Jules et Jim de François Truffaut
Commentaire d'oeuvre : Jules et Jim de François Truffaut. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar alethememe • 7 Mars 2022 • Commentaire d'oeuvre • 1 506 Mots (7 Pages) • 451 Vues
L’essai #1
Jules et Jim (1962) est l'un des films les plus emblématiques de la Nouvelle Vague. Réalisé par François Truffaut, ce film suit le triangle amoureux entre Jim, et son timide ami autrichien Jules, et l'exubérante Catherine. Le film est basé sur le roman Jules et Jim d'Henri-Pierre Roché (1953). On dit que Truffaut a trouvé le roman dans une librairie à Paris et a été inspiré pour traduire l'histoire dans un autre médium, le cinéma. Ce qui est intéressant est que six ans avant Truffaut avait écrit une article titré Une certaine tendance du cinéma français dans la journal cinématographique Cahiers du Cinéma. Dans l'article, il était sévèrement critique à la vieille tradition du cinéma de qualité. À son avis, la vieille tradition manquait d'inspiration pour faire autre chose que d'adapter la littérature à l'écran. Puis, il a fait un contraste entre le cinéma de qualité et le cinéma d'auteurs. Le cinéma d'auteur deviendrait synonyme de Nouvelle Vague à mesure que la nouvelle tradition se détacherait de l'ancienne. Il décrit un auteur comme un metteur en scène qui impose sa vision, sa force créatrice dans le film. Bien que Truffaut se considère comme un cinéaste de Nouvelle Vague, il s'engage dans la vieille tradition d'adapter la littérature à l'écran. Son approche de la littérature est différente du cinéma de qualité parce qu’il fait preuve de qualités d'auteur. L'adaptation de Jules et Jim va au-delà d'une simple traduction cinématographique à l'expression artistique avec l'influence de l'art et des techniques cinématographiques. Cet essai va défendre Truffaut comme auteur de cinéma en soulignant les moments où ce film fait preuve d'excellence technique et de créativité.
Le film commence à la Belle Époque avant la grande guerre. L'histoire se concentre sur l'amitié de Jim (Français) et Jules (Allemand). Au début, le film est plein de joie et d'exubérance. Truffaut ajoute également de nombreuses références artistiques pour ajouter à ce sens de la vie. En fait, l'art est si important pour le film que c'est la manière dont Catherine est présentée. Voici un exemple de l’art dans ce film. Jules et Jim se rendent chez Albert pour voir un diaporama de sculptures de femmes. Les deux sont ravis par le visage et les lèvres sereins d'une sculpture. Albert montre une image frontale de la statue puis le profil latéral de la statue (8:43). Cela imite les premiers plans de Catherine que le public verra plus tard. En descendant les escaliers de la première scène, le narrateur dit: «Catherine ... avait la sourie de la statue » (11:17). Puis, après cette ligne deux images suivent avec un plan rapproché des lèvres et visage de Catherine. C’est presque la même manier dont la camera a traité la statue.
Truffaut accomplit deux choses avec le parallèle visuel entre Catherine et la statue. Premièrement, il établit Catherine comme l'objet d'intérêt entre Jules et Jim. Jules et Jim s'intéressaient à la statue pour sa beauté et trouvèrent Catherine tout aussi belle. Alors qu'ils vont sur l'île Adriatique pour trouver la statue, ils seront également en compétition pour gagner son affection. Deuxièmement, le réalisateur utilise la caméra pour aller au-delà de ce qu'un livre ne peut pas montrer. La comparaison visuelle et les plans identiques entre Catherine et la statue sont parfaitement exécutés devant la caméra. Avec ces choix créatifs efficaces, Truffaut fait le point que Catherine est elle-même un objet d'art. Elle est passée d'un simple personnage au thème du film autour de l'art.
Sur une dernière note à propos de cette scène : cette comparaison donne au public un sentiment de métaréflexion de la part du réalisateur. Jules et Jim vont voir un diaporama (la photographie) et voir une œuvre d'art (la statue). Tout se passe dans le media du film (Jules et Jim).Tout sont des média de l’art. C’est peut-être évidence de pensées d’un auteur de cinéma. C’est une autoréflexion sur son art et la capacité du cinéma à faire référence aux autres arts.
Un autre exemple de l'expertise de Truffaut est la manière dont l'histoire est racontée. L'intrigue de Jules et Jim s’agit comme une sorte de boucle. Le film s'ouvre avec la naissance de l'amitié entre Jules et Jim et se termine avec la mort de Jim et Catherine. De même, les première et deuxième partie du film sont nettement contrastées. La première partie, l’avant-guerre, est pleine de joie et d’exubérance. Cependant, la deuxième partie du film est plus psychologique et sombre. Truffaut fait allusion à ce qui arrivera à la fin dans une scène de la première partie du film. Il le fait en utilisant des montages à des moments clés pour faire un parallèle. Un montage est defini comme « l’organisation et synthèse de plans dans des conditions données…c’est l’art de mettre bout à bout les plans retenus par le réalisateur. »[1] En fait, le montage crée le rythme cinématographique et la chronologie dans le film.
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