Poésie Engagée

Définition de la poésie engagée :

La poésie engagée est un genre de poésie mise au service d'une cause et invite le lecteur à la réflexion ou à l'action en faveur de celle-ci. Même si elle ne défend pas toujours une idéologie comme par le passé, elle sous-entend pour le moins une cause ou une éthique à défendre, qu'elle soit politique, culturelle, sociale ou religieuse.

Texte 1 : Melancholia, Victor Hugo

Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ?

Ces doux êtres pensifs que la fièvre maigrit ?

Ces filles de huit ans qu'on voit cheminer seules ?

Ils s'en vont travailler quinze heures sous des meules

Ils vont, de l'aube au soir, faire éternellement

Dans la même prison le même mouvement.

Accroupis sous les dents d'une machine sombre,

Monstre hideux qui mâche on ne sait quoi dans l'ombre,

Innocents dans un bagne, anges dans un enfer,

Ils travaillent. Tout est d'airain, tout est de fer.

Jamais on ne s'arrête et jamais on ne joue.

Aussi quelle pâleur ! la cendre est sur leur joue.

Il fait à peine jour, ils sont déjà bien las.

Ils ne comprennent rien à leur destin, hélas !

Ils semblent dire à Dieu: - Petits comme nous sommes,

Notre père, voyez ce que nous font les hommes !

Ô servitude infâme imposée à l'enfant !

Rachitisme ! travail dont le souffle étouffant

Défait ce qu'a fait Dieu ; qui tue, œuvre insensée,

La beauté sur les fronts, dans les cœurs la pensée,

Et qui ferait - c'est là son fruit le plus certain ! -

D'Apollon un bossu, de Voltaire un crétin !

Travail mauvais qui prend l'âge tendre en sa serre,

Qui produit la richesse en créant la misère,

Qui se sert d'un enfant ainsi que d'un outil !

Progrès dont on demande : Où va-t-il ? que veut-il ?

Qui brise la jeunesse en fleur ! qui donne, en somme,

Une âme à la machine et la retire à l'homme !

Que ce travail, haï des mères, soit maudit !

Maudit comme le vice où l'on s'abâtardit,

Maudit comme l'opprobre et comme le blasphème !

Ô Dieu ! qu'il soit maudit au nom du travail même,

Au nom du vrai travail, sain, fécond, généreux,

Qui fait le peuple libre et qui rend l'homme heureux !

Biographie de l’auteur :

Victor Hugo, né le 26 février 1802 à Besançon et mort le 22 mai 1885 à Paris, est un poète dramaturge, romancier, critique mais également homme politique, Victor Hugo est considéré comme le chef de file du mouvement romantique français. Il est également présenté comme un écrivain engagé, symbole emblématique de la IIIe République et de la résistance au Second Empire.

1) Forme du poème :

○Poème en vers libres : Un poème en vers libres est un poème qui ne présente aucune structure périodique régulière.

Il conserve certaines caractéristiques : Alinéas d’une longueur inférieure à la phrase.

L’auteur maintient le principe de la rime, les majuscules en début de ligne et des sauts de ligne.

○C’est un poème à texte argumentatif. L’auteur s’engage, il souhaite interpeller le lecteur.

2) Circonstances de l’engagement :

Victor Hugo souhaite attirer l’attention du lecteur sur la soumission des enfants.

Il emploie à plusieurs reprises l’adverbe « sous » : « sous des meules », « sous les dents ».

Pour Victor Hugo, le monde de l’usine est comparable à l’enfer, il emploie à différents moments des métaphores pour insister sur la personnification des machines.

3) Justification du choix :

J’ai choisi ce poème car c’est un sujet intéressant, touchant et qui est, malheureusement encore d’actualité.

Le texte et compréhensible et montre bien les conditions déplorables des enfants dans le monde de l’usine.

4) Lien avec un document iconographique :

Sur l’image ci-dessus on peut voir deux enfants travaillant sur des machines dangereuses dans une usine, comme le décrit Victor Hugo dans son poème.

Ces enfants sont forcés à travailler, ils sont exploités.

Texte 2 : L’ennemi, Charles Baudelaire

Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage,

Traversé

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