LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Critique du film Full metal Jacket

Commentaire d'oeuvre : Critique du film Full metal Jacket. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  30 Septembre 2019  •  Commentaire d'oeuvre  •  2 507 Mots (11 Pages)  •  1 036 Vues

Page 1 sur 11

ANALYSE DE FILM

Full Metal Jacket

Le réalisateur de ce film est Stanley Kubrick, un réalisateur américain ayant vécu de 1928 à 1987. Lors de ses débuts il fait de la photographie, mais il fréquente aussi beaucoup le cinéma. Autodidacte, lorsqu’il se met à tourner des films, il apprend en faisant le film par lui-même : scénariste, ingénieur du son, monteur, cadreur, réalisateur… Il est alors très perfectionniste et va imposer ses choix à ses futurs employés pour monter les films. Il se passionne par le cinéma européen, et les films Le plaisir, ou Madame de… de Max Ophüls l’inspirent beaucoup pour réaliser des travellings ou des mouvements complexes de caméra sans heurt. Ses plus grands films sont 2001, L’Odyssée de l’Espace (1968), Orange mécanique (1972), ou encore Shining (1980).

Kubrick veut créer un film qui rende compte de ce qu’est la guerre. Ainsi, il rencontre Michael Herr en Angleterre en 1976 et lui présente le livre Le merdier (The short Timers), de Gustav Hasford. Ce livre relate l’histoire d’un Marine, qui se prépare, puis qui vit la guerre du Viêt Nam en tant que correspondant. Tous deux sont d’accord pour affirmer que ce livre est un chef d’oeuvre, et Stanley Kubrick y voit même une certaine poésie.

Pour rendre compte au mieux de l’ambiance et de l’environnement de cette guerre, à partir de 1983 Kubrick se documente énormément, en regardant des photographies et en lisant les journaux vietnamiens. Ceci montre son perfectionnisme : il ne veut pas de différences avec l’époque, il veut rendre exactement compte de ce qu’il s’y passait. Michael Herr ayant été durant un an au Viêt Nam en tant que correspondant pour le magazine Esquire, il est traumatisé de cette guerre. Kubrick va le faire changer d’avis après trois ans.

En 1985, Kubrick demande à Hasford de former un trio avec lui et Herr pour écrire le scénario. Kubrick adapte donc le roman de Hasford mais décide de changer le nom en l’appelant Full Metal Jacket, en référence à un type de munition appelé ainsi, et les Marines ont sans doute utilisé ces munitions au Viêt Nam.

Il réalise le film Full Metal Jacket en 1987. Ce film met en scène la guerre du Viêt Nam, qui a duré de 1963 à 1975. Elle oppose le Sud du Viêt Nam soutenu par les Etats-Unis, à la République Démocratique du Viêt Nam, soutenue par la Chine et le bloc de l’Est. Pourquoi avoir attendu dix ans après la fin de la guerre du Viêt Nam pour en sortir un film ? Tout d’abord, Kubrick veut à tout prix rendre compte du phénomène de la guerre dans un de ses films, mais n’est pas tout de suite focalisé sur la guerre du Viêt Nam en particulier. De plus, les recherches et l’approbation de Herr ont mis beaucoup de temps. Enfin, d’après John Baxter, l’auteur de Stanley Kubrick : a biography, il laisse les autres faire leurs films sur la guerre du Viêt Nam, puis il s’en occupe et sort le meilleur des films sur ce sujet.

Full Metal Jacket est filmé à Cambridgeshire, en Angleterre. Il n’a pas été réalisé au Viêt Nam ou dans un autre pays asiatique, car Kubrick n’aime pas voyager. Il a donc reconstitué le camp d’entrainement et une ville vietnamienne au milieu de la campagne anglaise, il a également utilisé la base militaire de Bassingbourn. Les scènes de la ville Hue en ruines ont été tournées dans l’usine de Beckton Gas Works, une usine destinée à la démolition. En ce qui concerne les armes, Kubrick n’a pas été autorisé à recevoir des armes américaines, il a dû s’en fournir illégalement.

Le film se décompose en deux parties. Dans la première partie, nous assistons à la préparation des Marines dans un camp militaire. Le sergent Hartman forme de jeunes garçons, ou plutôt les transforme en tueurs. Dès le départ, nous pouvons constater que Kubrick dénonce la déshumanisation des Marines. En effet, les premières scènes nous montrent les personnages un à un, en train de se faire raser la tête. Il y a donc dès le départ une uniformisation. Le sergent Hartman participe à cette déshumanisation. Il n’hésite pas à humilier ses hommes, en leur donnant des surnoms basés sur le physique ou l’attitude des soldats : cowboy, grosse baleine, guignol…Il leur apprend également des chants militaires que les marines vont chanter sans réfléchir.

Le personnage de Hartman est joué par l’acteur R. Lee Ermey, qui était lui-même un instructeur des Marines. Il joue donc ce rôle à la perfection. De plus, malgré le perfectionnisme de Kubrick, il laisse Ermey écrire son propre texte, et Ermey produit même plus d’une centaine de pages d’insultes.

Ainsi, les soldats deviennent des hommes chauves et en uniforme sans coeur, qui ne pensent qu’à leur arme et sont prêts à tuer en masse. Nous pouvons également remarquer que les couleurs de l’environnement sont toujours semblables : il y a du vert, du gris, et parfois des touches rougeâtres, des couleurs très ternes qui indiquent que les soldats ne peuvent pas s’amuser et doivent suivre les règles. A l’extérieur, nous voyons presque toujours un ciel couvert : ceci montre que les jeunes hommes sont enfermés dans ce camp, et ne sont pas libres. A un moment, nous voyons un ciel rouge qui peut représenter la pression, l’envie de sang des Marines. Dans la première partie nous pouvons observer beaucoup de travellings, qui montrent la totalité des jeunes formés. Par moments, nous avons une vue en forte contre plongée de Hartman, qui nous regarde comme si nous étions l’un de ses soldats. Cette vue est écrasante et humiliante, et nous montre que les hommes sont considérés comme des moins que rien.

Ce film montre que les Marines sont censés avoir un fort esprit d’équipe. Le personnage Leonard Lawrence est le soldat surnommé Grosse Baleine par le sergent Hartman, c’est celui qui est le moins discipliné au départ, et le plus souriant. De prime à bord, il ne se destine pas du tout à la violence, c’est un personnage maladroit et naïf. Lorsqu’il fait une erreur ou une action déplacée, c’est tout le groupe qui paie, sauf Grosse Baleine. Le sergent charge Guignol de lui apprendre comment agir, et comment manier une arme…Nous remarquons alors que Grosse Baleine peut représenter un enfant indiscipliné, Hartman représente le père sévère, et Guignol la mère qui aide Grosse Baleine. Durant une nuit, les soldats se vengent tous en clouant Grosse Baleine dans son lit et en le ruant de coups. Guignol prend part à l’acte humiliant malgré lui, nous pouvons voir son hésitation avant de passer à l’action, il semble agir par crainte des autres. Après cet épisode, Grosse Baleine devient un soldat modèle auprès de Hartman,

...

Télécharger au format  txt (15.6 Kb)   pdf (57 Kb)   docx (13.7 Kb)  
Voir 10 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com