La censure, du XVIIIe à de nos jours
Dissertation : La censure, du XVIIIe à de nos jours. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Anne-Solenn Pélisset • 13 Avril 2018 • Dissertation • 3 198 Mots (13 Pages) • 1 339 Vues
LA CENSURE :
La censure est la limitation arbitraire ou doctrinale de la liberté d’expression de chacun, elle porte généralement sur des moyens d’informations ou de connaissances, tels de que les livres, les journaux, le théâtre, le cinéma, et tout ce qui touche le public en général. Elle consiste en un examen d’une œuvre par un détenteur d’un pouvoir préalablement à sa diffusion au public.
Elle tire son origine du poste de censeur, qui dans le monde latin était en charge des mœurs. Elle se présente sous plusieurs aspects, visible ou invisible, dans plusieurs buts, protectrice ou oppressive, par différents acteurs, autorités publiques ou organismes privés.
Elle est née il a plusieurs millénaires, a connu des périodes de faste, des périodes de creux, disparaissant pour réapparaître encore plus forte après mais qu’en est-il de nos jours ?
La censure du XVIIIe siècle, après avoir été combattue et contournée par ses opposants, a-t-elle le même visage qu’autrefois ?
Sera étudié dans une première partie la censure normale, visible, symptomatique de la privation de liberté. Dans une seconde partie, le visage qu’a pris la censure dans le monde moderne du XXIe siècle. Et enfin dans une troisième partie, les moyens ayant permis de la contourner.
- La censure visible
- Censure « normale »
- Censure extrême
- La « nouvelle » censure
- La censure cachée
- La censure invisible
- Les contournements
- A « l’ancienne »
- Les réseaux sociaux
I – LA CENSURE VISIBLE
A – CENSURE « NORMALE »
Au XVIIIe siècle il y a la naissance de beaucoup d’idées nouvelles, en contradiction avec le pouvoir royal et religieux. Les philosophes contestent l’absolutisme royal et l’existence de Dieu, et critiquent tout ce qui éloigne l’esprit humain de la vérité. L’Etat et l’Eglise se réservent le droit d’autoriser, de modifier ou d’interdire une œuvre.
Il y avait plusieurs formes de censure :
- Censure préalable ou préventive : on approuve avant la parution.
- Censure répressive : œuvre déjà parue.
L’organisme qui se chargeait de la censure était appelé la librairie. Les censeurs qui la composaient étaient nommés par le roi.
Ceux-ci ne recevaient pas de véritables instructions ou limites à respecter, ce pouvoir les amenait à ne pas prendre de risques et, dans le doute à censurer.
Différents degrés de sanctions étaient infligés tel qu’une amende, un emprisonnement, des sévices corporels, le bannissement ou l’exil, ou le bûcher ou le gibet.
Le nombre de censure continuera d’augmenter jusqu’à la Révolution Français en 1789 qui met fin à la pression religieuse et allège la censure politique. Entre autre grâce à la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen qui pose le principe de la liberté d’expression et d’opinion (article 10 et 11 de la DDHC). On peut sanctionner une publication mais pas la supprimer. Seule la loi peut en déterminer les limites.
Au XIXe siècle : Napoléon rétablit la censure dès 1803 pour museler la population : les journaux sont de nouveaux soumis à un contrôle stricte, les imprimeurs prêtant serment, seul l’Empereur donne son accord pour la diffusion de telle ou telle chose par le seul organe de presse le Moniteur.
La censure continue jusqu’en 1870, à la capitulation de Napoléon III et de la création de la loi du 29 juillet, la presse retrouve sa liberté.
Au XXe siècle la censure se concentre essentiellement sur des informations de guerre, des récits et photos. Elle est établie lors de la 1ère Guerre Mondiale créant ainsi le Canard Enchainé en 1915 qui utilise le ton satirique pour échapper aux censeurs.
Pendant la 2nd Guerre Mondiale, un document est publié recensant les titres de livre interdit durant l’occupation allemande. Sous le régime de Vichy, la censure est préventive c’est-à-dire que les directeurs de journaux reçoivent des consignes. Le 04 septembre 1944, à la fin de la guerre une « liste noire » est établie procédant à une épuration spécifique des intellectuels au niveau professionnel. Les sanctions (ex : interdit de jouer, d’exposer, de vendre) ne peuvent excéder 2 ans.
Pendant la Guerre d’Algérie, la presse et la radio sont aussi contrôlées, surtout pour supprimer les informations concernant les actes de torture.
Aujourd’hui cette façon de censurer ne se fait plus en France mais reste importante dans certains pays qu’on entend encore parler dans les faits d’actualités tel que la Turquie. Le président Erdogan fait des purges massives depuis juillet 2016 notamment dans le licenciement, environ 120 000 personnes ont été renvoyées tant dans l’administration que dans le privé et plus de 40 000 ont été sanctionnés et emprisonnés. La plupart sont accusés d’être des partisans du prédicateur Gulen (celui-ci étant le créateur d’un mouvement en désaccord avec les idées du président). Après s’être attaqués aux fonctionnaires et aux journalistes, il s’attaque au lieu de culture en censurant les bibliothèques avec une purge massive d’environ 140 000 livres retirés depuis juillet 2016. Mais beaucoup d’autre pays sont dans le même cas, voir même beaucoup plus censurés : chaque année le site REPORTER SANS FRONTIERE établit un classement de la liberté de presse des pays dans le monde. Lors de l’année 2017, le premier dans le classement fut la Norvège, la France se trouve en 39ème position, la Turquie s’est placée en 155ème position et le dernier (sur 180) fut la Corée du Nord dont nous développerons le sujet après.
Concernant des censures moins grave mais quand même importante, celle des peoples, des personnes avec une notoriété. Le moindre cliché qui peut leur coûter un « Bad buzz » est directement vendu aux magazines peoples sans se soucier du droit à l’image. Ou une image ou vidéo compromettante publiée sur internet, avant même d’avoir eu le temps de la signaler et de la supprimer, une copie est déjà établie par des personnes du monde entier.. Ou encore la censure exercée par les autorités publiques sur la télévision et le cinéma, pour protéger les jeunes et les enfants, avec les limites d’âge pour certains programmes et films ou jeux vidéo.
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