Fiche de Lecture "ou on va, papa"
Fiche de lecture : Fiche de Lecture "ou on va, papa". Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Leo Ernst • 14 Janvier 2019 • Fiche de lecture • 1 426 Mots (6 Pages) • 1 434 Vues
Validation UE 6.1 S1 : Fiche de lecture
Promotion 2018-2021
IFSI Saumur
Biographie
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Jean-Louis Fournier est un écrivain, humoriste et réalisateur de télévision né le 19 décembre 1938 à Calais. Fils d'un médecin et d'une rédactrice, il étudie à l'Institut des Hautes Etudes Cinématographiques en 1960 mais arrête rapidement pour partir vivre en province. Il revient à Paris pour réaliser des épisodes de l'émission Italiques de Marc Gilbert. Ami de Pierres Desproges, il réalise également son émission, La minute nécessaire de monsieur Cyclopède. Il réalise plusieurs miniséries et téléfilms dans les années 80 et 90. Son premier roman autobiographique, basé sur son père alcoolique, Il a jamais tué personne, mon papa, parait en 1999. Il publie Où on va, papa ? en 2008, et reçoit le prix Femina, pour ce roman, la même année, malgré les polémiques et controverses qu'il engendre. Il écrit ensuite d'autres romans, dont La servante du seigneur, basé sur sa fille, qui n'apprécie d'ailleurs pas ce livre : elle va jusqu'à porter plainte contre son père pour diffamation.[pic 2]
Mots clés
- Handicap
- Relation père fils
- Humour noir
- Famille
- Détresse psychologique.
Résumé
Ce roman raconte des anecdotes de Jean-Louis-Fournier et de ses fils polyhandicapés. Il raconte la naissance de son premier fils, Mathieu, handicapé physique et mental et nous exprime ses angoisses, l’approche de son entourage et des soignants qu’il rencontre, par rapport à la vision qu’il a de son fils. Par la suite, Jean-Louis a un deuxième fils, handicapé lui aussi qu’il appelle Thomas. Thomas et Mathieu sont ses « deux fins du monde » (l.8, Page 11). Ils grandissent dans un IMP (Institut Médico-Psychologique). Par la suite, il a une fille, Marie, qui elle n’est pas handicapée. Mathieu décède à l’âge de 15 ans mais l’auteur continue de parler de lui dans le reste de son roman, même après avoir annoncé sa mort, comme s’il était encore là. Thomas, à la fin du roman, n’est pas décédé mais son état s’est dégradé.
Analyse
« Ou on va, papa ?» (Fournier, p. 9)
Au début de l’histoire, lorsque Thomas, Mathieu et l’auteur sont en voiture, Thomas ne cesse de répéter toutes les minutes « Où on va, papa ? » (Fournier, p. 9). Même si seul Thomas la prononce, cette phrase est pour Thomas comme pour Mathieu une mise en lumière de leur handicaps. En effet, après avoir posé la question, et que son père ait répondu, Thomas repose la question une minute plus tard et cela durant tout le trajet : « Il n’imprime pas » (Fournier, p. 9). D’autre part, cela montre à quel point ses enfants ont besoin de lui et en auront toujours besoin. En effet, cette phrase peut être interprétée de plusieurs manières. On peut penser par exemple que c’est le ressorti d’une angoisse, de la peur de l’avenir et de l’inconnu, une peur qui revient continuellement et à laquelle leur père peut répondre au début en disant « On va à la maison » (Fournier, p. 9), mais plus le temps passe, plus « Il ne sait plus bien (…) ». L’auteur semble être fatigué de devoir répondre à l’ultime question de son fils. En outre, le fait que l’auteur est choisi cette phrase nous montre que cela là vraiment marqué.
« J’ai eu deux fins du monde » (Fournier, p.11)
L’auteur prend le handicap de ses fils comme une fin en soi en comparant cela à une fin du monde. Il aurait donc le ressenti que dès lors que ses enfants soient nés, sa vie était terminée. Il espérait avoir des enfants cultivés, qui puissent connaitre « La chair de poule que donne un adagio de Mozart » (Fournier, p. 54) mais ceux-ci ne savent ni lire, ni écrire, et l’auteur n’est pas sûr qu’ils puissent réfléchir, qu’ils ont plutôt « de la paille dans la tête » (Fournier, p.44). Pourtant, ces deux fins du monde lui permettent d’avoir des avantages et sont ce qu’il voulait plus jeune : pouvoir être différent. D’une part, il ne peut en effet pas faire tout ce qu’il aurait voulu faire en tant que père avec ses fils mais de l’autre, cela lui permet d’éviter les tracas que peuvent ressentir des parents face à l’évolution de ses enfants. Il est d’un côté heureux de ne pas avoir besoin de les punir car ils n’ont pas fait leurs devoirs, mais de l’autre il aurait voulu qu’ils lui montrent leurs bonnes notes.
Critique
Bien que ce roman soit controversé, l’auteur, en rigolant de l’état de ses fils, s’attaque plus particulièrement au handicap en général. En voyant la manière dont ils parlent de ses fils, le plus souvent, on peut faire la distinction entre l’enfant et le handicap. L’approche qu’il a, très directe, amène à se poser beaucoup de questions sur notre propre situation. Si moi-même j’avais un enfant handicapé, comment je réagirais, comment je le vivrais.
Son ex-femme, la mère de Mathieu et Thomas, n’approuvait pas du tout ce roman. Dans le blog qu’elle tenait, elle écrit par rapport à ce livre que « Ce que je ne veux pas : c’est qu’à cause de ce livre il ne reste de mes fils que cette image particulièrement négative ». Elle explique dans celui-ci que beaucoup de détails soient déformés, tel que le fait qu’il y ait des albums de photos pleins, contrairement à ce que nous dit l’auteur : « Notre album photo est plat comme une limande » (Fournier, p. 46). En outre, Thomas, contrairement à ce que nous dit l’auteur dans le livre, ne répétait pas en boucle « Où on va, papa ? » quand il était en voiture. Au contraire, Thomas était bavard et profitait de ces trajets en voiture pour raconter en détail la vie quotidienne dans son établissement et s’amusait de cela. On en déduit que bien que ce roman soit basé sur la vie de J-L Fournier, l’histoire a été arrangée pour avoir plus d’affinité avec son style d’écriture.
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