Le sexe au cinéma depuis les années 1960
Dissertation : Le sexe au cinéma depuis les années 1960. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Courtney Morne • 25 Mars 2019 • Dissertation • 5 414 Mots (22 Pages) • 957 Vues
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Le 7ème art est et a toujours été une représentation intéressante du contexte sociétal dans lequel il est produit.
Le sexe, partie intégrante de notre société, s'inscrit également au grand écran et ce depuis toujours dans l'histoire du cinéma.
Nous allons nous donc interroger sur la relation entre le cinéma et le sexe en nous penchant sur sa production, et son évolution depuis les années 60 à travers plusieurs questionnements ;
Comment est produit le sexe au cinéma ?
Que nous montre l'évolution du sexe au cinéma à travers les décennies sur notre société ?
La sexualité des années 50 au cinéma
Avant de nous intéresser aux bornes spatiales de l'exposé, il faut prendre un certain recul afin d'avoir un aperçu du sexe au cinéma avant les années 60.
Dans une société post seconde guerre mondiale, le cinéma hollywoodien (holly-wood peut-être vu comme une métonymie désignant l'ensemble de l'industrie audiovisuelle américaine) en tant qu'hégémonie culturelle, impose le modèle de la pin-up et du sex symbol. La femme fatale et l'homme dominant et sans faille représentent l'Amérique et accaparent le grand écran. Cette décennie se terminera par le déclin d'Hollywood, au profit de l'apparition et utilisation massive de la télévision, l'apparition du cinéma indépendant et l’ère du cinéma pornographique qui explosera dans les années 60 et qui fait disparaître le cinéma plus familial.
Réalisatrice de cinéma, Laura Murvey définissait le regard de la caméra comme intrinsèquement masculin, car réalisé dans tous les cas par un cinéaste homme et les actes des personnages masculins eux aussi définissant le rôle des actrices féminines.
« En effet, au cinéma, la domination masculine fonctionne au centre de la mise en scène cinématographique comme un principe d’organisation hiérarchique, et pas uniquement la domination sexuelle, même si celle-ci y joue effectivement un grand rôle, mais également la domination sociale, ethnique (le péplum), culturelle (le western) »
Dans le cinéma hollywoodien la femme peut jouer un rôle, incarner des valeurs et faire preuve d'une personnalité. Mais au final elle reste réduite à son physique vouée au regard de l'homme. Elle est alors considérée comme une femme objet, hyper sexualisée.
A cette époque toute l'industrie d'Hollywood est un milieu masculin qui impose sa domination sur la production cinématographique.
Parmi elles on trouve plusieurs typologies de « femmes objets » tels que ; la « rousse technicolor », la « brune piquante », la « blonde hitchockienne » et la “blonde hollywoodienne” incarnée par Marilyn Monroe. Cette dernière devient très vite l’archétype de la « pin-up » dès ses débuts pour son physique pulpeux. Elle intriguera et sera un vrai symbole du « corps parfait, à suivre» ce qui influencera par la suite le regard porté sur son corps et son jeu, à la fois du public et de la caméra.
Monroe, c'est avant tout un personnage qui n'existe qu'à travers ses courbes et la tension sexuelle explicite qui s'en dégage. Son corps et son visage, à travers le regard masculin, fascine. Elle est un fantasme social collectif.
Marylin Monroe[pic 6]
Cette hypersexualisation et objectification de la femme n'échappe pas au cinéma français où on retrouve Brigitte Bardot dans le rôle de la femme qui séduit et qui plaît.
Richard Dyer étudiera le concept de femme fatale qu’incarne Marilyn Monroe et en déduit qu’elle est un point de repère qui permet de comprendre les gens et la sexualité. Ce qu'elle représente est entré dans l’intimité du public et son nom est omniprésent dans les discours sur la sexualité.
Selon son analyse de Richard Dyer, la playmate (partenaire de jeu, ici avec une connotation sexuelle claire et nette) représente la femme désirable des années 50: blanche, hétérosexuelle, blonde.
I // La libération sexuelle à l'écran, reflet d'une nouvelle génération désireuse d'émancipation (1960-1990)
1. Le cinéma de la nouvelle vague (1958-1965)
Le terme apparaît sous la plume de Françoise Giroud dans L'Express du 3 Octobre 1951, dans une enquête sociologique sur les phénomènes de génération. Il est repris par Pierre Billard en février 1958 dans la revue Cinéma 58. Puis cette expression est attribuée à des films distribués en 1959, principalement ceux présentés au Festival de Cannes. Une campagne publicitaire du CNC va définitivement effacer le sens sociologique du terme pour l'appliquer plus strictement au cinéma.
Le cinéma de la Nouvelle Vague peut être décrite comme l'apparition courte mais marquante d'un cinéma en opposition au « vieux cinéma conformiste d'alors »
Dans « nouvelle vague » on retrouve l'idée d'une déferlante, d'un raz de marée noyant sur son passage l'ancien cinéma jugé bien trop académique.
Des jeunes cinéastes jugés anti-conformistes vont briser les règles très codifiées du cinéma français et permettre ainsi à un nouveau cinéma d´émerger : le cinéma d´auteur.
Les nouveaux cinéastes de ce « raz de marée » se nomment :
François Truffaut - Jules et Jim, 1962
La mariée était en noir, 1968
L'homme qui aimait les femmes, 1977
Jean-Luc Godard – A bout de souffle, 1960
Pierrot le Fou, 1965
Masculin Féminin, 1966
et encore Claude Chabrol, Eric Rohmer, Jacques Rivette et Alain Resnais. Ce qui les rassemble est indubitablement leur amour pour le cinéma, leur participation aux critiques dans la revue « Les Cahier du cinéma » crée en 1951 mais aussi, fait non négligeable, leur jeune âge. Ces nouveaux réalisateurs sont lassés de l´académisme cinématographique dans lequel s´est murée la France depuis de nombreuses années. C'est dans les Cahiers du Cinéma, en 1954 que François Truffaut dénonce "une certaine tendance du cinéma français » déplorant « le conformisme des anciens, le cinéma de papa et la surenchère à l´esthétisme et aux beaux dialogues ». En regardant leurs films une impression de simplicité, de réalisme cru se dégage, si nouvelle à l'époque. C'est sans beaucoup de budgets, ni de grandes équipes de tournage que les réalisateurs tournent leurs films. L'idée de ce nouveau cinéma est non de produire la réalité mais de la représenter.
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