Le modèle actantiel dans un épisode de « L’enfant tyran »
Dissertation : Le modèle actantiel dans un épisode de « L’enfant tyran ». Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar KEANNA • 24 Novembre 2020 • Dissertation • 2 604 Mots (11 Pages) • 1 150 Vues
Keanna Litke
Le modèle actantiel dans un épisode de « L’enfant tyran »
Travail présenté à
Jean Valenti
dans le cadre du cours
FRAN 2223-A01
Le récit : perspectives et enjeux
Université de Saint-Boniface
Faculté des arts été Faculté des sciences
Le 27 mars, 2020
Dans l’épisode analysé du texte de Dino Buzzati, L’enfant Tyran, on est montré une fois de plus à quel point les adultes ont peur du jeune enfant, Giorgio. Ce concept est prouvé au début de l’épisode lorsque la famille est assise autour de la table du souper. Il y a un sentiment d’anxiété chez les adultes qui craignent pour le moment inévitable où Giorgio découvre que son grand-père a accidentellement cassé son jouet le plus précieux, son camion de lait. Le grand-père de Giorgio a tenté de réduire la tension en essayant d’entamer des conversations et en faisant des blagues, mais ses efforts étaient inutiles. Giorgio se rend vite compte que les adultes se sentent extrêmement coupables pour une raison qu’il ignore. Immédiatement après le souper, Giorgio se dirige vers son placard à jouets et examine ses jouets pendant un long moment comme s’il savait qu’il prolongeait leur anxiété. Comme si Giorgio savait quel jouet était cassé, il ramassa son camion de lait et, sans rien dire, s’assit sur le canapé. Pendant plus d’une demi-heure, Giorgio s’est assis silencieusement sur le canapé tout en regardant chacun des adultes avec un sourire sur son visage. Cela a provoqué encore plus d’anxiété chez les adultes. L’épisode se termine avec Giorgio qui s’apporte son camion de lait avec lui pour dormir, laissant les adultes assis en silence sur le canapé avec seulement leur anxiété pour leur tenir compagnie.
Pour analyser la structure actancielle de l’œuvre littéraire L’enfant Tyran de Dino Buzzati, il faut d’abord identifier Giorgio comme sujet opérateur et son grand-père comme anti-sujet. Un programme narratif contient quatre phases qui seront toutes explorées dans ce texte d’analyse. La première phase c’est la phase de manipulation, ce qui est une opération de persuasion. Nous allons d’abord explorer les relations entre le destinateur, qui est le sujet manipulateur, et le destinataire de la manipulation, qui est le sujet manipulé. C’est évident que Giorgio est le destinateur lorsqu’il manipule psychologiquement les adultes, qui sont les destinataires dans ce scénario, pour augmenter leur anxiété et leur culpabilité. Les adultes, en revanche, sont les destinataires, car ce sont eux qui reçoivent la manipulation de Giorgio. En ramassant son camion de lait et assis silencieusement sur le canapé tout en regardant chacun des adultes avec un sourire sur son visage, Giorgio veut leur faire croire qu’il ne remarque pas que son jouet est cassé. Ce faisant, Giorgio prolonge le sentiment d’anxiété chez les adultes. En prenant le jouet au lit avec lui, Giorgio veut leur faire savoir que son camion de lait est tellement précieux pour lui. En faisant savoir aux adultes à quel point ce jouet est important pour lui, Giorgio les manipule pour se sentir plus coupable et encore plus anxieux en prévision de sa colère quand il réagit finalement aux dégâts. Cependant, dans cet épisode particulier de l’œuvre littéraire Giorgio est aussi le destinataire alors que son grand-père, le destinateur, veut faire croire que tout est normal. Cela est montré qu’Antonio, le grand-père de Giorgio, essaie d’engager la famille dans des conversations normales et essaie de faire des blagues pour dissimuler le silence anxieux. Antonio veut aussi faire croire Giorgio que son jouet n’a jamais été cassé et qu’il est en parfait état. Cette idée est prouvée comme Antonio a réparé le jouet et ne mentionne rien de son accident à Giorgio. Il veut faire croire Giorgio que tout est bien. Se sentant stressé et coupable, le grand-père de Giorgio a complètement changé de perspective et décide d’essayer de convaincre Giorgio de jouer avec son jouet pour qu’il remarque qu’il est cassé. Antonio veut faire savoir à Giorgio que le jouet est cassé parce qu’il croit « qu’une catastrophe rapide était préférable à cette agonie. » (Buzzati, 1960 : p.241).
La deuxième phase du programme narratif c’est la phase de compétence, ce qui analyse la capacité d’un sujet de réaliser sa transformation narrative. Cette phase contient deux types de modalités de la compétence. La première modalité est celle de la virtualité où l’individu veut faire (vouloir-faire) ou doit faire (devoir-faire) quelque chose. La deuxième modalité est celle de l’actualité qui désigne la capacité (pouvoir-faire et savoir-faire) d’un individu d’obtenir ce qu’il veut. Avant d’établir ces objets modaux, nous devons d’abord établir l’objet de valeur. C’est évident que l’objet de valeur pour Giorgio dans cet épisode est de torturer les adultes. Non seulement c’est un devoir-faire, car Giorgio a l’impression de devoir torturer les adultes pour continuer à obtenir ce qu’il veut, ce qui est essentiellement leur soumission envers lui, mais c’est aussi un vouloir-faire, car il est clair que Giorgio aime torturer autres. Le concept de « vouloir faire » est montré lorsque le narrateur décrit Giorgio avec un sourire sur son visage alors qu’il tourmente les adultes, ce qui indique qu’il s’amuse vraiment. Il est clair que Giorgio est compétent en matière d’objet modal, « savoir-faire ». Par la faute de son utilisation de plusieurs tactiques de manipulation, Giorgio prouve qu’il sait exactement ce qu’il doit faire pour obtenir son objet de valeur. La première tactique de manipulation que Giorgio utilise est la rétention de communication qui est destinée à mettre le doute et l’incertitude dans l’esprit des adultes. Ensuite, Giorgio décide de se tenir devant son placard à jouets, en silence bien sûr, ce qui augmente avec succès les sentiments d’anxiété des adultes lorsqu’ils attendent avec stress sa réaction au jouet cassé. En plus, alors que Giorgio sort son jouet cassé et s’assoit simplement là, ne jouant pas avec lui et regardant plutôt les adultes en silence avec un sourire sur son visage, il semble suggérer qu’il sait que le jouet est cassé. Au lieu de confronter les adultes à propos de son jouet cassé, Giorgio utilise la tactique manipulatrice de faire semblant d’ignorance pour essayer de faire craquer l’un des adultes sous la pression. Enfin, Giorgio décide de prendre le jouet cassé avec lui, car il sait que cela montrera aux adultes à quel point le jouet est important pour lui ; par conséquent, le coupable se sentira encore plus coupable. En ce qui concerne l’aspect du « pouvoir faire », Giorgio a certainement le pouvoir d’obtenir ce qu’il désire, en particulier dans cet épisode, car non seulement les adultes sont terrifiés par ses crises de colère, mais Giorgio a également un effet de levier sur eux en raison de son jouet cassé. Pour une fois, Giorgio a le droit d’être en colère contre sa famille, non seulement le grand-père de Giorgio a cassé son jouet préféré, mais toute la famille lui refuse cette information. Contrairement à son grand-père, il est évident que Giorgio a les compétences nécessaires pour obtenir son objet de valeur. C’est évident qu’Antonio a les modalités de la virtualité comme il veut éviter les crises de colère de Giorgio (vouloir-faire), et il a l’impression qu’il a besoin de mentir et d’essayer de manipuler Giorgio (devoir-faire) afin d’obtenir son objet de valeur qui est d’éviter la colère de Giorgio. Cependant, contrairement à Giorgio, Antonio manque les modalités de l’actualité comme il ne sait pas comment manipuler son petit-fils (savoir-faire), et même s’il savait comment le manipuler, il est peur de Giorgio alors il ne fera pas (pouvoir-faire). À cause du fait qu’Antonio n’a pas toutes les compétences nécessaires pour obtenir son objet de valeur, Antonio ne pourra pas empêcher la crise de colère de Giorgio.
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