La nature dans les films du Studio Ghibli
Dissertation : La nature dans les films du Studio Ghibli. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Ama durand • 3 Novembre 2022 • Dissertation • 3 263 Mots (14 Pages) • 375 Vues
Les films du Studio Ghibli, mondialement reconnu comme l’un des meilleurs studios d’animation japonaise, ont bercé l’enfance de milliers d’enfants dans le monde entier, et continuent d’émerveiller le monde. Réputés pour leurs sublimes graphismes, la poésie qui s’en dégage, et la musique, de nombreuses analyses ont été faites sur différents thèmes. La nature, élément central dans certains de ces films, sera l’objets de cette analyse.
Il y a toutefois quelques notions sur lesquelles il faut insister avant le début du développement.
En effet, malgré la présence importante et récurrente de la nature dans les films, jamais Hayao Miyazaki n’a voulu que le message de l’œuvre (comme Nausicaä de la Vallée du Vent et Princesse Mononoké) soit utilisé à des fins militantes et politiques. Ces interprétations sont purement subjectives et la nature engagée de ces deux films n’a rien de « conscient » selon H. Miyazaki et I. Takahata (cofondateur du Studio Ghibli avec Miyazaki) : ils « insistent qu’ils n’entreprennent pas consciemment de faire des films « messages », « eco-friendly » ou autre ». Ce sont plutôt leurs influences philosophiques, artistiques, politiques et sociales qui les poussent à créer de tels films. L’important pour Miyazaki c’est d’obtenir un scénario vivant, « avec des racines solides, un tronc robuste et des branches ». Il est important de souligner que cette analyse se base purement sur mon interprétation des films, et par conséquent, je mentionnerai les dimensions que je considère comme engagées, sans pour autant transformer le film en œuvre dont le seul et unique but est de faire passer un message de défense de la nature.
Cela dit, nous allons nous demander quelle est la place de la nature dans le cinéma d’H. Miyazaki et I. Takahata, comment cette nature est représentée et ce qu’elle peut symboliser.
Dans une première partie, nous étudierons la place de la nature dans les films, notamment dans Nausicaä de la Vallée du Vent, et Princesse Mononoké. Nous verrons ensuite comment la nature est représentée, et enfin, nous détaillerons ce que cette nature représente dans les films, au niveau symbolique.
Il est fortement conseillé d’avoir vu les films Princesse Mononoké et Nausicaä de la Vallée du Vent. Voici tout de même de brefs résumés de ces deux films. Il faut aussi préciser que ce travail contient des spoilers.
Princesse Mononoké
Le prince Ashitaka se voit frappé d’une malédiction après avoir tué un dieu sanglier devenu démon qui allait attaquer son village : son bras possède une force hors du commun, mais le maléfice se repend dans son corps et le tuera. Il quitte son village pour comprendre la raison de la malédiction. Pendant son voyage, il sauve la vie de plusieurs personnes, dont Jiko puis deux hommes travaillant pour Dame Eboshi. C’est à ce moment qu’il aperçoit pour la première fois la princesse Mononoké, élevée par une déesse louve. Il se rend aux forges de Dame Eboshi, fait la rencontre de cette dernière, qui malgré le fait qu’elle soit issue de la noblesse, a décidé de créer un refuge pour sauver les femmes et héberger les lépreux. Pour vivre, ils minent le fer qui se trouve dans le sol de la forêt ce qui provoque la colère des dieux qui y vivent. Le soir même, San la princesse Mononoké tente de tuer Dame Eboshi mais Ashitaka l’en empêche, l’assomme et la ramène dans la forêt. Blessé par une balle en quittant les forges, l’esprit de la forêt décide de le soigner et San lui fait dorénavant confiance.
Les forges font l’objet d’une attaque de samouraïs et Dame Eboshi rencontre Jiko, qui travaille en fait pour l’empereur : il l’a chargé de lui ramener la tête de l’esprit de la forêt, le dieu-cerf, censée lui accorder la vie éternelle. Les deux personnages forment une alliance. Une grande bataille a alors lieu, entre les sangliers menés par Okkoto, le dieu sanglier du sud, contre les hommes de Dame Eboshi et Jiko. La bataille est sanglante et Okkoto est grièvement blessé. San l’emmène voir le dieu-cerf pour qu’il le soigne, mais le sanglier commence déjà à se transformer en démon. Les hommes de Jiko les suivent jusqu’au repère de l’esprit de la forêt, qui apparaît et décide de tuer Okkoto et Moro (la louve qui a élevé San) pour les libérer de la corruption démoniaque. Alors que le dieu-cerf commençait à s’en aller, Dame Eboshi le décapite, ce qui le transforme en forme visqueuse qui tue tout ce qu’elle touche. S’en suit une course poursuite entre Jiko qui détient la tête du dieu, San et Ashitaka qui veulent la récupérer pour la rendre. Ces derniers finissent par rattraper Jiko, et dans un dernier élan d’espoir, rendent sa tête au dieu. Ayant récupéré sa tête, l’esprit de la forêt guérit entièrement la forêt ravagée, la malédiction d’Ashitaka ainsi que les lépreux.
En reconnaissance des actions des jeunes gens, Dame Eboshi s’engage à repartir de zéro en vivant davantage en harmonie avec la forêt, San qui ne peut pardonner aux hommes décide de rester dans la forêt malgré son attachement à Ashitaka, qui lui va rester au village, non loin de cette dernière.
Nausicaä de la Vallée du Vent
Mille ans après la terrible guerre planétaire surnommée les « sept jours de feu » qui a détruit la grande majorité de la planète, les humains restants tentent de survivre dans les quelques endroits épargnés par la Fukai, forêt toxique qui ne fait que s’étendre, protégée par des insectes géants. Nausicaä est la fille du chef d’un petit royaume agricole qui vit paisiblement, jusqu’au soir où un immense vaisseau tolmèque s’écrase non loin de là, attaqué par des nuées d’insectes. La cargaison de ce dernier étant précieuse, des troupes tolmèques envahissent la vallée, tuent le père de Nausicaä et font prisonnière cette dernière. La cargaison est en fait le dernier guerrier géant datant de la guerre, mille ans auparavant, que les tolmèques veulent utiliser pour brûler la Fukai. Nausicaä parvient à s’échapper, et se rend compte que sa théorie selon laquelle la forêt purifierait les sols et l’air est en fait vraie. Elle va donc tenter le tout pour le tout de rétablir la paix entre la nature et l’Homme en tentant de rendre leur petit torturé par les tolmèques à sa tribus d’Ômus (une espèce d’insectes géants), risquant de se faire écraser par ceux-ci, furieux.
I La place centrale de la nature au sein de certains films
Bien que toujours présente, la nature occupe néanmoins une place plus ou moins
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