Guernica cas

Guernica

Présentation de l'œuvre :

        Guernica est une huile sur toile de Pablo Picasso peinte du 1er mai au 4 juin 1937 mesurant 349,3 cm de hauteur et 776,6 cm de longueur (supérieure à l'échelle humaine) elle est actuellement conservée au Musée Reina Sofía à Madrid.

        Pablo Picasso était un peintre, dessinateur et sculpteur espagnol né le 25 octobre 1881 à Málaga (Espagne) et mort le 8 avril 1973 à Mougins (France). Il est considéré comme le fondateur du cubisme. Il fait partie également du mouvement surréaliste. Il a fait ses études à l'académie royale des beaux-arts de San Fernando à Madrid (Espagne). C'est un des artistes les plus importants du XX° siècle. Il a réalisé environ 50 000 œuvres dont 8 000 tableaux.

 Analyse du contexte de l'artiste et de l'œuvre :

         La petite ville de Guernica dans le Pays Basque Espagnol fut bombardée le 26 avril 1937 au beau milieu de la guerre civile espagnole par Hitler sur ordre du général Franco qui présidait l'Etat Espagnol de façon autoritaire et dictatoriale. La légion Condor (aviation de l'armée nazie) lâcha environ une cinquantaine de tonnes de bombes incendiaires et explosives sur cette ville symbole des libertés. En effet Guernica est symbole de libertés car tous les rois d'Espagne et de Castille venaient s'agenouiller devant Le Chêne de Guernica pour prêter serment de respecter les libertés et l'indépendance du Pays Basque. Franco a donc frappé fort en détruisant au 2/3 cette ville. 2 000 civils périrent lors de cette attaque, principalement des femmes et des enfants. Pablo Picasso a voulu par son œuvre dénoncer les horreurs, la barbarie de la guerre. Au moment de ce conflit, Picasso était à Paris, son lieu de résidence depuis 1900. Pour montrer son engagement politique, il refusa d'exposer son œuvre en Espagne tant que Franco était au pouvoir.

         A cette époque-là, c'est la fin du cubisme et nous sommes en plein dans le surréalisme. Le cubisme est un mouvement artistique qui s'est mis en place avant la Première Guerre Mondiale en 1907 avec Les Demoiselles d'Avignon et qui a pour concept de représenter ce que l'on voit par des formes géométriques comme des cylindres, des cubes. Le cubisme stylise aussi ce qu'il voit, c'est à dire simplifie au maximum les formes. Cet artiste fait aussi partie du surréalisme, mouvement culturel et littéraire entre 1900 et 1950, qui consiste à mélanger rêve et réalité.

1. Analyse plastique :

Composition :

• La composition de ce tableau s'appuie sur le principe du tryptique et elle est pyramidale. Les 7 groupes de personnes se chevauchent vers le centre.
• Ce tableau est réalisé en noir et blanc. Dans cette œuvre on peut apercevoir plusieurs symboles qui ont tous une signification différente.
• La femme à gauche représente une mère, elle porte son enfant mort dans ses bras et elle crie en pleurant. Ses yeux en formes de larmes renforcent l'impression de désespoir.
• Le prisonnier à droite est en train de brûler vif. Il tend les bras vers le ciel. Il a, tout comme la mère, les yeux en forme de larmes mais ici ils représentent plus la douleur et la souffrance.
• Le soldat en bas au premier plan tient dans sa main une épée brisée montrant l'infériorité en armement de l'armée républicaine face aux nationalistes dotés de l'armement le plus moderne. Il symbolise l'inégalité des combats. Il crie lui aussi son désespoir en mourant.
• En bas à droite se situe une femme blessée à la jambe et boitant. Elle est fascinée par la lampe.
• En haut vers la droite un fantôme s'avance par une porte tenant une bougie sensée « éclairer » la communauté internationale sur la barbarie franquiste.

Les symboles :

• L'œil du spectateur est attiré par une lampe en forme d'œil (en haut) qui regarde la scène : c'est le regard de l'artiste lui-même. Elle symbolise aussi peut-être une lueur d'espoir.
• Le taureau derrière la mère, à gauche du tableau, symbolise le camp nationaliste et sa brutalité (obscurité de la corrida).
• Le cheval en opposition au taureau (bête innocente dans la corrida) se situant sous la lampe, représente le peuple opprimé et le camp républicain. Il crie de douleur et semble transpercé par une lance (bouche).
• La colombe, symbole de paix, se situe entre le taureau et le cheval, or on  peut constater que les traits de la colombe s'estompent, signifiant que la paix est impossible entre les deux partis.
• La fleur en bas au centre symbolise une mince et fragile lueur d'espoir.

La technique :

        Guernica est réalisée en camaïeu de couleurs gris-noir barré de jaune et blanc en référence à la presse qui était encore en noir et blanc en 1937 et par rapport aux photos de guerre qui également étaient en noir et blanc. Picasso a également choisi cette tonalité de couleur en rapport au deuil. C'est donc une œuvre très contrastée par ces couleurs noires et blanches.

        Il n'y a pas de publics visés, tout le monde est concerné. Il est accessible à tous. C'est un langage universel par ses formes stylisées.

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