L'intrigue de Welles sur une vie réussie
Commentaire de texte : L'intrigue de Welles sur une vie réussie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar bekeenv • 19 Mars 2015 • Commentaire de texte • 658 Mots (3 Pages) • 758 Vues
Seul dans son palais à Xanadu, le richissime KANE meurt sur ce mot : rosebud. Le film de WELLES montre l'ascension spectaculaire d'un homme que la fortune a comblé. KANE a réussi sa vie : ses succès sont nombreux ; il a réussi en affaires et peut - être en amour ; sa vie sort de l'ordinaire et il n'est qu'en un sens ironique Citizen KANE ; la chance, enfin, lui a souri. Une vie réussie serait alors une vie valant de la renommée, une vie au cours de laquelle les buts espérés sont atteints à la fois au moyen d'une habileté particulière ou d'un certain savoir - faire mais aussi grâce au concours de la chance : la réussite ; une vie procurant un sentiment de contentement et de plénitude. "Rosebud", - ce mot mystérieux dont le sens apparaîtra peu à peu indique qu'en vérité KANE a moins réussi sa vie qu'il n'a réussi dans la vie. Réussir sa vie serait une tout autre affaire, - et d'autant plus embarrassante qu'il semble que ce ne soit qu'au moment de la quitter que le constat peut être fait : "Es ist gut" ou : "Rosebud" selon que la vie a donné ou non satisfaction. Réussir sa vie ne saurait être comparable à la réussite d'une activité poursuivant la réalisation d'un but, pour laquelle l'habileté et un savoir - faire seraient nécessaires.
Comment prétendre avoir réussi sa vie et comment espérer la réussir jamais ? - A moins qu'il n'y ait un certain but qui pourrait, seul, combler toute vie et un certain savoir qui permettrait de l'obtenir...
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Une vie réussie comme un portrait réussi est une vie qui serait conforme à l'original, qui aurait fait appel à des règles dont l'application aurait alors permis la réalisation d'un certain but.
La première condition pour réussir sa vie serait alors de disposer de règles ou de normes dont l'exécution assurerait de la réussite. Ces règles de vie ne manquent pas. Les moeurs sont réglées par des codes de bonne conduite que chacun trouvera dans des ouvrages de savoir - vivre ; les philosophes, parmi lesquels EPICTETE, proposent des manuels où chacun peut trouver comment se prémunir contre l'adversité du sort et des hommes ; les Sept Sages de la GRECE énoncent des apophtegmes qui peuvent aider jusqu'à l'homme le plus fruste. Certes ces règles ne sauraient être des recettes dont le résultat serait infaillible. Il y faut de la prudence et il faut encore que ces règles permettent de réaliser un certain modèle de vie. Mais lequel ?
HIPPIAS dresse dans l'Hippias majeur le comble de la vie réussie. La vie réussie, la belle vie, est celle qui s'achève par un enterrement majestueux, pleuré de ses enfants, après s'être acquitté de ses devoirs envers les hommes et envers les dieux. Tout vie humaine a un original, un patron sur lequel elle pourrait se conformer, d'après lequel elle pourrait se régler. Une vie ne peut alors être réussie que si elle accomplit ce modèle. C'est bien ainsi que l'entendent les sectateurs d'une doctrine : la vie réussie du chrétien est celle qui imite celle du Sauveur ; les épicuriens conservèrent, pour cette même raison, le souvenir d'EPICURE
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