Analyse générique Dexter

ANALYSE GÉNÉRIQUE : DEXTER

Dexter est une série télévisée américaine, créée par James Manos Jr. et adaptée du roman de Jeff Lindsay, Ce cher Dexter. Elle est diffusée pour la première fois le 1er Octobre 2006 sur Showtime, une chaîne de télévision payante américaine appartenant à CBS Corporation. Le personnage principal de la série, Dexter Morgan, est victime d’un traumatisme durant son enfance et c’est Harry Morgan, officier de la police de Miami, qui le prend sous son aile et l’adopte. Ce dernier se rend rapidement compte que Dexter est un tueur en série et qu’il ne pourra pas contrôler ses pulsions. Afin de canaliser l’ampleur des actes du meurtrier, Harry Morgan décide de mettre en place un code visant à utiliser le côté sombre du personnage principal à des fins justes. Ce code comprend cinq règles : ne pas se faire prendre, ne pas tuer d’innocent, ne pas laisser de traces, ne pas épargner les criminels impunis et bien choisir et surveiller sa proie. Le but est donc de laisser Dexter tuer les criminels qui ont échappé au système judiciaire américain. Il parvient à masquer cette activité en devenant expert en médecine légale, spécialisé dans l’analyse des traces de sang, au département de la Criminelle de la police de Miami. Récompensé au Emmy Awards en 2007 et nominé pour sa musique, le générique nous plonge très rapidement dans l’univers de la série et nous en apprend plus sur le personnage principal de celle-ci.

En un peu moins de deux minutes, le générique nous introduit dans les thématiques générales de la série.

On observe, dès la première scène, l’omniprésence des notions du sang et du plaisir. On y voit un moustique se faire tuer, laissant une tâche de sang sur le bras d’un homme. Le visage de ce dernier devient plus net et laisse apparaître un sourire. Il a pris du plaisir à commettre ce meurtre. La notion de sang revient directement après avec l’apparition du titre de la série, en rouge, avec des gouttes de la même couleur sur le bord. On se rend vite compte qu’il est présent dans toutes les étapes de sa routine matinale. Tout d’abord, il se coupe lors de son rasage laissant des gouttes couler sur son cou avant de tomber une à une dans le lavabo. Il s’essuie ensuite avec un tissu dans lequel le liquide se propage et qui finit par prendre la totalité de l’écran. Puis, lors de son petit déjeuner, la vision du ketchup rouge sur l’assiette blanche ainsi que le pressage de l’orange sanguine nous renvoie directement à la même thématique. Enfin, pour accentuer le tout, les noms des acteurs et personnes ayant participé à la production de la série sont écrits en rouge vif. De plus, l’ambiance du générique est pesante car toutes les actions sont lentes. De nombreux inserts sont réaliser avec des mouvements ralentis ce qui accentue la notion de plaisir. Il est à nouveau possible de le voir à chaque étape de sa routine. Par exemple, lorsqu’il passe son doigt sur son cou avant de se raser ou en découpant lentement les différents ingrédients de son petit déjeuner. On sent, ici, qu’il éprouve un plaisir à les torturer avant de les déguster. L’instauration de cette ambiance, mêlant sang et plaisir, permet au public de comprendre très rapidement que la série parle de crimes meurtriers et installe un certain malaise qui sera présent durant tout le visionnage de la série.

Ce générique reprend les routines matinales d’une personne lambda qui finissent par apparaître violentes. Ce qui est perturbant, ce n’est pas la violence des images car elles ne le sont pas explicitement, mais c’est à quel point elles nous mettent mal à l’aise alors qu’elles sont totalement normales. Cela commence avec le meurtre du moustique qui lui procure du plaisir. Durant le rasage, il décide d’empoigner son cou en nous donnant l’impression de s’étrangler. De plus, le bruit du rasoir contre sa peau accentue le tranchant de la lame et sa présence près de son cou et de sa carotide. Par la suite, on assiste, pour la première fois, à un meurtre : celui de son petit-déjeuner. On le voit déchirer, lacérer, brûler et déchiqueter tout les éléments constitutifs de son repas. Il extrait la viande de son emballage comme il dénude ses victimes avant de les découper. Il utilise un couteau à double pointe pour couper une simple tranche de bacon et l’apparence de cette dernière ressemble à de la peau humaine. À ce moment là, la musique change et laisse paraître un ton plus sinistre. Il continue donc son massacre en cassant un œuf ; de la même manière qu’il briserait un crâne ; en découpant cet œuf, en faisant grincer la lame du couteau sur l’assiette, en mastiquant sa viande, en broyant son café, en coupant l’orange sanguine avec un couteau à double pointe, puis en pressant cette dernière dont le jus éclabousse et qui finit par ressembler à des boyaux, en utilisant son fil dentaire, en faisant ses lacets et, enfin, en enfilant sont t-shirt. Voici les gestes banaux quotidiens que ce générique rend extrêmement violents. Ainsi, cette matinée est une routine en analogie avec le meurtre qu’il commettra plus tard. Le malaise s’installe donc lorsque le spectateur comprend que ce générique est en réalité une métaphore de la routine meurtrière du psychopathe.

Le générique a aussi pour but de nous en apprendre plus sur le personnage principal de la série, c’est à dire Dexter. Cependant, la présentation des personnages est atypique, car on voit les noms de plusieurs acteurs, mais sur l’écran, un seul homme flou est visible du début à la fin. Son visage ne nous apparaît qu’au bout d’une minute et trente secondes.

Comme expliqué dans l’introduction, Dexter a pour but de tuer les criminels qui ont échappé à la justice américaine afin d’assouvir ses pulsions meurtrières. Celles-ci sont soulignées par la musique qui est très staccato, c’est à dire piquée, créant du suspens comme lorsque le meurtrier décide de passer à l’attaque. Le moustique présent dans le générique est en réalité une métaphore d’un criminel qui vient

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