândola, vila morena Em cada esquina um amigo Em cada rosto igualdade Grândola, vila morena Terra da fraternidade Terra da fraternidade Grândola, vila morena Em cada rosto igualdade O povo é quem mais ordena À sombra duma azinheira Que já não sabia a idade Jurei ter por companheira Grândola a tua vontade Grândola a tua vontade Jurei ter por companheira À sombra duma azinheira Que já não sabia a idade | Grândola, ville brune Terre de fraternité Seul le peuple ordonne En toi, ô cité En toi, ô cité Seul le peuple ordonne Terre de fraternité Grândola, ville brune À chaque coin un ami Sur chaque visage, l’égalité Grândola, ville brune Terre de fraternité Terre de fraternité Grândola, ville brune Sur chaque visage, l’égalité Seul le peuple ordonne À l’ombre d’un chêne vert Dont je ne connaissais plus l'âge J’ai juré d’avoir pour compagne Grândola, ta volonté Grândola, ta volonté J’ai juré de l'avoir pour compagne À l’ombre d’un chêne vert Dont je ne connaissais plus l'âge |
Analyse
Sans esprit contestataire lors de sa conception, les transformations apportées à « Grândola, Vila Morena » au moment de l’enregistrement lui donnent la tournure d’un message résonnant comme éminemment politique dans le contexte dictatorial de l’époque.
De fait, si initialement « Grândola » n’était pas conçue pour être un chant mobilisateur, elle l’est devenue, pour partie, grâce à la simplicité de ses qualités musicales, propres à émouvoir et rassembler tout type d’interprète.
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