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Art et mobilier funéraire mérovingien

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Par   •  16 Juin 2022  •  Cours  •  2 049 Mots (9 Pages)  •  367 Vues

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L’art et le mobilier funéraire mérovingien 

[pic 1]

Fig. 1 - Une villa mérovingienne (Pentateuque de Tours, VIIe siècle, BN, Paris)










Introduction : 

Nous allons vous présenter la période mérovingienne à travers l’art et le mobilier funéraire. Qu’est-ce que l’art et le mobilier funéraire ? Cela correspond aux objets disposés dans les sépultures, et qui permettent aux archéologues et historiens de retracer les croyances, la classe sociale ainsi que les modes de vie de la société auquel appartenait le défunt. Cela permettait également au défunt de continuer ses activités quotidiennes. 

Nous allons nous intéresser à la nécropole de Breny à travers trois sépultures datées entre 450-475 et 530-550. Ces vestiges témoignent des pratiques funéraires et techniques d’orfèvrerie propres à l’époque mérovingienne. En effet, avec l’arrivée des populations franques, on observe la diffusion de certaines pratiques ignorées par les gallo-romains telles que l’organisation des sépultures, le dépôt d’objets précieux comme les bijoux, les céramiques, les verreries et les équipements militaires. 

Définissons le contexte historique auquel appartenaient ces sépultures. Après les conquêtes de Jules César, la Gaule se romanise, on appellera sa population les gallo-romains. Quand le monde romain subit une crise, il ne résiste pas à la pression des peuples barbares qui s’installent sur son territoire. Rome n’arrive pas à les intégrer à l’Empire et ce dernier finit par chuter en 476. Suite à cela, Clovis, petit-fils de Mérovée roi des francs saliens, parvient par la force et les alliances à imposer son autorité sur la majorité de la Gaule et devient le premier roi des francs de 481 à 511, et réussit à unifier la Gaule. Son alliance avec l’église et sa conversion au catholicisme permettent de créer un lien étroit entre la royauté française et l’église, et de ce fait, il opère un rôle très important dans la société. C’est la naissance de la dynastie mérovingienne. 

Aujourd’hui nous allons nous demander de quelle manière l’art et le mobilier funéraire permettent d’identifier les différentes classes sociales mérovingiennes. 

Nous allons répondre à cette problématique en étudiant et analysant les environnements sociaux, culturels et historiques de ces sépultures. 

Description :

La nécropole se situe dans le département de l’Aisne, elle a été établie à 200 mètres du village de Breny. Ce lieu a été découvert par l’archéologue Frédéric Moreau en 1880. Les fouilles ont commencé en 1880 jusqu’en 1881, puis en 1886, et ont permis de découvrir près de 2200 tombes qui attestent d’une occupation continue depuis le IIIe siècle jusqu’au VIIIe siècle ─ c’est-à-dire du Bas-Empire jusqu’au haut Moyen Âge. Le but de ses fouilles étant axé sur la découverte et la récupération du mobilier funéraire, qui se trouve en grande partie dans le Musée des Antiquités National depuis 1899, nous avons par conséquent peu de données sur le placement des tombes.

[pic 2]

Fig. 2 - Plan des fouilles (Moreau, Journal de fouilles, 1880 - 1881 ; Kanzanski, p. 14)

Le mobilier funéraire mérovingien en métal est le plus abondamment retrouvé sur le site, la tombe 778 contenait une boucle en fer, un couteau et une alène tous situés à la ceinture.

Ainsi que dans la tombe 2008 où l’on retrouve une boucle ovale en fer à la ceinture également. Ces boucles en métal sont irrégulières et non décorées. 

 ( image boucle en metale ) 

Les tombes guerrières sont très abondantes en métal et la diversité des objets retrouvés est plus large. Dans la tombe 321 on a découvert une lance et un umbo de bouclier disposés sur l'épaule gauche du défunt. Sur sa poitrine était disposée une pièce de monnaie en or de zéno et un silex. Dans la tombe 1123 on trouve à la ceinture du défunt une boucle à décor cloisonné et un couteau en fer, un fauchard en fer au niveau de la jambe droite, une lance en fer vers la tête et une épingle en bronze aux pieds.

 (images)+commentaire 

Même si le métal est grandement utilisé pour le mobilier funéraires des sépultures mérovingiennes, d’autres objets avec des matériaux différents ont été découverts comme dans la tombe 363 où se trouvait le corps inhumé d’une femme. Elle portait sur son cou un collier de cinquante perles d’ambres et de la pâte de verre bleu, également au cou une épingle aviforme en argent doré incrustée de grenat. Vers sa taille, un vase à goulot mérovingien en terre cuite, et à ses pieds un seau en bois. Cette tombe à tout de même une particularité car on a retrouvé une chaise pliante qui normalement était réservée “aux tombes de chefs”.

(images)+commentaire 

(certaines tombent contenaient des poteries (différentes de période mérov) et aussi une statuette gréco-romaine représentant un berger tenant un bouquet de fleur trouvée dans une tombe franque. Existence d’une arme peu commune : serpe à douille armée d’une hache au revers (tombe 1123). Kazanski relève des fibules d’origine orientale, peut etre wisigothe d’espagne (cf tombe 167), danubienne, lombarde (cf tombe 704), alémanique (cf tombe 277)....

Présence sarcophage ? ou toutes tombes sont inhumation ?

Analyse : 

        Intéressons-nous tout d’abord au contexte social. D’après Kazanski (p. 44, 109), la tombe 1123 était occupée par un chef militaire mérovingien, et on le sait grâce à la présence de cet équipement militaire. La boucle à décor cloisonné, trouvée également dans la tombe 1123, témoigne aussi d’une richesse. En effet, les joailleries cloisonnées sont preuves d’une production de luxe jusqu’au VIIe siècle dans le monde franc, mais également chez les peuples germaniques. Notons que cet art est une technique consistant à loger des pierres précieuses et des verres colorés dans un réseau couvrant de cloisons.  

Par ailleurs, nous avons retrouvé des fibules dans certaines tombes (n° 167, 704, 277). Ces dernières sont des objets riches, composés de métaux précieux. Il faut savoir que l’or se raréfie dans l’Occident à la période mérovingienne et que la possession d'objets en métaux précieux, notamment en or,  montre la richesse et la puissance du défunt possesseur. De plus, au-delà de la richesse des métaux, la richesse peut également se traduire par l’art utilisé dans la création de l’objet, c’est-à-dire qu’un très bon travail d’orfèvre se traduira par un objet magnifique. L’orfèvrerie désigne en effet le travail des métaux précis, pierres précieuses et émaux. 

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