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Qu’est-ce que la Modernité ?

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Par   •  13 Mai 2013  •  3 442 Mots (14 Pages)  •  1 138 Vues

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Qu’est-ce que la Modernité ?

Pour l’historien, l’histoire et plus particulièrement l’histoire des arts est partagée en différentes périodes (Préhistoire, Moyen-âge, etc.). Pour lui, l’époque moderne correspond à la Renaissance et à la chute de Constantinople en 1453.

Pour le plasticien, la Modernité est une figure de l’histoire, qui s’est produite à plusieurs reprises. La Renaissance fut une sorte de Modernité, la seconde moitié du 19ème en est une autre.

La date conventionnelle que l’on donne en histoire des arts est 1863. Ce n’est évidemment qu’une date repère. Mais cette date est celle de la mort de Delacroix, chef du file du Romantisme (dont Baudelaire dit qu’il est le dernier des Classiques et le premier des Modernes) et le refus au Salon de 1863 de l’oeuvre de Manet « Le déjeuner sur l’herbe ».

Pour le sociologue, la Modernité, c’est l’arrivée de nouveaux fonctionnements sociaux. Moderne englobe tous les changements nés de la Révolution Industrielle : monde de la machine, de la technique, du fer, de la vapeur, de l’expansion urbaine et industrielle. Comme à la Renaissance, de nouveaux outils apparaissent, de nouveaux modes de production. L’homme vit alors au rythme, à la cadence des machines (« Les temps modernes »). Le rapport aux saisons propre aux travaux des champs perd de son intensité. Les nouvelles conditions de travail génèrent de nouvelles conditions de vie, de nouveaux désirs, de nouveaux rapports au pouvoir. La rupture est totale. Le monde se rythme, s’accélère à l’image du jazz naissant.

Etre Moderne, c’est être neuf, nouveau, libre, affranchi, par opposition à ce qui est vieux et dépassé. C’est, d’une certaine manière, avoir foi en l’avenir, foi dans le progrès et dans les possibilités d’atteindre un idéal nouveau.

Moderne est un mot de Baudelaire. Cela signifie la cassure, le fait de rompre avec tout ce qui incarnait la culture occidentale, fixe et inébranlable, et ses conventions classiques. Etre moderne, c’est faire voler en éclats les vieilles institutions officielles, les règles, les normes, celles qui étaient d’ailleurs issues de la Renaissance.

La perspective albertinienne, la science du dessin perspectif avec les ombres et les lumières, le modelé, les proportions, sont perçus au 19ème comme des mensonges, des illusions.

La seconde remise en cause importante est celle de la hiérarchie des genres (classement par ordre décroissant de la valeur esthétique des sujets) instituée par Louis XIV vers 1650 : la grande peinture (peinture d’histoire), le portrait, la nature morte, la scène de genre, le paysage.

Comme la Renaissance avait vu le jour autour d’une découverte technique, l’imprimerie de Gutenberg, la Modernité se met en place autour de l’image grâce à la photographie. Au départ les pose sont très longues (plusieurs heures) et les sujets sont immobiles : monuments, paysages, ce qui va marquer les Impressionnistes.

On abandonne la hiérarchie des genres, avec l’arrivée de la photographie puis du cinéma qui prennent en charge l’enregistrement des images et de l’histoire. La photographie reproduit l’instant. Elle permet aussi la multiplication des portraits de chacun. Développement de l’individualité et de l’ego.

La série et le fragment

La modernité fait apparaître de nouvelles attitudes chez les artistes entraîne dans leur pratique deux nouveaux phénomènes : la série et le fragment.

La série : les expérimentions se multiplient et se déclinent pour proposer des interprétations possibles (« Le montagne Sainte-Victoire » de Cézanne, « La cathédrale de Rouen » de Monet par exemple). Il faut relever e parallèle entre les clichés photographiques multiples et les série de peintures des artistes. A noter également, la production de peintures en série renvoie la nouvelle production d’objets en série de l’économie capitaliste. L’oeuvre d’art devient une marchandise, un produit.

Le fragment, l’esquisse, le carnet : le comportement expérimental permet de valoriser tout ce qui est à la périphérie de l’oeuvre mais qui est néanmoins nécessaire. Importance nouvelle donnée aux esquisses préparatoires : on érige au rang d’oeuvre les brouillons, les essais, les ébauches, autrefois tenues dans l’ombre, mais qui témoignent pourtant d’un véritable travail de laboratoire et d’atelier. Les carnets de voyage se multiplient, où se montrent sous forme de fragment, de non-fini, la préparation, la gestation, l’élaboration de l’oeuvre à venir.

De 1900 à la guerre

Le XXème siècle est le siècle du questionnement, de la vacuité religieuse (perte du sentiment religieux), du nihilisme (Nietzsche), de la perte de l’éternité, de l’immuable.

Mort de l’histoire de l’art avec les Dadaïstes 1916-1918.

Nécessité d’un système qui s’interroge sur lui-même, et se construit avec ses propres signes, jusque là inconnus, de son vocabulaire propre, de sa syntaxe, et de sa langue particulière.

Tout artiste, dès lors, se doit de développer dans sa démarche une langue propre, comme pour meubler de ses signes le vide de l’angoisse primitive (D’où venons-nous, où allons-nous, que sommes-nous ?)

1905 Exposition au Trocadéro Paris sur l’art primitif (Afrique et Océanie).

Publication d’Einstein sur la relativité (il n’y a pas de réalité unique mais des réalités relatives selon les points de vue).

1906 Mort de Cézanne, rétrospective de son OEuvre (initiateur du Cubisme).

Fauvisme

C’est le premier mouvement esthétique du XXème, qui naît en 1905. Il propose une vision exacerbée, expressionniste, explosive. Il préconise l’emploi de couleurs pures, sortant directement du tube, sans mélange, « à pleine saturation » (=intensité).

Artistes : Maurice de Vlaminck, André Derain, Henri Matisse.

Vlaminck « peindre avec ses tripes » », « employer la couleur comme de la dynamite ». Eclatement de la forme, libération de la pulsion, un côté très expressionniste. Les Fauves emploient couleur et énergie (impact de la musique jazz). « Maison de campagne » 1906 (contraste logique de couleurs par les complémentaires et l’équilibre des couleurs). Association rouge/vert, orange/bleu, jaune/violet.

La peinture devient un espace bidimensionnel, frontal, plat. Vlaminck, « Les bateaux- lavoirs » 1906. Sur la Seine, des bateaux qui servaient de lavoirs

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