Apollon et Daphné analyse

MOUSTAFA

Julie

B2A

Apollon et Daphné – Le Bernin[pic 1]

Apollon et Daphné, Le Bernin, 1622-1625

Cette sculpture de marbre impressionnante a été réalisée entre 1622 et 1625 par l’artiste Gian Lorenzo Bernidi dit Le Bernin. Elle est haute de 243 centimètres.

        Le Bernin est un sculpteur, architecte et peintre italien qui fut rapidement renommé le second Michel-Ange. Il représente l’art baroque typique de Rome. Lorsqu’il réalise cette sculpture qui deviendra sans doute l’une de ses plus belles œuvres, il est déjà à l’apogée de sa carrière.  

        Les techniques utilisées démontrent une fois de plus ses qualités de sculpteur unique. Le support/sol de la sculpture est pratiquement brut ce qui dégage un aspect naturel et minéral, les traces apparentes que l’on voit sur cette partie seraient des traces laissées par son outil, la gradine, qui est un ciseau dentelé qui sert à dégrossir précisément le marbre, permettant au sculpteur d’imiter la terre ou le sable. Il en va de même sur la précision des plis des vêtements.

        Apollon et Daphné est actuellement conservée à la Galerie Borghèse à Rome.

Cette sculpture fut une commande du Cardinal Scipion Borghèse, neveu de Paul V, pour sa villa. Mais elle est comprise dans un groupe de quatre statues reposant sur des sujets mythologiques et bibliques : Enée, Anchise et Ascagne (1619), Rapt de Proserpine (1622), David (1624), Apollon et Daphné (1622-1625). [pic 2][pic 3][pic 4]

          Rapt de Prosperpine, 1622                             Enée, Anchise et Ascagne, 1619                                               David, 1624

        Nous observons sur cette sculpture deux personnages sur un socle rocheux, positionnant la femme plus haut que l’homme. La femme est devant l’homme, nue, bras levés, la tête en arrière et la bouche grande ouverte.

L’homme porte des sandales et est vêtu d’un drap enroulé entre son épaule et son bassin. Sa main gauche est posée sur les hanches de la femme.

Des branches et feuilles semblent pousser aux doigts et aux cheveux de la femme, la partie inférieure se recouvre d’un tronc sur lequel un feuillage apparaît également.

Les corps de ces deux personnages sont lisses et nettes, ils semblent beaucoup plus travaillés que le socle.

Ces deux sujets représentent le dieu Apollon et la nymphe Daphné. Le mythe provient des métamorphoses d’Ovide. Daphné est une nymphe, fille du Dieu fleuve Pénée. Pour se venger d'Apollon, le dieu de la musique et de la poésie, qui s'est moqué de lui, Éros dieu de l'amour décoche simultanément deux flèches, une en or sur le dieu lui-même, qui le rend fou amoureux de la belle Daphné, l'autre en plomb sur la nymphe, qui lui inspire le dégoût de l'amour. Alors qu'Apollon la poursuit, celle-ci, épuisée, demande à son père, le dieu fleuve Pénée, de lui venir en aide. Il métamorphose donc sa fille en laurier. 

        A l’aide de l’explication du mythe, nous comprenons le lien direct avec cette œuvre où nous constatons tous les détails représentés : le couple, le mouvement donné à ces deux amants et les lauriers présents sur Daphné.

Il s’agit du moment ou Daphné semble se transformer, le tronc est en train de se former, de même que le feuillage. Sur les parties qui commencent à se métamorphoser, les doigts de pieds se transforment en racine, l’écorce commence à envelopper la jeune nymphe, ses doigts des mains deviennent des branches de laurier et sa chevelure se transforme peu à peu. La femme laisse place au végétal. On constate cette évolution du corps de la nymphe en même temps que l’étonnement d’Apollon.

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