Critique bienveillante de “True Grit” (Joel & Ethan Coen)
Commentaire d'oeuvre : Critique bienveillante de “True Grit” (Joel & Ethan Coen). Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar fandecosmos38 • 18 Octobre 2022 • Commentaire d'oeuvre • 1 567 Mots (7 Pages) • 299 Vues
Critique bienveillante de “True Grit” (Joel & Ethan Coen)
( concentration sur les personnage et le récit )
En tête d’affiche, les frères Coen nous proposent une véritable rénovation du Western, ce genre mythique qui connut une incontestable effervescence et engouement dans l’histoire du cinéma, avec des personnages saisissants et taillés . Un excellent film, pourtant, un arrière goût de lassitude persiste, comme si Ethan et Joel prennent un plaisir à jongler avec les codes du Western, en faisant de ce trio de pistolero un trio quasi niais . Peut-être prennent-ils un malin plaisir à mimer les codes de l’Ouest Américain ?
True Grit, un film qui se déroule dans l’Ouest Américain, après la guerre de sécession, dans une Amérique piratesque, ou tout est question d’argent, la lucide Mattie Ross, âgé de 14 ans et déjà doté d’une maturité saisissante, elle apprend l’injuste assassinat de son père par la faute d’un lâche scélérat nommé : Tom Chaney, qui se serait enfuit en territoire Indien . Habité d’une volonté incassable, elle s’acharne dans la route de la vengeance avec cran ( référence au titre True Grit), seule sans l’aide de sa mère, elle revendique la justice pour ce crime, seulement personne pour la soutenir dans un monde où l'argent prime, dans un monde de vautour . Grâce à son caractère débrouillard et son éloquence, elle parvient difficilement à obtenir l’aide d’un marshal alcoolique, vieillissant et connu pour sa méchanceté, Rooster Cogburn . Plus tard, un expérimenté “Texas Ranger”, appelé M.LaBoeuf, qui lui aussi est à la recherche du Hors-la-loi Chaney, rejoint le duo pour se livrer à une chasse à l’homme dans une nature aussi chaleureuse que cruelle à cause des hommes qui la traversent .
Ce film m’a beaucoup plu car il détient une palette d’acteurs relativement doués, forts dans leur jeu et construits dans leur développement .
Particulièrement le cas de la surprenante Hailee Steinfield qui fut une grande trouvaille . En effet, trouvé l'adolescente qui incarnera Mattie Ross ne fut pas une tâche facile pour les frères Coen, qui traversèrent le pays à la recherche du candidat adéquat durant des mois, mais leurs efforts ont finalement payé, ils ont été séduit par l’assurance subjuguante d’une courageuse fille âgé de 13 ans . Son caractère allait de paire avec son rôle . La jeune fille responsable et habillée sobrement, pourrait se confondre à un adulte, voir les surpasser, la présence de nombreuses scènes ou les personnages furent victimes du poignant talent oratoire de Mattie Ross sont innombrables , notamment avec Col.G.Stonehill ( cotton factory ) ou encore avec LaBoeuf … Ce personnage est le « héros » de cette histoire, bien qu’enfant et fille a la fois, elle est envoyée pour grimper le haut d’un arbre afin de couper la corde d’un cadavre pendue et elle exécute sans broncher, ou encore la scène ou Moon et son supérieur meurent sauvagement dans la cabane, scène d'une extrême violence dans laquelle Mattie a su maintenir son sang froid, ce qui est improbable venant d’une fille de 14 ans . Cette fille arrive même à appuyer sur la gâchette … Enfin, dans une société ( société du western) et un genre ou le cow-boy est constamment au premier plan, Joel et Ethan ont agit inversement, en mettant le cow-boy au même piédestal que Mattie la cow-girl . Ces éléments du personnage de Mattie Ross, son caractère et sa hiérarchie dans le scénario rendent la visualisation de ce Western relativement original et enthousiaste .
Le personnage qui égalise Mattie Ross ( hiérarchiquement) est évidemment l’inratable Rooster Cogburn . Ou bien Jeff Bridges, qui ajoute un Western à son compte, possédant un naturel talent dans le sang, étant donné que son père Lloyd Bridges était aussi acteur de Western . Uniquement à l’aide de l’affiche du film, on nous annonce la couleur de son caractère, une métaphore visuelle intéressante . Au corps usé et au regard perçant, ayant une pilosité blanchie par le vieillissement, et muni d’un curieux cache-oeil ainsi que d’un fusil de chasse ( sur l’affiche) il inspire et reflète le pirate grâce à son chara-design et son habillement . L'image du pirate est très juste pour expliquer et définir le personnage de Cogburn, tuant quiconque le mettant en danger, grâce à son statut de marshall, il n’hésite pas à agir et ce avec ses propres lois ( la loi du talion lors de la scène de la cabane, oeil pour oeil dent pour dent ), encore une fois, la scène de la cabane illustre bien son tempérament, ( spoiler ) lorsqu’il tira par réflexe sur Emmett Quincy ( le trappeur de la bicoque ) il explique à Moon mourant “Ton pote t’a tué je lui ai fait pareil” , contrairement à la scène ou Cogburn se fait juger, ou au premier abord, il a simplement l’aire d’être un tyran, mais c’est en réalité peut-être l’un des personnages les plus justes de l’œuvre . Effectivement, malgré la mauvaise image que Cogburn reflète, celui d’un vieillard qui s’adonne au whisky et qui a la gâchette facile, présenté par le shérif comme étant « le plus méchant » « sans pitié, bigrement coriace » et « sans peur » . Il demeure cependant le seul à accepter l’offre de Mattie Ross, afin de rétablir la justice pour cet enfant à sa manière, en prenant sous son aile une hautaine fillette lors de cette chasse, il est quelque part atteint et touché par la force d’esprit de cette petite fille, qui l’appellera parfois soeurette, et lui racontera des histoires comme un grand-père . La complicité de ces deux personnages fait que le spectateur s'attache aisément à cette relation, les frères Coen saupoudrent d’humour cette fréquentation, avec des scènes humoristiques à juste dosage, fondant ainsi un duo doté du “True Grit” captivant et divertissant .
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