Analyse du film "Tout ce qu'il me reste de la révolution"
Commentaire d'oeuvre : Analyse du film "Tout ce qu'il me reste de la révolution". Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar chauchat • 1 Octobre 2019 • Commentaire d'oeuvre • 924 Mots (4 Pages) • 719 Vues
Thème 1 « Seul(s) avec tous »
Tout ce qu'il me reste de la révolution, de Judith DAVIS (2018)
avec Judith Davis, Malik Zidi, Claire Dumas
Résumé : Le personnage principal (et narratrice), Angèle, vient d’une famille de militants, mais sa mère a abandonné du jour au lendemain son combat politique, pour déménager, seule, à la campagne et sa sœur a choisi le monde de l’entreprise. Seul son père, ancien maoïste chez qui elle retourne vivre, est resté fidèle à ses idéaux. En colère, déterminée, Angèle s’applique autant à essayer de changer le monde qu’à fuir les rencontres amoureuses...
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A travers les choix de vie d'Angèle et des autres personnages, le film soulève de nombreuses questions liées au thème. Comment conjuguer des forces et des intérêts divers dans une action et une existence communes, mais aussi, comment respecter les particularités d'individus, de personnes essentiellement singulières ?
1 - Angèle et ses rapports familiaux :
→ Comment s'affirmer, se construire une individualité propre face au très fort modèle de la mère (femme libre, militante engagée, auteure reconnue), modèle auquel on la compare à plusieurs reprises ?
- Angèle n'y parvient pas vraiment : défend des idées politiques, sociales avec bcp d'énergie, mais ne parvient pas à construire sa vie propre (retourne vivre chez son père, fuit les contacts avec sa mère, semble en conflit permanent avec son entourage).
- Sa sœur, elle, choisit un modèle totalement opposé : monde de l'entreprise, famille traditionnelle : échappe ainsi à toute forme de comparaison.
→ La famille peut être un cocon (chez le père, avec lequel elle a une relation fusionnelle), mais parfois aussi un carcan qui étouffe : scène chez la sœur, où tout lui est étranger, ou l'irrite : « Ce n'est pas parce qu'on est de la même famille qu'on a des choses à se dire », jouer « la comédie de la famille ».
2 – L'amour : sentiment qui porte et épanouit l'individu à travers sa relation avec l'être aimé ou relation aliénante, dans laquelle l'individu se dissout et se perd ?
→ Le couple des parents est un échec.
→ Angèle a peur de ses sentiments et panique alors même que Saïd lui plaît. A la fin du film, elle assume son attirance pour lui et semble avoir enfin trouvé un équilibre.
3 – Le monde du travail : présenté dans le film comme un monde impitoyable, ou le collectif abstrait de l' « entreprise » broie les individus : cf. scène d'ouverture, avec le licenciement d'Angèle. Burn out du beau-frère, le cadre dynamique qui finit par craquer sous la pression, alors même qu'il semble s'être démené avec zèle, au détriment parfois de sa vie familiale.
4 – La ville : Comment (bien) vivre ensemble dans une métropole densément et diversement peuplée comme Paris ?
→ J. Davis a choisi pour son héroïne le métier d'urbaniste : Spécialiste de la ville, l'urbaniste aménage de nouveaux quartiers, réhabilite ceux qui n'offrent pas de bonnes conditions de vie à leurs habitants... C'est une manière de souligner l'importance des choix politiques dans la dynamique d'une ville, ses conséquences sur la vie des individus, sur leurs interactions. (Nombreux plans sur la ville de Paris, les rues, les transports en communs...) Angèle, à travers le projet sur lequel elle travaille, souhaite « relier le peuple » des quartiers populaires aux habitants des « beaux quartiers ».
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