Mallarmé
Cours : Mallarmé. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 23 Novembre 2013 • Cours • 422 Mots (2 Pages) • 1 374 Vues
beaucoup sur la conscience du poète, et sur la lucidité dans le travail verbal. “Il y a dans le mot, dans le verbe, quelque chose de sacré, qui nous défend d’en faire un jeu de hasard. Manier savamment une langue, c‘est pratiquer une sorte de sorcellerie évocatoire” (Baudelaire).
Il s’agit de reconnaître leur primauté et leur liberté relative, car la poésie moderne brise la linéarité du discours, mais c’est justement pour éviter que le mot soit asservi au sens, pour qu’il retrouve son autonomie et sa saveur propres. Cependant reste toujours la relation aux autres mots. Le poète ne doit pas arriver devant la page blanche avec un plan précis et des recettes éprouvées, auquel cas il serait un simple versificateur. Il doit cependant avoir un projet, un désir, une impulsion créatrice, et rester en état de disponibilité, d’écoute et d’accueil de ce qui veut passer à travers lui, quelle que soit l’origine de cette parole.
C’est sans doute cette liberté de la parole créatrice qu’évoque Hugo: “Les mots sont les passants mystérieux de l’âme” (Les Contemplations). Le mot qui passe doit être libre, mais attaché à l’âme.
Mallarmé définit le poème comme un objet de langage, comme un univers clos. Sous l’influence du structuralisme et du formalisme, Mallarmé a été conduit à des positions selon lesquelles le poète était autotélique et autoréférenciel: il n’a pas d’autre but que d’exister, sans référence au monde extra-linguistique (position largement controversée). Cette position est l’aboutissement des théories de l’art pour l’art et de Baudelaire.
On dit aujourd’hui, comme Michèle Aquien, que “la poésie n’est pas que linguistique. La fonction poétique à elle seule ne peut rendre compte du langage poétique”. On n’exclue donc pas la fonction référentielle..
La poésie, tout en étant un langage spécifique, ne peut pas rompre avec le monde, ni se replier sur les seules ressources du langage.
Le poète participe à la fois du monde référentiel et du monde intérieur, dont la médiation est le microcosme di poète, parce qu’il permet l'intériorisation et la prise de possession par l’homme du monde qui l’entoure.
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